Site de la directive "Oiseaux"
Base de référence : Juillet 2024.
Type : A (ZPS)
Code du site : FR4110007
Compilation : 30/09/1986
Mise à jour : 29/02/2004
Appelation du site : Lac de Madine et étangs de Pannes
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
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Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 70% |
Forêts caducifoliées | 20% |
Autres terres arables | 5% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 3% |
Prairies ameliorées | 2% |
Le lac de Madine constitue le plus vaste plan d'eau de Lorraine et compte parmi les trois grandes retenues du quart Nord-Est de la France avec le réservoir du Der-Chantecoq et celui de la Forêt d'Orient. Bien situé, il constitue pour les oiseaux un relais important entre ces plans d'eau et les grands étangs de Moselle (57). Bien que de création récente (début des années 1970), la superficie importante et l'évolution écologique du lac de Madine sont particulièrement attractives pour l'avifaune aquatique nicheuse, migratrice ou hivernante.
Avec plus de 250 espèces observées, le lac de Madine constitue un site de première importance principalement pour le passage et l'hivernage des oiseaux d'eau dont de nombreuses espèces de l'annexe I de la directive 79/409/CEE Oiseaux (indiquée par un astérisque). Le lac de Madine constitue, à l'échelle nationale, l'un des secteurs les plus favorables à l'hivernage d'oiseaux septentrionaux comme le Harle piette* (8 à 13% de l'effectif national), le Harle bièvre (5% de l'effectif national ) et le Garrot à oeil d'or (entre 3 et 4% de l'effectif national). Pour ces trois espèces le site dépasse ainsi largement le seuil d'importance nationale. Nombreux sont les canards qui hivernent sur le site notamment les canards plongeurs qui profitent du développement de la Moule zébrée, ressource alimentaire très intéressante. Ainsi, ceux-ci enregistrent des records d'hivernage pour le site depuis 1998 comme par exemple le Fuligule milouin pour lequel le site dépasse désormais le seuil d'importance nationale. Ce seuil est également atteint pour la Foulque macroule, avec plus de 2000 oiseaux en hiver. De plus, le site est l'un des rares sites français qui accueille régulièrement le Pygargue à queue blanche*. L'Oie cendrée (quelques dizaines d'individus) hivernent également sur le site, surtout depuis 1998. Enfin, la Macreuse brune et le Fuligule milouinan sont également des visiteurs réguliers en hiver (en petit nombre). Le Fuligule nyroca* est encore plus rare. Le lac accueille également de nombreuses espèces migratrices comme le Balbuzard pêcheur*, la Grande Aigrette* (qui hiverne également), la Grue cendrée*, la Guifette noire*, la Mouette pygmée, la Marouette ponctuée*, la Marouette poussin* (beaucoup plus rare) et l'Hirondelle de rivage (en grand nombre). En période de nidification, les roselières du site peuvent abriter plusieurs espèces sensibles comme le Butor étoilé*, le Blongios nain*, le Busard des roseaux*, la Marouette ponctuée* et la Rousserolle turdoïde. Un couple de Rémiz penduline se reproduit depuis 1999. Le Martin pêcheur d'Europe* est, lui, plutôt établi sur les bassins en périphérie du lac. Les forêts qui bordent le plan d'eau abritent plusieurs couples de Milan noir*, de Pic mar* et de Pic noir* ainsi que quelques couples de Gobemouche à collier*. A noter également en 2001 sur le site, le second cas de reproduction avéré du Garrot à oeil d'or en France après celui de 1999 en Moselle. Enfin, une petite population de Pie-grièche écorcheur* semble bien implantée en bordure immédiate du lac.
Le site est très touristique (surtout en été) et de nombreux équipements existent déjà. Les exigences biologiques des oiseaux d'eau ne semblent pas incompatibles avec les différentes activités de détente et de loisirs du site. Les zones de quiétude permanentes et temporaires (hivernales) arrêtées jusqu'alors constituent semble-t-il un bon équilibre. La définition de ces zones repose sur l'activité de pêche (zones ou la pêche est autorisée ou pas), l'usage du plan d'eau par le nautisme (cercle olympique, zone de mouillage, vent dominant, implantation des infrastructures, etc.) et les contraintes écologiques des oiseaux. Il convient donc de consolider, voire d'améliorer, ce "zonage" des activités qui doit impérativement prendre en compte le facteur "dérangement" qui est ici primordial.