Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR4201812
Compilation : 31/12/1995
Mise à jour : 31/03/2007
Appelation du site : Jura alsacien
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Forêts caducifoliées | 55% |
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) | 15% |
Forêts mixtes | 10% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 6% |
Cultures céréalières extensives (incluant les cultures en rotation avec une jachère régulière) | 4% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 3% |
Pelouses sèches, Steppes | 2% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 2% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 2% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 1% |
Les principales conditions géomorphologiques, et d'une manière plus générale, écologiques du Jura peuvent être listées comme suit : - Le Jura est un massif montagnard calcaire dont l'altitude varie entre 300 et 900 m d'altitude; il présente un relief accidenté, des pentes fortes, des éboulis et des oppositions de versant ; - Son orientation générale suit une ligne Ouest Est, perpendiculaire à la trouée de Belfort; - Le climat y est pluvieux (moyenne annuelle de 1035 mm par an à Lucelle), la température annuelle, plutôt fraîche (9,5° C à Lucelle en moyenne par an), les hivers relativement longs et la ventilation importante. A noter des variations de température importantes en fonction de l'exposition ; - Le Jura constitue par ailleurs l'extrémité septentrionale du massif alpin avec lequel il se situe en continuité ; - L'activité humaine, du fait des conditions rudes liées au relief et au climat, ainsi qu'à un éloignement de l'influence directe des grands centres urbains, reste extensive. En conséquence, - Le Jura réunit la diversité des habitats "primaires" et secondaires, respectivement, l'ensemble des formations forestières et ouvertes, de substitution, des montagnes calcaires, dont onze relèvent de l'annexe 1 de la directive Habitats ; - L'état de conservation des habitats peut être considéré comme bon à l'échelle du massif. En particulier le Jura reste un site d'accueil et d'essaimage pour une faune technophobe (Lynx, Grand duc, etc). La Société Botanique d'Alsace signale l'originalité et la diversité de la flore qui comporte un grand nombre d'espèces à valeur patrimoniale (à savoir, d' espèces de la liste rouge des espèces menacées d'Alsace).
Le Jura alsacien constitue l'extrémité septentrionale d'un vaste massif calcaire qui prolonge l'arc alpin. Cette appartenance à la principale chaîne montagneuse du continent lui a valu de servir de refuge et de centre d'essaimage pour la faune. Ses falaises, ses éboulis, ainsi que l'abondance de sourcins et de zones humides, ses forêts constituent autant de conservatoires de la nature sauvage. Sur une partie de l'espace agricole, les contraintes du milieu ont imposé jusqu'à ce jour, une exploitation extensive qui a permis le maintien de prairies de grande richesse, de haies et de vergers. Le Jura alsacien a été désigné comme site d'importance communautaire essentiellement en raison de l'abondance de prairies et de pelouses sèches riches en orchidées : 334 ha avaient ainsi fait l'objet d'une première désignation en décembre 2004. Des extensions ont été proposées début 2006 pour une surface de 191 hectares afin de compléter le réseau natura2000 pour deux types d'habitats peu représentés: la hêtraie à Céphalanthère (dont les surfaces ont été multipliées par 20 par rapport à la première proposition) et les pelouses des affleurements rocheux. La présente extension est destinée à renforcer la conservation de quatre espèces encore insuffisamment représentées dans le réseau natura2000 : un batracien, le crapaud Sonneur à ventre jaune et trois espèces de chauves-souris le Petit Rhinolophe, le Grand Murin et le Murin à oreilles échancrées. Les inventaires régionaux établis par BUFO, association pour l'étude et la protection des amphibiens et reptiles d'Alsace, sur le crapaud Sonneur à ventre jaune, montrent que cette espèce n'atteint nulle part les densités de population rencontrées en limite méridionale du département où ont pu être dénombrés plus de deux mille individus. Les deux autres populations les plus conséquentes connues en Alsace se situent dans le Bas-Rhin, dans les boisements d'Epfig et de Marckolsheim, où les effectifs se situent entre 500 et 1000 individus. D'après les données réunies par le Groupe d'Etude et de Protection des Mammifères d'Alsace (GEPMA), le Jura représente, avec les Vosges, l'un des deux sites majeurs pour la conservation du Grand Murin dans le département. Ensemble, dans les limites proposées à la consultation, ces deux massifs totalisent environ un tiers des femelles reproductrices de cette espèce dans la région. De plus, le projet d'extension du Jura abrite les deux seules colonies de reproduction du Petit Rhinolophe connues en Alsace. Il abrite une des rares colonies de reproduction de Murin à oreilles échancrées. Ensemble, ces deux extensions ont permis d'intégrer ou d'augmenter de façon significative, les surfaces des habitats suivants : 7220 : sources pétrifiantes, habitat prioritaire, (non présent initialement) ; - 9130 : hêtraie à Aspérule ; - 9180 : tilio acerion ; 91E0 : forêt alluviale, habitat prioritaire. Par ailleurs, l'augmentation des surfaces boisées rend significatifs ces habitats pour les espèces telles que le Lynx et le Grand duc. L'étagement altitudinal (300 à 900 m) permet l'expression d'une grande diversité de milieux naturels et la présence de nombreuses espèces végétales à statut de protection régional.
Comme les habitats forestiers font l'objet de plan de gestion approuvé, il n'y a pas de risque de perte de l'objectif forestier. Environ 60% du site a un statut de forêt publique et une soixantaine d'hectares sont classés en réserve biologique forestière. Les prairies humides de fond de vallon et les pelouses sèches sur coteaux ensoleillés sont très dépendantes de l'activité humaine. Une absence d'entretien régulier des friches et des pelouses peut conduire rapidement à leur fermeture par reforestation alors qu'un drainage des prairies humides entraînera une modification des cortèges floristiques et donc la disparition des lépidoptères associés. Enfin, les prairies du secteur de Winkel/Oberlarg se réduisent depuis quelques années en faveur de cultures céréalières. Le maintien des éléments structurants du milieu, forêts, milieux ouverts et bocagers constitue la première condition pour une bonne conservation des espèces concernées. De plus, des mesures spécifiques, assez simples à mettre en œuvre, peuvent améliorer leurs conditions de vie et, par voie de conséquence, maintenir leurs effectifs actuels, voire les augmenter. Le crapaud Sonneur à ventre jaune est en régression généralisée en Europe. Il est particulièrement vulnérable dans l'est de la France. Cette espèce est menacée par la disparition des habitats de reproduction (comblement des mares, curage des fossés, drainage, etc.). Les œufs et les têtards sont particulièrement sensibles à la pollution des eaux. Enfin, les adultes subissent parfois des prélèvements par des collectionneurs. Le maintien ou la multiplication de petites mares, même temporaires, constitue l'une des mesures les plus efficaces pour favoriser la présence du crapaud Sonneur à ventre jaune. Il conviendrait de tenir compte des ses exigences écologiques: les trous d'eau doivent présenter une faible profondeur, bénéficier d'un bon ensoleillement et les berges être aménagées en pente douce, au moins sur une partie de la mare... La situation idéale consiste en l'existence d'un maillage de zones humides permettant les échanges entre populations. L'existence d'abris assurant au crapaud humidité et fraîcheur pendant les chaleurs estivales (souches, pierres, etc.) est également importante. La forêt du Britzkiwald retenue a un statut de forêt publique pour la plus grande partie de sa surface et bénéficie, de ce fait, du régime forestier. Une sensibilisation des agents forestiers à l'écologie du crapaud Sonneur à ventre jaune devrait permettre de répondre à ses besoins spécifiques. Pour les chauves-souris Bon nombre de chauves-souris sont menacées en France et en Europe. Les raisons sont variées: destruction directe (par gêne ou par crainte irraisonnée), dérangements dans leurs gîtes, dégradation des gîtes, emploi exagéré de pesticides, transformation et disparition d'habitats favorables, etc. La perturbation des lieux a un impact négatif immédiat sur la colonie. Des mesures simples (accès aux combles limités au minimum) suffisent à assurer l'intégrité et la tranquillité des lieux. La principale vulnérabilité pour la population des chauves-souris se situe au niveau des gîtes.