Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR4301283
Compilation : 30/11/1995
Mise à jour : 04/08/2014
Appelation du site : Vallons de la Drésine et de la Bonavette
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 31% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 15% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 15% |
Forêts mixtes | 13% |
Pelouses sèches, Steppes | 10% |
Forêts caducifoliées | 9% |
Prairies ameliorées | 5% |
Forêts de résineux | 2% |
Le secteur concerné regroupe la Réserve Naturelle Nationale du lac de Remoray (créée en 1980), les zones marécageuses situées en amont de l'embouchure du lac de Saint-Point, la vallée de la Drésine et plusieurs forêts, prés-bois et pelouses sèches alentours. Localisé dans le massif du Jura, à 850 m d'altitude et d'une superficie de 95 ha, le lac de Remoray occupe le fond d'une cuvette d'origine glaciaire qui appartient au système synclinal crétacé Remoray - Saint Point. Il est entouré par des alluvions modernes (limons) qui supportent généralement des tourbières. De la vallée aux sommets boisés, la dépression est formée essentiellement de calcaires du Jurassique et du Crétacé.
Ce site montre un très fort intérêt faunistique et floristique intégrant la Réserve Naturelle du lac de Remoray (instaurée depuis 1980), les prairies marécageuses amont et aval, la vallée de la Drésine, le bassin versant de la Bonavette, bordés de mégaphorbiaies et de prairies plus ou moins humides, les pelouses sèches de Remoray et de Boujeons et une grande partie de la forêt domaniale de la Grand-Côte. Situé dans le Haut-Doubs, à 850 m d'altitude, le lac de Remoray s’étend sur 95 ha. Il est alimenté par deux tributaires, le Lhaut et la Drésine, avant de rejoindre le Doubs par le ruisseau de la Taverne. De la vallée aux sommets boisés, la dépression est formée essentiellement de calcaires du Jurassique et du Crétacé. Comme la plupart des lacs du massif jurassien, le plan d’eau et son bassin versant font partie du bassin hydrographique rhodanien. On observe ainsi une grande variété de milieux, 45 terrestres et 25 aquatiques : - Les groupements d'eau libre se composent essentiellement de peuplements de potamots imbriqués parfois dans les nénuphars. Le fond du lac est très riche en formations de characées. - En raison de l'atterrissement du lac, les roselières gagnent peu à peu l'eau libre et forment de véritables ceintures en bordure, où domine l'association à Jonc des tonneliers et Roseau commun. Une population de Leucorrhine à front blanc, libellule très rare en France est présente. - Les cariçaies sont représentées par les marais à grandes laîches, dont certaines espèces se développent en touradons. Elles abritent une population remarquable de rallidés, essentiellement représentée par le Râle d’eau et la rare Marouette ponctuée. - Les prairies humides non amendées se développent à la marge externe des roselières et des magnocariçaies*, sur des sols plus aérés. On rencontre des prairies à molinie sur les sols humides, organiques et imperméables, la mégaphorbiaie* sur les sols gras et eutrophes* et la prairie marécageuse sur un sol organique et spongieux. - Ensuite apparaissent les prairies amendées plus ou moins hygrophiles*, utilisées pour le pâturage ou la fauche. Certaines prairies de fauche extensives encore bien conservées accueillent, presque chaque année, le rare Râle des genêts. - Dans les prairies marécageuses et le long des ruisseaux, se développe une saulaie à Saule cendré, accompagnée de quelques Aulnes glutineux et d'une strate herbacée pauvre en espèces. -Dominant le lac de Remoray sur sa bordure nord-ouest, le massif forestier de la Grand-Côte, caractérisé par la présence d'une hêtraie à orge d’Europe, montre deux types de gestions bien distinctes. Les arbres monumentaux et la présence importante de bois mort sur le versant intégré à la réserve naturelle, également classée en Réserve Biologique Dirigée, traduisent une gestion très extensive qui s’oriente actuellement vers la libre évolution. La zone la plus périphérique du site conserve un objectif de production classique, avec une prise en compte importante de l’environnement. Le Lynx d’Europe fréquente régulièrement cette forêt où se reproduisent Pic noir, Gélinotte des bois et Chevêchette d’Europe. - Au sud-ouest du lac, la roselière abrite la Renoncule grande douve, plante peu répandue, voire rare, qui borde la tourbière. Cette dernière occupe une superficie de 16 ha et présente tous les stades d'évolution du bas-marais alcalin vers le haut-marais climacique. Le bas-marais, d’une superficie de 10 ha, regroupe les formations végétales évoluant en milieu alcalin et soumis à des eaux de circulation bicarbonatées. La flore y est remarquable (Grassette vulgaire, Séneçon à feuilles en spatule) tout comme l’entomofaune, symbolisée par la présence de deux papillons très menacés : le Cuivré de la bistorte et le Fadet des tourbières. Ce bas-marais alcalin est colonisé par une prairie à laîche de Davall qui borde le haut-marais acide et qui présente de nombreuses associations végétales restreintes par des exploitations de tourbe effectuées jusqu'en 1940. Sa strate bryophytique est composée essentiellement de sphaignes. Il est représenté sous deux formes : le haut-marais boisé, stade ultime d'évolution de la tourbière, où le pin à crochets domine et celui non boisé où la sphaigne de Magellan caractérise le stade mature vivant. Le haut-marais est entouré par une large ceinture de bouleaux pubescents, implantée sur un lit de sphaignes. - Une seconde tourbière de taille plus restreinte (moins de 1 ha) s'est différenciée sur un replat humide, à l'extrémité sud-ouest de la forêt de la Grand-Côte. C'est un haut-marais boisé relayé à la périphérie par une pessière sur tourbe moins épaisse qui assure la liaison spatiale entre le haut-marais boisé et la forêt environnante. La tourbière de derrière le Mont, située en bordure du CD 49 et de part et d'autre de la voie ferrée, couvre une superficie voisine de 50 ha. Il s'agit d'une tourbière mature à sphaigne et pin à crochets et de prairies hygrophiles* para-tourbeuses non entretenues. Ces tourbières acides constituent de véritables « reliques glaciaires », accueillant plusieurs espèces protégées : la Droséra à feuilles rondes, l’Andromède et le Solitaire, papillon typique des hauts-marais. - Enfin, des secteurs de pelouses sèches aux nombreux affleurements calcaires ajoutent encore une valeur exceptionnelle au site. Ils accueillent un cortège d’espèces de milieux xériques* (Gentiane croisette, Orchis brûlé) et une entomofaune très riche (Azuré de la croisette). - La Drésine est un des cours d'eau qui alimente le lac de Remoray. Ses caractéristiques morpho-dynamiques en font un ruisseau pépinière. Sa valeur biologique est malheureusement altérée par les effluents non traités du village de Remoray (eaux usées et effluents d'élevage) dont la résorption est en cours. - La faune, riche, comprend plus de 70 espèces d'oiseaux nicheurs qui trouvent, en bordure du lac, une grande quantité d'insectes, ressource alimentaire importante. Le lac et son environnement végétal constituent un site d’hivernage et de migration de premier ordre pour les oiseaux d’eau. POLITIQUE DE PRÉSERVATION ACTUELLE A travers la Réserve Naturelle du lac de Remoray couvrant 325 ha sur ce site (24 % du site Natura 2000), la politique de préservation s’est développée depuis 1980 autour de trois axes importants : lutte contre les pollutions d’origine agricole en vue de la sauvegarde des milieux aquatiques, conservation de la zone humide par réhabilitation des ruisseaux, sensibilisation et information du public et des principaux acteurs dans le milieu naturel. Un arrêté de protection de biotope pris en 1995 assure la conservation d’une ceinture végétale de grande valeur floristique du lac Saint-Point. Un dispositif agri-environnemental appliqué sur les prairies périphériques est venu compléter la préservation des milieux. Un deuxième arrêté de protection de biotope pris en 2009 assure la conservation de l’Écrevisse à pattes blanches et des espèces patrimoniales associées.
La valeur biologique potentielle du ruisseau de la Drésine est tout à fait exceptionnelle comme le montre le suivi scientifique lancé suite au reméandrement de ce cours d'eau dans la Réserve Naturelle Nationale du lac de Remoray. Toutefois, son bassin versant draine les effluents non encore traités du village de Remoray (eaux usées et effluents d'élevage) et de certaines activités comme celle liées aux scieries. Mais la résolution du traitement des effluents est en cours, ce qui occurera un regain important de qualité des milieux aquatiques. Actuellement, plusieurs principales menaces sont notées sur le site : - la présence de pollutions d’origine agricoles et domestiques agissant toujours sur la qualité de l’eau (fertilisation des prairies, anciennes décharges...) et engendrant une désoxygénation des couches profondes du lac, - la fermeture des milieux (développement de la saulaie en marais, enfrichement des pelouses sèches), - la présence de drains et de cours d’eau encore rectifiés à l’extérieur de la Réserve Naturelle. Objectifs de préservation à atteindre sur le site : pour les milieux humides : - améliorer ou conserver la qualité des eaux et des habitats aquatiques - restaurer ou conserver les marais et les tourbières pour les forêts : - obtenir une forêt plus naturelle dans le périmètre en Réserve Naturelle - prendre en compte l’environnement dans les parcelles en production pour les pelouses sèches : - éviter la fermeture sans intervention mécanique lourde - maintenir un pâturage agricole extensif pour les prairies agricoles : - prendre en compte l’environnement en incitant la contractualisation de mesures agri-environnementales