Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR4301332
Compilation : 30/11/1995
Mise à jour : 02/06/2014
Appelation du site : Forêts, corniches calcaires, ruisseaux et marais de Vulvoz à Viry
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Forêts mixtes | 40% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 20% |
Forêts caducifoliées | 15% |
Pelouses sèches, Steppes | 8% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 5% |
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 4% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 3% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 3% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 1% |
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) | 1% |
Au niveau géomorphologique, ce secteur s'organise autour d'un anticlinal dont le coeur d'âge jurassique moyen est centré suivant une ligne Vulvoz - Choux - le Rosay. Cette structure anticlinale domine deux petites combes latérales marneuses. A l'est, une barre de calcaires durs du Jurassique supérieur forme le relief sous forme de falaise abruptes. Cet ensemble chevauche assez largement les dépressions synclinales du Tacon, à l'est, et de Viry, à l'ouest. Cette dernière est en majeure partie remblayée par des dépôts glaciaires et des résidus lacustres. Ce site présente une grande variété de milieux : falaises et corniches, éboulis, pelouses sur sols superficiels, ruisseaux de montagne, lac, marais, tourbières et forêts qui sont à l'origine de communautés végétales riches et variées. Les falaises constituent un des éléments marquant de ce secteur laissant localement une empreinte forte dans le paysage (falaises de Vulvoz, de Choux). Une flore et une faune particulières leur sont associées. A la végétation originale et peu commune qui s'incruste dans les anfractuosités des parois calcaires, il convient d'ajouter les pelouses xérothermophiles qui colonisent les rebords supérieurs des falaises sous la forme d'une étroite bande linéaire. Le sol développé sur dalle calcaire est très superficiel voire inexistant si bien que ces pelouses se maintiennent naturellement sans intervention humaine. La seslérie (par petites taches) ou le laser siler constituent le fond du tapis herbacé très diversifié et recouvrant avec d'autres espèces comme l'oeillet des bois, l'anthyl-lide des montagnes, le phalangère rameux, le lin purgatif... Parmi les espèces de vertébrés associées au milieux rupestres, il convient de signaler plusieurs oiseaux comme le faucon pélerin, le martinet alpin, l'hirondelle des rochers et le grand corbeau. Le développement de plusieurs espèces invertébrées comme l'apollon ou le bel argus est lié à la présence, en retrait, de pelouses mésophiles calcicoles. Les versants calcaires et les plateaux présentent très souvent des pelouses mésophiles, mésothermes sur matériaux riches en calcium. Différents types sont reconnus en fonction du sol : pelouses montagnarde à seslérie bleue sur sols carbonatés, pelouses à gentiane printanière et brome ou esparcette et brome sur les sols plus ou moins profonds, pelouses à brome et carex sur sols squelettiques... Très souvent ces formations sont piquetées d'arbustes (fruticée à prunelliers et génévriers) témoignant d'une certaine déprise agricole. En effet, à la différence des pelouses xérothermophiles, le maintien des pelouses mésophiles est conditionné par un pâturage extensif. Dans ce secteur du Jura, les pelouses sont largement représentées comme à Choux (la Vierge, le Rosset, à la Croix de Mission, sous le Réservoir, sur la Creta, aux Ecollets), Larrivoire (les Grands Bans), Rogna (la Vignette, Rafour, le Meilley), Viry (Crêt Dulong, l'Essarté, Roche d'Echeteux, les Lattes, sur les Eaux, le Rosay, combe des Mousses), Vulvoz. L'ensemble présente un intérêt très important vis à vis de la flore mais surtout des insectes ; ainsi certains papillons diurnes comme l'appolon ou le bel argus trouvent en ces pelouses des milieux extrêmement favorables à leur développement et les populations sont abondantes. Cet enjeu patrimonial constitue l'une des justifications de l'application d'une opération locale agricul-ture-environnement dans le haut-jura. En pied de falaise, apparaissent souvent des éboulis. La nature du substrat (éboulis de plus ou moins gros blocs, alimentés de façon permanente et donc instables) génère l'installation des groupements végétaux à tel ou tel endroit. Ainsi apparaissent des secteurs nus, des zones couvertes par quelques plantes herbacées ou d'autres, lorsque l'éboulis est mieux stabilisé, qui sont colonisés par des arbustes puis des arbres. Ces secteurs d'éboulis présentent souvent des espèces végétales et animales peu communes voir rares et un des exemples les plus remarquables de la région est constitué par l'éboulis situé au pied du Cuchet. La nature des forêts varie peu bien qu'elles couvrent des surfaces importantes. En effet, située indifféremment sur plateau ou sur versant; la hêtraie-sapinière constitue, à cet étage, la forêt climacique. Dominée par le sapin pectiné et l'épicéa, ce type forestier se présente sous la forme d'une futaie de belle venue où le tapis herbacé est diversifié. Dans les mêmes conditions topographiques mais en exposition chaude, apparait la hêtraie à seslérie. Les arbres sont souvent de taille réduite par rapport au groupement précédent et le hêtre constitue l'essence principale. Les espèces des strates arbustives et herbacées témoignent d'une température douce. Localement, des conditions stationnelles particulières permettent le développement de groupements localisés et adaptés. C'est le cas de l'érablaie à scolopendre qui s'exprime sur des pentes abruptes et des éboulis grossier en exposition froide comme au pied des falaises de Viry. Le peuplement arborescent se compose de l'érable sycomore, du frêne, de l'orme des montagnes... ; cependant c'est sans aucun doute la fougère scolopendre qui donne à ce groupement son originalité. La chênaie pubescente mésoxérophile constitue aussi une formation localisée. Des arbres de petite taille dominent ce groupement : chêne pubescent et chêne sessile. La strate arbustive et la strate herbacée sont dominées par un important cortège d'espèces héliophiles et thermophiles peu communes. Ce groupement est particuliè-rement bien développé au Cuchet mais également au dessus des falaises de Viry (le Becquet) ou de Choux (sur les Vions). La présence de telles chênaies pubescentes à cette altitude est rare et originale. Le lac de Viry forme le centre d'un complexe de milieux humides : marais, tourbières et prairies qui recèlent une végétation caractéristique, laquelle s'organise en auréoles concentriques en fonction de la nature du substrat et de la géomorpohologie de la dépression. Ici, cette zonation est complète et on trouve de l'intérieur vers l'extérieur de la dépression des communautés végétales à nitelles, charas, potamots et nénuphars qu' accompagne le rubanier nain, espèce protégée au niveau régional. Au delà, sur substrat tourbeux oligotrophe, les formations aquatiques et hélophitiques sont relayées par une tourbière basse alcaline puis des saulaies et prairies à molinie. Plusieurs espèces protégées sont présentes : fougère des marais, grassette vulgaire, laîche des bourbiers ou encore oeillet superbe. Ce complexe remarquable est cependant menacé par un envahissement progressif d'une partie du bas-marais par les saules et les bouleaux alors que les pelouses de la périphérie risquent la fermeture par une recolonisation naturelle des ligneux. Sur la commune de Viry, d'autres marais et tourbières doivent être mentionnées. La tourbière du Rosay est formée d'un bas-marais alcalin, de prairies marécageuses et d'une mégaphorbiaie (prairie à hautes herbes sur sol eutrophe) et recèle un important cortège d'espèces caractéristiques dont plusieurs sont protégées. Quoique moins riche, la tourbière de Sous les Mousses n'en montre pas moins des caractéristiques analogues. Enfin, au lieu dit le Roti, au pied des pelouses mésophiles se développe un petit marais au bord du ruisseau. Le réseau hydrographique reste peu important, seuls quelques ruisseaux parcourant le secteur. Pourtant, dans cette région où la densité de population reste faible, leurs eaux se caractérisent la plupart du temps par une qualité optimale et par des peuplements invertébrés à forte valeur patrimoniale (présence d'insectes sensibles à la pollution et de l'écrevisse à pieds blancs).
Parmi les menaces et atteintes repérées, il faut retenir : - une déprise agricole marquée conduisant à un problème d'entretien des prairies de montagne, - un enfrichement natable des pelouses.