FR4312003 - Forêt du Massacre

Site de la directive "Oiseaux"

Base de référence : Décembre 2023.

Identification du site

Type : A (ZPS)

Code du site : FR4312003

Compilation : 28/02/2002

Mise à jour : 06/06/2014

Appelation du site : Forêt du Massacre

Dates de désignation / classement :

  • ZPS : Premier arrêté : 26/04/2005
  • ZPS : Dernier arrêté : 23/03/2018
Texte de référence
Arrêté de création du 23 mars 2018 portant décision du site Natura 2000 Forêt du Massacre (zone de protection spéciale)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 6,02917 (E 6�01'45'')
  • Latitude : 46,40833 (N 46�24'29'')
Superficie : 1 807 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 1 077 m.
  • Max : 1 494 m.
  • Moyenne : 1 320 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
DEPARTEMENT : Jura (100%)
COMMUNES : Lajoux, Lamoura, Prémanon.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Forêts de résineux 40%
Pelouses sèches, Steppes 20%
Forêts mixtes 18%
Forêts caducifoliées 15%
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 7%

Autres caractéristiques du site

*	La hêtraie-sapinière représente le stade climacique* de l'étage montagnard* supérieur et occupe les secteurs d'altitude inférieure à 1200 - 1300 mètres sur les pentes moyennes et faibles. Le peuplement est dominé par le sapin et l'épicéa ; le hêtre, souvent présent est peu abondant. Le sous-bois, toujours frais, est particulièrement riche en espèces avec une strate herbacée dominée par la fétuque des bois. Quelle que soit l'altitude, les forêts de pente se succèdent et se remplacent selon les mêmes lois : variation de la taille et de la mobilité des cailloux et pourcentage d'espaces vides entre les blocs. Ainsi en situation plus froide et sur éboulis plus ou moins grossiers, la hêtraie-sapinière évolue vers une hêtraie à adénostyle ou une érablaie à spirée, lorsque l'éboulis est enrichi en terre fine

*	A partir de 1200 m, sur sol acidifié en surface par les précipitations abondantes, la hêtraie-érablaie (et à épicéa) représente le stade climacique* de l'étage subalpin* inférieur. L'érable sycomore, vigoureux a souvent été éliminé par les traitements sylvicoles tendant à favoriser les essences résineuses. Si le couvert arboré demeure clairsemé, la strate arbustive est assez bien développée : sorbier des oiseleurs, chèvrefeuilles noir et des Alpes et rosier des Alpes, entre autres. L'exubérance des espèces herbacées confère au groupement une physionomie tout à fait originale avec des espèces de grande taille comme le prénanthe pourpre, le persil sauvage et la renoncule à feuilles d'aconit.

*	Sur les lapiaz (bancs de calcaire durs séparés en gros blocs par la dissolution d'éléments calcaires plus tendres) s'installe la pessière à doradille où l'épicéa assure à lui seul la couverture arborée. Quelques arbustes comme le rosier des alpes, le chèvrefeuille noir ou le saule à grandes feuilles, dominent un peuplement clairsemé. Le hêtre est rare et rabougri, la seule essence feuillue de la strate arborescente étant le sorbier des oiseleurs. La strate herbacée et arbustive basse est caractérisée par la grande abondance de l'airelle et de la myrtille, donnant un aspect de lande au sous-bois ; le sol est également couvert d'une strate muscinale importante de mousses acidiphiles*. 

Les conditions extrêmes de croissance, liées à la rigueur climatique et à la pauvreté des sols limitent considérablement la durée de la saison de végétation, et l'accroissement annuel. Cette pessière sur lapiaz est traitée en futaie jardinée (peuplement à faible production mais de haute qualité). La rareté et la particularité des pessières sur lapiaz en font des milieux exceptionnels à préserver.

Dans les nombreuses dépressions enrichies par le colluvionnement* apparaissent fréquemment des mégaphorbiaies* d'altitude (ou formation de hautes herbes des sols riches et humides) à laitue des Alpes. Habituellement localisées, elles couvrent une surface très importante dans la forêt du Massacre limitant souvent la régénération spontanée.

Hormis ce cortège d'espèces, différents groupements forestiers abritent plusieurs plantes protégées au niveau régional : le streptope à feuilles embrassantes, le camérisier bleu et la racine de corail.

Dominant la Valserine, sur des pentes moyennes marno-calcaires, se développent des pelouses mésophiles oligotrophes* dont la végétation est assez rare à l'échelle du territoire. Les sols sont généralement décalcifiés en surface. Leur manque d'entretien actuel entraîne une avancée des lisières forestières et un paysage bien différent de celui de la Combe à la Chèvre où les sols, généralement plus profonds, favorisent largement la venue de pelouses mésophiles* à brome et à gentiane printanière. En mosaïque, sur des sols plus acididifiés, apparaissent des pelouses plus xérophiles* ou des pelouses à nard. Aux espèces vernales comme la gentiane printanière, le crocus des pelouses, s'ajoute une flore subalpine typique et remarquable où apparaissent deux espèces protégées en Franche-Comté (nigritelle noire, campanule en thyrse).
Chez les mammifères, le lynx est bien représenté dans ce secteur.

Qualité et importance

INTERET

Par son étendue, son altitude, la diversité des milieux naturels et la structure hétérogène des peuplements, cet ensemble forestier présente une valeur biologique considérable. Les formations végétales représentées appartiennent aux étages montagnards* supérieur et subalpin*.

Cette variété de milieux s'accompagne d'une faune caractéristique des forêts d'altitude. La forêt du Massacre se caractérise par la présence des deux chouettes d'altitudes (chevêchette d'Europe et chouette de Tengmalm) avec des densités comparables à celle du Risoux. La superficie réduite implique néanmoins des populations restreintes de l'ordre d'une dizaine de couple de chaque espèce. Le grand tétras, très menacé par la situation exposée de ce massif aux activités touristiques, présente une population fragile. Une diminution très importante de effectifs (de l'ordre de 70%) a été observée sur ce massif entre 1990 et 2000. Les oiseaux du massif du Massacre font partie d'un noyau de population plus vaste intégrant également les forêts de Ban - Arobiers. Ce secteur n'accueille pas, ou de façon très marginale, les espèces d'oiseaux des milieux ouverts. 

Vulnérabilité

Cette forêt est l'une des plus fréquentée du massif jurassien. La proximité des centres touristiques des Rousses et de Prémanon, la régularité de l'enneigement et de l'infrastructure routière et touristique (station de ski de descente, nombreuses pistes de ski de fond, parcours balisés pédestres, raquette hors piste, VTT, chalet-auberge...) font que la pression humaine est très importante pratiquement toute l'année. 

La fréquentation touristique est sans doute le facteur limitant primordial pour le grand tétras, la sylviculture actuellement pratiquée étant plutôt favorable à l'espèce.