FR4312029 - Vallée de l'Orbe

Site de la directive "Oiseaux"

Base de référence : Décembre 2023.

Identification du site

Type : A (ZPS)

Code du site : FR4312029

Compilation : 20/07/2015

Mise à jour :

Appelation du site : Vallée de l'Orbe

Dates de désignation / classement :

  • ZPS : Premier arrêté : 12/07/2016
  • ZPS : Dernier arrêté : 23/03/2018
Texte de référence
Arrêté de création du 23 mars 2018 portant décision du site Natura 2000 Vallée de l'Orbe (zone de protection spéciale)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 6,11377 (E 6�06'49'')
  • Latitude : 46,51928 (N 46�31'09'')
Superficie : 627 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 1 043 m.
  • Max : 1 094 m.
  • Moyenne : 1 063 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
DEPARTEMENT : Jura (100%)
COMMUNES : Bois-d'Amont, Rousses.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 76%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 14%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 8%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 1%
Pelouses sèches, Steppes 0%

Autres caractéristiques du site

Complexe humide caractéristique du massif jurassien aussi bien pour sa richesse que pour sa taille même si le paysage dans lequel il s'insère a changé (urbanisation de la partie aval de la vallée).

Qualité et importance

Situé au pied du Risoux, à 1059 m d’altitude, le lac des Rousses est une nappe d’eau de 2 km de long alimentée par l’Orbe. Le plan d’eau et son bassin versant font partie du réseau hydrographique rhénan, cas unique parmi tous les lacs francs-comtois.

Ce plan d’eau, un des plus élevés du Jura français, est inscrit dans une structure synclinale où l’armature est constituée de calcaires massifs très épais ployés en baquet. Au cours de la dernière période froide, le val de l’Orbe a été occupé par une importante langue glaciaire qui a façonné sa topographie. Ainsi, le lac des Rousses est un lac de surcreusement glaciaire assez étendu, que les apports alluviaux et le développement de tourbières et de marais ont en partie comblé par la suite.

Ce site se caractérise par la juxtaposition d'un substrat minéral, calcaire et d'un substrat organique, tourbeux. Schématiquement, le lac possède une rive tourbeuse, au sud-est, et une rive argilo-calcaire, au nord-est. Le couvert végétal dépend de cette répartition : les milieux tourbeux occupent les bas-fonds en bordure du lac alors que les milieux prairiaux s’intercalent entre l’Orbe et les zones agricoles.

Le lac des Rousses et la haute vallée de l’Orbe présentent une très grande valeur patrimoniale liée à leur étendue et à leur cortège floristique et faunistique: 24 plantes et 5 insectes protégés au plan national ainsi que quelques oiseaux très rares en font sans conteste un des ensembles de marais et de tourbière les plus riche du département du Jura.

Le lac des Rousses présente une végétation aquatique vasculaire très riche souvent mélangée à des gazons de characées*, avec la présence remarquable des potamots à tige comprimée et filiforme (seule station franc-comtoise pour ce dernier), ainsi que du nénuphar nain. La faune piscicole du lac est riche de la présence de quatre espèces de poissons protégés au niveau national. La présence d’abondantes frayères de grenouilles rousse complète la qualité biologique du site.

Les cariçaies et roselières prolifèrent en ceinture du lac et le long de l'Orbe. Le premier groupement, représentatif des lacs et étangs jurassiens de l'étage montagnard est colonisée par la laîche grêle et la laîche élevée. La roselière et la scirpaie forment deux ceintures peu denses autour du lac. 
Les bas-marais alcalins représentent les premiers stades de l’élaboration d’une tourbière.  L’association la plus typique (prairie à choin ferrugineux et primevère farineuse) est observée près de l'exutoire du lac. 

Le haut-marais ou tourbière haute active est issu des groupements de bas-marais précités. Ils sont particulièrement bien représentés sur la rive sud-est du lac. Très riche en sphaignes dont la plus recouvrante est la sphaigne de Magellan, ce groupement se caractérise par une flore boréo-arctique très variée avec, par exemple, l’andromède ou la droséra à feuilles rondes.

Le haut-marais boisé à pins à crochet dérive du groupement précédent. Le sous-bois est essentiellement composé de plusieurs espèces de myrtille dont l’airelle des marais, nourriture exclusive de la chenille du rare papillon appelé solitaire. Cette espèce tyrphophile (lié à la tourbe) est partout menacé en France par la destruction de ses habitats. Le sizerin flammé trouve également dans cette pineraie à crochet à croissance très lente un milieu à sa convenance.

Les prairies amendées, encore régulièrement fauchées dans la vallée, correspondent à l’association végétale à trolle et cirse des ruisseaux. 
L'intensification des pratiques sur les prairies les plus accessibles va de pair avec une déprise agricole croissante sur celles du fond de vallée moins propices à la mécanisation. Elles évoluent après aban-don vers la mégaphorbiaie, puis vers une formation arborescente à base de bouleaux.

Les mégaphorbiaies sont des formations végétales de hautes herbes se développant sur des sols humides et riches (souvent après déprise agricole). 
Elles abritent tout un cortège d’espèces intéressantes : tarier des prés, rousserolle verderolle, valériane grecque,... Ce sont des lieux de nourriture privilégiés pour de nombreux insectes floricoles (se nourrissant sur les fleurs de nectar ou pollen). En raison de la déprise agricole affectant la haute vallée de l'Orbe, les mégaphorbiaies occupent des surfaces importantes.
 
Les saulaies riveraines sont très dispersées et peu apparentes. Lorsqu’elles sont enchâssées dans la mégaphorbiaie, elles constituent le biotope d’élection du roselin cramoisi,  passereau nordique dont la nidification en France est extrêmement localisée.
 
Les bétulaies (formations de bouleaux sur tourbe) occupent les fonds de vallée abandonnés de longue date. On les trouvent exclusivement au hameau de La Bourbe.

Vulnérabilité

Parmi les menaces repérées sur le site, il faut retenir :

- une qualité des eaux encore améliorable,
- un défaut d'entretien des prairies humides,
- une urbanisation proche (constructions, golf) qui tend à avancer sur ce complexe humide.

Les stratégies de préservation menées actuellement sur le site consistent à : 

- une maîtrise foncière progressive, par les communes en particulier, 
- mener une réflexion globale sur la gestion de la haute vallée de l'Orbe - convention transfrontalière
- établir une protection de la ressource en eau par la mise en place d'un périmètre de protection de captage