Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR7200708
Compilation : 30/11/1995
Mise à jour : 07/01/2015
Appelation du site : Lagunes de Saint-Magne et Louchats
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 40% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 35% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 17% |
Forêts caducifoliées | 7% |
Forêts de résineux | 1% |
Les lagunes sont des mares forestières d'origine naturelle, rondes ou ovales et parfois coalescentes. Leur formation remonte à plusieurs milliers d'années, avec une première hypothèse cryogénique d'origine post-glaciaire (fonte de lentilles de glace héritées du Wurm IV). La deuxième hypothèse est complémentaire voire prévalente, liée à des micro-effondrements karstiques en profondeur avec des répercussions visibles en surface sur sol sableux, comparables sur la forme aux dolines. A l'échelle du triangle landais, la densité exceptionnelle des lagunes sur les communes de Saint-Magne et Louchats confèrent au site un rôle majeur dans cet écosystème unique. Le site regroupe ici plus de 250 lagunes, isolées, en essaims ou en chapelets, ainsi que l'Espace Naturel Sensible du Gat Mort (Conseil Général de la Gironde), interfluve en landes humides parsemées de lagunes et abritant les sources du ruisseau du Gat Mort. En périphérie immédiate du site, la sylviculture de Pin maritime assure un écrin forestier aux lagunes, sur des propriétés privées et publiques. De façon générale, les landes les plus humides associées aux lagunes et les lagunes elles-mêmes sont aujourd'hui dissociées de toute tentative de mise en culture de pins. En retour, les lagunes et leurs niveaux d'eau peuvent être de bons indicateurs pour le forestier pour connaître l'état de la ressource en eau dans la nappe superficielle, et contribuer à la régulation des eaux par rétention. A grande échelle, les travaux forestiers d'assainissement et parfois la connexion artificielle des eaux de drainage aux lagunes, contribuent à modifier le fonctionnement hydraulique naturel des lagunes, accélérant ou bloquant les dynamiques naturelles d'évolution.
Les lagunes des Landes de Gascogne sont des biotopes uniques en France et en Europe de par leur formation, leur situation sur le domaine planitiaire atlantique mais aussi de par leur fonctionnement écologique. Au sein des lagunes tourbeuses, des analyses polliniques et des fouilles archéologiques ont aider à poser des jalons inédits sur l'histoire du paysage et de l'anthropisation du massif des Landes. Les lagunes sont constituées d'habitats naturels rares, véritables réservoirs de biodiversité à l'échelle de tout le massif forestier. Le site Natura 2000 constitue un panel représentatif mais non exhaustif de la diversité des lagunes. A partir de conditions singulières d'acidité, d'oligotrophie et de régimes hydrologiques variés, se maintiennent ici des groupements végétaux très originaux comme les gazons amphibies des systèmes pionniers à Thorella et Littorelle, les landes humides à bruyères et Molinie et ponctuellement des formations tourbeuses actives, parfois boisées avec une richesse bryologique importante. Les lagunes en eau, non systématiques, concentrent à l'échelle du territoire une faune très diversifiée d'amphibiens et d'invertébrés avec des espèces rares, reconnues d'intérêt patrimonial majeur sur le territoire du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne. Outre la présence de coléoptères aquatiques boréaux, les lagunes acceuillent une cinquantaine d'espèces de libellules dont une méta-population de trois espèces de leucorrhines. Dans les landes humides en ceinture, le Fadets des laiches montre ici une densité remarquable.
Forte sensibilité à toute baisse provoquée du niveau de la nappe phréatique quelque soit l'origine de la baisse et notamment en cas de captages d'eau induisant des rabbatements des nappes d'alimentation des lagunes. Milieux en forte régression. Dépendants de la qualité et de la disponibilité de la ressource en eau et spécifiquement des eaux de nappes, ces milieux sont fragiles et vulnérables. La disparition de nombreuses lagunes pendant les dernières décennies invite à enrayer ce phénomène en préservant les lagunes existantes avec l'aide des acteurs locaux publics et privés