Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR8201639
Compilation : 31/12/1995
Mise à jour : 31/05/2022
Appelation du site : Steppes de la Valbonne
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Prairies et broussailles (en général) | 46% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 34% |
Forêts caducifoliées | 12% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 3% |
Autres terres arables | 1% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 0% |
Forêts (en général) | 0% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 0% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 0% |
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) | 0% |
Ce site proche de l'agglomération lyonnaise est situé dans le département de l'Ain (région Rhône-Alpes) entre l'autoroute A42 au nord et le fleuve Rhône au sud. Le site s’étend sur la partie centrale de la plaine de la vallée du Rhône et de l’Ain caractérisée par un ensemble de terrasses et mamelons d'origine glaciaire, fluvio-glaciaire et fluviatile. Trois grandes unités géomorphologiques constituent ce site Natura 2000 : • La plaine, située à 200 m d’altitude, correspond à deux terrasses fluvio-glaciaires de l’Ain planes, formées lorsque l’Ain circulait en avant du front du glacier du Rhône. Ces formations sont essentiellement constituées de niveaux à galets parfois grossiers, dans une matrice sableuse avec des variations latérales importantes et nombreuses. À l'écart des chenaux d'écoulement, des passées plus riches en limons voire en argile peuvent se présenter, sans toutefois entraver la circulation des eaux dans cet ensemble assez perméable et drainant de manière globale. Des sols décarbonatés de couleur brun-rouge, de quelques décimètres d’épaisseur, de nature limono-sableuse à sablo-limoneuses contenant des teneurs en argile généralement faibles caractérisent cette unité. Elle est la plus étendue du site, recouvrant 12 km² environ. • Les Molards, correspondant à la partie orientale du camp située entre 210 m et 240 m d’altitude. Ils forment un ensemble de collines dominant la terrasse précédente. Ces mamelons de quelques décamètres de hauteur sont constitués d’un matériel morainique. Ils témoignent d'une avancée plus ancienne du glacier du Rhône au début de la glaciation würmienne (Stade de Béligneux, MANDIER 1988). Sur un matériel de sables et de galets d'origine alpine, se sont développés des sols de couleur brun-jaune, carbonatés, d’épaisseur variable (généralement 1 dm), limono-sableux et légèrement argileux. Ce secteur couvre environ 3 km². • La Violette, diverticule sud de la zone d’étude, est constituée d’un ensemble de terrasses alluviales du fleuve Rhône, situé à 185 m d’altitude en contrebas d'un talus d'une quinzaine de mètres et se développant sur 0,7 km². Notée (Fy-z), sur la feuille géologique, elle correspond à la basse terrasse holocène (Atlantique, 5 580 +/- 140 BP) du fleuve (BRAVARD et al. 1991). Les sols, de profondeur décimétrique, sont très carbonatés, sableux à limono-sableux, l'accumulation alluviale s'étant réalisée lors de crues par débordement du fleuve dans un contexte de climat tempéré et de versants végétalisés, ce qui explique l'abondance du matériel fin mélangé au remaniement du matériel grossier des niveaux plus anciens.
Un climat semi-continental méridional, des terrasses fluvio-glaciaires, des moraines et des alluvions récentes conditionnent des groupements végétaux diversifiés qui présentent, en particulier pour les pelouses, des aires de répartition limitées et peuvent à ce titre être qualifiés d’endémiques. Les terrasses fluvio-glaciaires occupent des surfaces importantes dans la plaine du Rhône et de l'Ain, mais les habitats naturels et semi-naturels qu’elles hébergent ont aujourd’hui considérablement régressé face à l'extension de la maïsiculture et de l'urbanisation. Le camp militaire de La Valbonne ainsi que la base aérienne d’Ambérieu-en-Bugey constituent les deux derniers exemples des paysages pelousaires agro-pastoraux historiques des terrasses fluvio-glaciaires de la plaine du Rhône et de l'Ain. L'existence du camp militaire a permis le maintien de l'aspect originel de cette partie de la plaine de l'Ain. Le camp, du fait de l’étendue des habitats naturels, présente donc un grand intérêt pour la sauvegarde de ces pelouses et de leurs communautés associées. Les terrasses alluviales hébergent des complexes xériques de végétation pelousaire typique de la moyenne vallée du Rhône qui ont également beaucoup régressé et ne sont connus que de quelques localités. Ces pelouses hébergent une flore adaptée, notamment riche en espèces méridionales parvenant ici en limite de leur aire de répartition géographique. Elles accueillent également une faune rare diversifiée, notamment des oiseaux nichant au sol dans les espaces découverts. Le camp militaire de la Valbonne est désormais leur principal refuge. Situé à un carrefour biogéographique, ce site offre une flore présentant tout à la fois des affinités méditerranéennes (avec des espèces telles que le Polygale grêle, la Renoncule à feuilles de graminée, le Liseron des monts cantabriques, la Centaurée paniculée) et continentales (Alysson des montagnes, Scabieuse blanchâtre, Pétrorhagie saxifrage, Euphorbe de Seguier). Il s'agit ainsi semble-t-il de la station botanique la plus diversifiée des plaines de l'Ain et de l'Est-Lyonnais. La faune du site est également remarquable. Le zonage proposé souligne les fonctionnalités naturelles de cet ensemble, en tant que zone de passages et d'échanges au sein des espaces désormais fortement artificialisés de la plaine de l'Ain, de zone de stationnement, d'alimentation, ainsi que de reproduction pour les populations animales et végétales (nombreuses espèces liées aux lisières xéro-thermophiles : Sainfoin des sables, orchidées, Fléole des sables…). Les critères d'intérêt sont également d'ordre géomorphologique et biogéographique, compte tenu de l'originalité de tels milieux steppiques, mieux développés en Europe méridionale et orientale, mais fort mal représentés en France. A proximité immédiate de l'agglomération lyonnaise, de tels espaces présentent également un grand intérêt pédagogique.
Développement des graminées coloniales dans certaines zones au détriment de la diversité floristique et apparition de ligneux, conséquences possibles de l'absence de gestion pastorale.