Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR8201677
Compilation : 31/12/1995
Mise à jour : 01/08/2017
Appelation du site : Milieux alluviaux du Rhône aval
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 35% |
Forêts mixtes | 34% |
Autres terres arables | 13% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 11% |
Pelouses sèches, Steppes | 4% |
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) | 2% |
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) | 1% |
Le site Natura 2000 du Rhône aval s’étend sur 2 111 ha et correspond à un chapelet de sites le long de la vallée du Rhône entre St-Vallier et Donzère. Le fleuve Rhône a connu une évolution radicale durant les 150 dernières années. Autrefois divaguant entre des bras multiples (fonctionnement géomorphologique de type en tresse), il a d’abord été stabilisé à la fin du 19ème siècle par des digues d’enrochement, nommé « aménagements Girardon », destinées à améliorer les conditions de navigation. L’ensemble de linéaire du Rhône entre Lyon et la mer est aménagé par ces digues submersibles pour en faire un chenal unique entre 1880 et 1920. Dans la seconde moitié du 20ème siècle, les aménagements hydroélectriques de la Compagnie National du Rhône apportent de nouveaux changements. Le fleuve Rhône est cloisonné en retenues, canaux et tronçons court-circuités. Cette évolution de lit a aujourd’hui des conséquences non souhaitées : - Les lits des vieux Rhône se colmatent ce qui dégrade les conditions d’usage de la ressource en eau souterraine (la nappe alluviale alimente en eau près de deux millions de personnes) et le rend moins favorable aux espèces aquatiques (invertébrés, poissons) caractéristiques du fleuve. - La réduction progressive de la section d’écoulement aggrave les lignes d’eau en crue pour un même débit, - De nombreux milieux typiques du fleuve et leurs espèces associées régressent.
Malgré les aménagements successifs du fleuve, la vallée du Rhône possède encore de nombreux milieux aquatiques ou humides : - Les milieux humides présentent de façon générale un grand intérêt écologique, par la diversité des espèces qui peuvent y vivre ou par leur forte production biologique. Le fleuve constitue l’axe de vie de la vallée, permettant de nombreux échanges et transfert de population. Les bras secondaires appelés « lônes », vestiges de la phase de tressage, constituent un élément fondamental de la vallée : refuges, lieu de reproduction et sources d’alimentation pour de nombreuses espèces. Le site Natura 2000 compte de vastes surfaces d’autres milieux humides, qui peuvent souvent abriter des espèces animales citées en annexe II de la directive (castor, poissons, odonates…) : le fleuve lui-même, les berges du fleuves couvertes de graviers ou de hautes herbes, les vasières et roselières. - Le site Natura 2000 « Milieux alluviaux du Rhône aval » présente notamment les derniers massifs de forêt alluviale non protégée de la vallée du Rhône. La forêt alluviale se définit par sa relation avec le fleuve : sol constitué de limons, sables ou graviers, influence des inondations, alimentation en eau par la nappe phréatique… Les arbres les plus abondants ou les plus typiques sont les peupliers, saules et frênes. Véritables réservoirs de biodiversité, ces formations boisées à l’interface entre terre et eau assurent une multitude de fonctions écologiques, utiles à l’équilibre des milieux et à l’homme. Il s’agit aussi d’un habitat naturel rare en Europe qui subit une réduction importante de ses surfaces. - Le site Natura 2000 « Milieux alluviaux du Rhône aval » compte les dernières prairies en zone alluviales de la vallée du Rhône, témoins d’une activité intense des cours d’eau avant les aménagements (zones pionnières après érosion), mais également des pratiques agro-pastorales en vigueur jusque dans les années 1960. A l’heure actuelle, la réduction de la dynamique des cours d’eau, conjuguée à l’arrêt de l’entretien traditionnel (pâturage, fauche), conduisent à la disparition des prairies par évolution spontanée vers des stades boisés ou par conversion en terres labourées.