FR8201707 - Plateau de Loëx

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Juillet 2024.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR8201707

Compilation : 31/12/1995

Mise à jour : 15/06/2017

Appelation du site : Plateau de Loëx

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/10/2009
  • pSIC : dernière évolution : 31/10/2009
  • SIC : Première publication au JO UE : 10/01/2011
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 10/01/2011
  • ZSC : premier arrêté : 20/06/2016
  • ZSC : Dernier arrêté : 20/06/2016
Texte de référence
Arrêté de création du 20 juin 2016 portant décision du site Natura 2000 Plateau de Loëx (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 6,65332 (E 6º39'11'')
  • Latitude : 46,12460 (N 46º07'28'')
Superficie : 1 231 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 883 m.
  • Max : 1 658 m.
  • Moyenne : 1 348 m.
Régions biogéographiques :
Alpine : 100%

REGION : AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
DEPARTEMENT : Haute-Savoie (100%)
COMMUNES : Gets, Taninges, Verchaix.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Forêts de résineux 73%
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 15%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 7%
Forêts caducifoliées 2%
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 2%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 1%

Autres caractéristiques du site

Ce plateau calcaire est situé à l'étage montagnard supérieur (altitude moyenne de 1350 m), dans le département de la Haute-Savoie, sur 3 communes : Taninges, Les Gets et Verchaix. 
Les dépôts d'alluvions glaciaires argileux ont formé des bas-marais alcalins. Les précipitations fortes ont fait évoluer certaines zones vers des tourbières bombées. La partie forestière est dominée par l'épicéa (pessière-sapinière ou pessière subalpine suivant l'altitude).
Le plateau de Loëx représente en outre un aquifère karstique d'un grand intérêt pour les besoins en eau actuels ou futurs.

Qualité et importance

Le plateau de Loëx forme un superbe ensemble naturel, notamment sur le plan biologique, avec ses prés-bois et ses pâturages.

La végétation est dominée par des prés-bois d'épicéas, pauvres en feuillus ; si le sapin reste présent en dessous de 1400 m d'altitude, la pessière subalpine règne au-dessus en maître. Ces forêts sont entrecoupées par de larges prairies maintenant menacées par la déprise.

En lisière sud du plateau, les crêtes calcaires culminent à 1 660 m d'altitude. La température moyenne annuelle (qui n'y dépasse pas 5°C) et la brièveté de la saison de végétation (4 à 5 mois tout au plus) conditionnent la présence d'une pessière claire sur un sol acide riche en myrtilles.

Par contre, sur les versants pentus tournés vers le sud, l'est et l'ouest, une hêtraie-sapinière plus productive (où l'épicéa reste néanmoins présent) prospère sur un profond substrat schisteux.

Le plateau de Loëx présente une biodiversité très importante, corrélée notamment à l'abondance des tourbières et à la grande variété d'habitats, alternant forêts, prairies et milieux ouverts.

Ce site abrite ainsi 14 habitats d'intérêt communautaire dont 3 prioritaires : les formations herbeuses à Nard (6230*), les tourbières hautes actives (7110*) et les tourbières boisées (91D0*).
Plusieurs beaux ensembles de tourbières hautes actives sont présents sur le plateau : les Bounnaz, La Biolle,
tourbière à l’Ouest du Coutard, tourbière au nord des Miches, tourbière de la Joux d’Amont, Les Goyers, Lairon
et Molliex Ouest.

Parmi les espèces d'intérêt communautaire présentes sur le site, il y a trois espèces de papillons  : Azuré de la Sanguisorbe (Phengaris teleius), Azuré des paluds (Phengaris nausithous) et Damier de la Succise (Euphydrias aurinia). Sur le plateau de Loëx, le Damier de la Succise a été observé sur le secteur des Prizes mais est potentiel sur d’autres secteurs. L'Azuré des paluds et l'Azuré de la Sanguisorbe ont été observés sur le secteur de la Rosière, mais sont potentiels sur les Mais (présence de la Grande Sanguisorbe ou Grande pimprenelle, Sanguisorba officinalis).

Une dizaine d'espèces de chiroptères ont été notées sur le site, dont deux d'intérêt communautaire : la Barbastelle et le Minioptère de Schreibers.

Pour les zones humides, abondantes et particulièrement diversifiées, on peut citer parmi les habitats présents : les prairies à molinie, les mares de tourbière à sphaignes et utriculaires, les tourbières boisées à épicéas, ou encore divers types de " bas-marais " à laîches.

Mais certains types d'habitats forestiers sont tout aussi remarquables, comme les pessières à airelles et les pessières subalpines à Sphaignes.

En matière de flore, plus de 400 espèces végétales ont été recensées, dont plus de 40 espèces remarquables rien que dans les tourbières et les landes, certaines faisant l'objet d'une protection réglementaire. La seule espèce végétale d'intérêt communautaire est la Buxbaumie verte, mousse inféodée aux bois morts surtout de conifères, plus rarement de feuillus.

Sur les cinq espèces de lycopodes présentes en France, le plateau de Loëx en abrite quatre, dont le rare Lycopode des Alpes.

En matière de faune, et notamment d'invertébrés, les prospections ont à ce jour révélé la présence de 20 espèces d'odonates, 25 de lépidoptères et 6 d'orthoptères (acridiens). On observe notamment de nombreuses espèces d'odonates inféodées aux tourbières, parmi lesquelles le Cordulégastre bidenté.


Vulnérabilité

Vulnérabilité 

La fermeture progressive du paysage constitue une menace importante pour la diversité biologique du plateau. L'abandon des activités agricoles et pastorales risque d'entraîner un boisement des milieux.

La forte fréquentation du site peut provoquer une certaine dégradation des habitats du fait du piétinement répété hors des sentiers.

En fonction du type de gestion forestière pratiquée, l'impact peut être positif (ex : ouverture de milieux), comme négatif (destruction d'habitats…).