Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR8201777
Compilation : 31/10/2005
Mise à jour : 21/01/2020
Appelation du site : Adrets de Tarentaise
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 57% |
Pelouses sèches, Steppes | 21% |
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 4% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 4% |
Pelouses alpine et sub-alpine | 4% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 3% |
Forêts caducifoliées | 2% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 0% |
Forêts de résineux | 0% |
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) | 0% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 0% |
Le secteur concerné se localise en haute Tarentaise (Savoie) et se répartit sur deux vallées : - la première s'étend de Moutier à Bourg-Saint-Maurice (axe Nord-Est), - la deuxième va de Moutier jusqu'à Champagny-en-Vanoise (axe Est). Le site est essentiellement concerné par l'étage montagnard supérieur à subalpin (1100-2000 m), l’altitude étant toujours supérieur à 600m. Le climat est montagnard-continental froid et humide. Les roches-mères sont basiques : calcaires et marnes. La topographie de pentes est moyenne à forte. Les sols sont moyennement à assez fortement fumés (prairies mésotrophiques). Les prairies sont pâturées ou fauchées (parfois de manière précoce avec possibilité de regain d'arrière-saison en climat favorable) ; un pâturage tardif est également possible. Les Adrets de Tarentaise présentent un caractère climatique particulier avec de faibles précipitations. L'activité agricole est importante. Cette dernière concerne plus particulièrement la fabrication d’un fromage à pâte cuite pressée AOC : le Beaufort. L'intérêt des prairies de fauche réside dans une diversité floristique importante due à des pratiques agricoles en équilibre avec le milieu. On peut signaler la présence de prairies à Astrance majeure et Trisète jaunâtre (Astrantio majoris et Trisetetum flavescentis), dont les variations sont encore très mal connues. En ce qui concerne la flore, on ne signale pas d'espèces végétales protégées ou menacées au plan national. Par contre, certaines espèces de ce site sont protégées dans d'autres régions, comme l'Anémone à feuilles de Narcisse (qui est protégée dans le Jura).
A l'intersection de deux zones bioclimatiques, Alpes du Nord humides et Alpes internes, ce site est caractérisé par des hivers froids et humides et des étés relativement secs. L'activité agricole est importante, favorisée par la présence de la zone AOC Beaufort. Le site couvre une superficie de 983 ha, répartie en une multitude de secteurs de taille très variable, de la parcelle inférieure à 1 ha à des ensembles atteignant 100 ha. Les groupements végétaux présents sur le site, les prairies de fauche de montagne tout particulièrement, sont soumis à trois grands facteurs écologiques abiotiques (le facteur biotique des activités agropastorales est abordé plus loin). Ensemble, ces facteurs conditionnent la répartition et la variabilité de chacun des groupements à l’échelle du site. Le premier facteur abiotique est constitué par les modifications climatiques locales induites par l’altitude, qui, évoluant entre 636 m et 2014 m, couvre la plupart de l’étage montagnard (moyen et supérieur) et une bonne moitié de l’étage subalpin (inférieur et moyen). Le second facteur, lié au climat régional, traduit le gradient décroissant de pluviométrie qui s’observe entre l’ouest du site plus arrosé (Moutiers) et les vallées internes protégées de la Haute-Tarentaise et de Bozel, donc relativement plus sèches. Le troisième facteur est lié à la géologie et la géomorphologie. Sur son flanc nord-ouest (Granier, Montgirod, La Côté d’Aime), le site s’étend sur des zones de roches sédimentaires carbonatées (flyschs calcaires, calcaires sombres, gypses, calcaires détritiques, calcaires béchiques), alors que partout ailleurs le relief est taillé dans des roches siliceuses (grès et schistes noirs) très hétérogènes du point de vue de leur teneur en éléments minéraux. Les phénomènes glaciaires ont par ailleurs laissé fréquemment des lambeaux de moraines riches en éléments fins argileux. Le site comprend essentiellement des prairies et pelouses pour la plupart gagnées sur la forêt des étages montagnards et subalpins. A situation écologique similaire, ce sont les modalités d’exploitation agro-pastorale qui déterminent quasi exclusivement le type d’une prairie ainsi que son état de conservation. Dans une exploitation agricole des Alpes du Nord, ces modalités respectent des logiques traditionnelles d’utilisation de la ressource fourragère mais dépendent aussi des choix individuels de l’exploitant. Il en résulte un paysage prairial très diversifié et organisé. Situé en marge de la zone d'adhésion du Parc national de la Vanoise, l’étage montagnard des Adrets de Tarentaise a reçu peu d’attention de la part des scientifiques. Des éléments de la thèse de Vertès (1983), « Contribution à l'étude phytosociologique et écologique des prairies et alpages de moyenne Tarentaise - Application à l'évaluation des potentialités fourragères de la Vallée de Peisey-Nancroix », peuvent néanmoins être exploités. D’autres travaux d’orientation agronomique concernent également le site : G.I.S. Alpes du Nord (1997) sur les prairies de fauche des Alpes du Nord, Bornard et al. (2007) sur les végétations d’alpage de la Vanoise.
Vulnérabilité : L’intensification des pratiques agricoles apparaît comme le facteur limitant du maintien dans un état favorable de l'habitat 6520 "prairies de fauche de montagne". La première cause de dégradation des prairies est leur eutrophisation, c’est-à-dire l’excès d’enrichissement en éléments nutritifs, qu’ils soient d’origine organique (fumier, déjection) ou minérale (engrais chimique). La seconde cause est l’abandon des parcelles qui mène dans certains cas à la fermeture progressive de la prairie. En ce qui concerne les autres habitats, et notamment les bas-marais, l’atteinte la plus fréquente est le drainage des petites zones humides pour l'agriculture.