FR8202006 - Prairies humides et forêts alluviales du Val de Saône aval

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Juillet 2024.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR8202006

Compilation : 31/05/2008

Mise à jour : 12/05/2022

Appelation du site : Prairies humides et forêts alluviales du Val de Saône aval

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/03/1999
  • pSIC : dernière évolution : 30/09/2011
  • SIC : Première publication au JO UE : 16/11/2012
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 16/11/2012
  • ZSC : premier arrêté : 22/12/2014
  • ZSC : Dernier arrêté : 22/12/2014
Texte de référence
Arrêté de création du 22 décembre 2014 portant décision du site Natura 2000 Prairies humides et forêts alluviales du Val de Saône aval (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 4,75229 (E 4º45'08'')
  • Latitude : 46,07417 (N 46º04'27'')
Superficie : 1 041 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 168 m.
  • Max : 176 m.
  • Moyenne : 170 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
DEPARTEMENT : Ain (11%)
COMMUNES : Genouilleux, Guéreins, Montmerle-sur-Saône.

DEPARTEMENT : Rhône (89%)
COMMUNES : Arnas, Belleville-en-Beaujolais, Saint-Georges-de-Reneins, Taponas.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 32%
Autres terres arables 25%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 23%
Forêts caducifoliées 9%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 9%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 1%
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 1%

Autres caractéristiques du site

Le Val de Saône représente une entité géomorphologique conséquente : 290 000 ha susceptibles d’être inondés pour un bassin versant d’environ 3 000 000 ha. Certaines vallées du bassin versant, sont plus marquées et structurent le paysage, c'est le cas de la Saône. La configuration très plane du Val de Saône permet des crues durant plusieurs semaines. 

La géologie du site d’étude est soulignée majoritairement par des alluvions fluviatiles récentes à actuelles (argiles et argiles sableuses) et par le réseau hydrographique. La partie sud est aussi caractérisée par des alluvions fluviatiles des terrasses würmiennes (limons, sables, graviers …).

Qualité et importance

Le site du Val de Saône constitue l'un des plus remarquables ensembles écologiques de la région Auvergne Rhône-Alpes. Le patrimoine naturel actuel est intimement lié à la dynamique de la Saône et à l'agriculture, restée très présente sur le territoire. 
Les prairies humides constituent l'un des principaux milieux, qui conditionnent la conservation de ce patrimoine naturel remarquable. 
D’une superficie totale de 1041 ha, les habitats majoritaires de la ZSC sont :
- Les prairies semi-naturelles humides, prairies mésophiles améliorées : elles occupent presque le tiers du site. Il s’agit de prairies inondables qui sont pâturées et/ou fauchées. 
- Les eaux douces intérieures (eaux stagnantes, eaux courantes) : le fort pourcentage s’explique par la surface importante de la Saône ainsi que ses affluents et que des plans d’eau (mares, étangs …) 
- Les autres terres arables : grandes cultures et zones de maraichage. 
Les zones urbanisées représentent une très faible surface car le périmètre a été dessiné pour exclure ces éléments : ainsi l’autoroute A6 a été exclue du périmètre de délimitation de la ZSC. 
Les zones boisées correspondent à des boisements naturels et des plantations de peupliers, les haies et alignements d’arbres n’ont pas été comptabilisés. 
Les zones les plus humides correspondent au marais de Boistray qui est à cheval sur les communes de Saint-Georges-de-Reneins et Arnas.

En plus d’héberger seize espèces d’intérêt communautaire, le site se caractérise par une grande diversité avifaunistique avec plus d’une centaine d’espèces protégées et/ou patrimoniales mais aussi entomologique avec notamment des lépidoptères et odonates aux exigences écologiques strictes, ce qui rend leur conservation tributaire de la préservation à long terme d’un réseau d’habitats naturels qui leur convient. La préservation par la gestion des autres espèces patrimoniales que l'on rencontre sur le site peut contribuer au maintien ou à l’amélioration de l’état de conservation du site. La gestion sera nécessairement fine et complexe de manière à préserver tous ces taxons dont les exigences écologiques ne sont pas toujours convergentes.

Il a été également recensé, en 2019, par le BE Mosaique Environnement, 27 espèces végétales protégées et/ou patrimoniales. Parmi ces espèces, 22 possèdes un statut de conservation défavorable en Rhône-Alpes. En effet, 4 sont « quasi-menacées » dans la région, 2 sont considérées comme « vulnérable » et 16 sont « en danger ». De plus, 17 espèces sont protégées au niveau régional et 2 le sont au niveau national. 
Ainsi, la présence de nombreuses espèces protégées et patrimoniales fait de la ZSC « Prairies humides et forêts alluviales du Val de Saône aval » un site d’importance majeure pour la conservation de la flore.

Vulnérabilité

Dans cette plaine inondable, les prairies sont en régression constante, au profit des cultures maraîchères et céréalières, boisements, infrastructures industrielles et urbaines qui tentent de lutter, par divers aménagements, contre les contraintes du milieu. Les agriculteurs de type mixte éleveur-céréalier ou éleveur sont relativement âgés et un renouvellement des chefs d'exploitations se fera dans les années à venir. Le site permettra de maintenir des possibilités d'agriculture extensive.

Particularité de la zone : le site est encadré par une agglomération (CAVIL) et Belleville, qui ont un fort développement urbain et industriel, très consommateur d'espace.
L'autoroute A6, construite dans les années 1960, coupe le site en deux (enjeu corridor écologique).
Le site est encadré au nord et au sud par des gravières : celle du nord est en cours de réhabilitation après exploitation (plan d'eau avec des pentes douces), et celle du sud, en cours d'exploitation, fait l'objet, suite à une étude d'incidences lors de l'autorisation, d'un suivi biodiversité et de hauteur d'eau de la nappe afin de détecter les effets notables sur le site.

De plus, la dynamique fluviale est " contrariée " : baisse de 65cm du niveau de la nappe consécutive à une modification de la gestion des hauteurs d'eau entre les barrages de Dracé et de Couzon en 1970.
Le DOCOB prévoit des actions de reconnections des milieux avec ces hauteurs d'eau avec, par exemple, la restauration de frayères à Brochet.