Site de la directive "Oiseaux"
Base de référence : Juillet 2024.
Type : A (ZPS)
Code du site : FR8210058
Compilation : 31/01/1990
Mise à jour : 31/05/2008
Appelation du site : Îles du haut Rhône
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Forêts caducifoliées | 65% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 22% |
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) | 5% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 5% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 2% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 1% |
A l'amont de la confluence du Guiers, le fleuve Rhône coule du nord-ouest vers le sud-est dans une plaine étroite à forte pente. Au début du siècle, on notait un système de chenaux tressés entourant des îles en forme d'amandes. A l'aval du Guiers, le Rhône coule du sud-est vers le nord-ouest dans le plus grand bassin d'expansion des crues de sa vallée. L'histoire géomorphologique du site est singulière. Le bassin de Brégnier-Cordon a été formé par creusement glaciaire puis remblaiement d'un lac. Les graviers du Rhône ont, par la suite, recouvert le centre de la vallée et donné la physionomie de fleuve tressé (époque gallo-romaine). Coulant au sud de la butte des Avenières jusqu'au moyen-âge, le Rhône a vu son tracé modifié pour passer au nord de la butte. L'ancien lit est alors devenu le marais des Avenières-le-Bouchage. Jusqu'au XVIIIe siècle, la création de digues protégeait les terres agricoles. Au siècle dernier, des travaux plus lourds ont été engagés afin d'augmenter la profondeur minimale du chenal de navigation. Le secteur des îles de Champagneux a été rectifié en 1879-81, celui de Brégnier-Cordon en 1885-86, afin de créer un chenal entre des digues d'enrochement très basses submergées aux eaux moyennes ou hautes. L'entrée amont des lônes n'était pas totalement obstruée. Entre le Guiers et le pont de Cordon, deux digues insubmersibles enserrent un chenal rectiligne très artificialisé. L'amélioration de la navigation a été modérée. De plus, la digue submersible a vu l'ouverture de brèches, permettant au fleuve de divaguer à nouveau, ce qui explique en partie la grande qualité naturelle de ce site.
Le tronçon du confluent du Guiers au pont d'Evieu est remarquable et voit la juxtaposition de deux types de milieux liés à des styles géomorphologiques distincts. Le Fleuve Rhône est divisé en lônes souvent alimentés en eau, aux alluvions caillouteuses. Plus loin, la plaine est principalement sillonnée par des Mortes (chenaux anastomosés), à pente faible, à alimentation par la nappe et les affluents, à sédimentation fine. Ces structures présentent une biodiversité plus importante que les lônes (milieu stable, sédiments fins...). La plaine d'inondation a un rôle d'écrêtement des crues intéressant pour l'ensemble de la vallée. Le site reste l'un des plus beaux témoins français des milieux naturels fluviaux. Les boisements sont remarquables par leur superficie, leur état de conservation et leur maturité (évolution : transformation de saulaies et frênaies). Ils restent bien liés au fleuve grâce à la nappe superficielle. Complémentaires du fleuve et de ses bras, ils permettent la nidification d'espèces telles que les hérons et le milan noir. Les nombreuses lônes, bien alimentées en eau, sont indissociables de la présence de nombreuses espèces de poissons, du castor, d'oiseaux d'eau. De nombreux autres milieux sont présents au niveau du site.
La réduction du débit dans le vieux Rhône et l'utilisation du canal de dérivation ont entraîné une forte pression sur les milieux du site. Le développement de la populiculture provoque l'artificialisation de vastes surfaces sur l'Ile des Graviers Grand-Jean. De même, l'agriculture fut source de défrichements au niveau de certaines îles. L'impact de la création d'infrastructures routières n'est pas à négliger. Enfin, les lônes et plans d'eau sont particulièrement sensibles aux activités de loisirs.