Site de la directive "Oiseaux"
Base de référence : Juillet 2024.
Type : A (ZPS)
Code du site : FR8212018
Compilation : 30/11/2005
Mise à jour : 21/07/2017
Appelation du site : Massif de Saoû et crêtes de La Tour
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Forêts caducifoliées | 55% |
Forêts mixtes | 15% |
Autres terres arables | 9% |
Forêts de résineux | 9% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 4% |
Pelouses sèches, Steppes | 3% |
Pelouses alpine et sub-alpine | 2% |
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) | 2% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 1% |
La ZPS comprend le massif de Saoû au nord et ses contreforts agricoles au sud. Ce massif est une entité géologique particulière puisque c’est le plus haut synclinal perché d’Europe, long de 12 km et large de 2 km. Il est situé à des altitudes comprises entre 885 m à l’ouest (Roche Colombe) et 1 589 m à l’est (Véyou). Localisé dans le département de la Drôme entre Crest et Bourdeaux et entre les vallées du Roubion et de la Drôme, le site est constitué de deux ensembles : - la forêt de Saoû, portée par un synclinal perché est-ouest cerné par des falaises calcaires abruptes. La couverture végétale de la forêt de Saou est exceptionnelle. Elle réunit la plupart des associations végétales connues du Valentinois. Le site déborde sur les falaises extérieures et leurs pieds, intégrant ainsi les populations ripicoles. - un ensemble de crêtes nord-sud s'abaissant de part et d'autre jusqu'à la vallée du Roubion, portant des bois et milieux semi-ouverts dont la composition floristique est plus banale, mais déjà très marquée par l'influence méditerranéenne.
Le site est caractérisé par une grande diversité d’habitats. On note un contraste entre le versant sud de la forêt de Saoû et les crêtes de la Tour orientées nord-sud (chênaie pubescente abritant des plantes méditerranéennes) et le versant nord de la forêt (hêtraie-sapinière et habitats subalpins), accentué par des différences de substrats, et notamment la présence de zones décalcifiées où se développent des plantes calcifuges. L'intérêt de ce site remarquable a été reconnu au travers de l'inventaire ZNIEFF (Zones naturelles d'intérêt écologique, floristique et faunistique), de l'inventaire ENS (Espaces naturels sensibles), ainsi que de l'inventaire ZICO (Zones importantes pour la conservation des oiseaux). En outre, une étude ornithologique fine comprenant des inventaires de terrain réalisés au printemps 2005 selon des protocoles validés a permis de compléter les connaissances et de proposer un périmètre adapté en terme d'espace et de milieux favorables aux principales espèces phares. Enfin, les inventaires du document d’objectifs en 2012 ont permis d’actualiser ces données. La forêt de Saoû ainsi qu'une partie de l'extension au sud sur la commune de Mornans ont été acquises par le Département de la Drôme en 2003 dans le cadre de sa politique « Espaces Naturels Sensibles ». Parmi les espèces majeures du site, citons des espèces rupestres telles que l'Aigle royal, le Faucon pèlerin, le Grand-duc d'Europe et le Crave à bec rouge. En forêt, le Pic noir semble abondant surtout en hêtraie et hêtraie-sapinière. Deux rapaces nichent en forêt : le Circaète Jean-le-Blanc et la Bondrée apivore. Le Milan noir est observé régulièrement en chasse ou de passage, mais on ne possède pas de preuve de nidification sur la zone. Un couple de Milan royal a déjà niché sur une commune proche du site. La forte densité du site en Chouette hulotte pourrait expliquer l'absence de Chouette de Tengmalm (concurrence territoriale et prédation). Depuis le retour des vautours dans l’arc alpin, cette ZPS apparaît comme un site idéalement placé tant pour leurs prospections alimentaires que dans leurs déplacements. Le Vautour fauve, le Vautour moine et le Vautour percnoptère y sont régulièrement observées. Le Gypaète barbu a lui-aussi été observé, mais de façon anecdotique. Cette situation centrale est confirmée par l’observation d’autres rapaces comme l’Aigle de Bonelli et le Milan royal, au printemps 2012. Si ces espèces ne se reproduisent pas directement dans la ZPS, elles l’utilisent régulièrement comme zone d’alimentation. Cela confirme ainsi l’intérêt de ce site pour le maintien en bon état de conservation des populations d’oiseaux des Préalpes. Les contreforts sud du massif accueillent les habitats ouverts ou semi-ouverts du site (pelouses sèches et pré-bois méditerranéens) qui présentent une avifaune spécifique. L’Alouette des champs apparaît comme l’une des espèces les plus largement distribuées. L'Engoulevent d'Europe y est présent en densité assez importante. La population de Pie-grièche écorcheur est également importante. Le Bruant ortolan est rare et localisé, de même que la Fauvette pitchou et le Pipit rousseline.
La biodiversité est menacée par la fermeture progressive des milieux ouverts. Le dérangement par des activités de loisirs (randonnée, escalade, vol libre) ou militaires (survol du site), en particulier au moment de la nidification, est un élément devant être pris en compte par les acteurs locaux.