FR8212020 - Lac Léman

Site de la directive "Oiseaux"

Base de référence : Décembre 2023.

Identification du site

Type : A (ZPS)

Code du site : FR8212020

Compilation : 31/01/2006

Mise à jour : 22/09/2017

Appelation du site : Lac Léman

Dates de désignation / classement :

  • ZPS : Premier arrêté : 24/04/2006
  • ZPS : Dernier arrêté : 12/07/2018
Texte de référence
Arrêté de création du 12 juillet 2018 portant décision du site Natura 2000 Lac Léman (zone de protection spéciale)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 6,37563 (E 6�22'32'')
  • Latitude : 46,35610 (N 46�21'21'')
Superficie : 1 376 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 372 m.
  • Max : 416 m.
  • Moyenne : 378 m.
Régions biogéographiques :
Alpine : 100%

REGION : AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
DEPARTEMENT : Haute-Savoie (100%)
COMMUNES : Anthy-sur-Léman, Chens-sur-Léman, Excenevex, Margencel, Messery, Sciez, Thonon-les-Bains, Yvoire.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 76%
Forêts (en général) 10%
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 6%
Cultures céréalières extensives (incluant les cultures en rotation avec une jachère régulière) 4%
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) 2%
Dunes, Plages de sables, Machair 1%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 1%
Prairies et broussailles (en général) 0%
Pelouses sèches, Steppes 0%

Autres caractéristiques du site

Le site Natura 2000 « Lac Léman » compte quatre secteurs distincts, eux-mêmes composés de plusieurs entités.

A. Secteur de Chens-sur-Léman
Situé sur la commune de Chens-sur-Léman, il s’agit d’un secteur à la fois lacustre et terrestre. 

A.1. Roselières et zone lacustre
Entre l’embouchure de l’Hermance et le débarcadère de Tougues, la rive forme une courbe où les roselières lacustres ont longtemps prospéré, un état qui s’est dégradé jusque dans les années 80, au pire moment de l’eutrophisation des eaux du Léman, envahies d’algues enrichies par les phosphates. Elles ont depuis repris modestement leur croissance et on en compte dix, plus ou moins denses le long de cette rive.
Les roselières, milieu naturel de transition entre la rive et le lac, requièrent la présence de rivages peu profonds, à l'abri du vent et des courants trop violents. Les sites favorables à la présence d'une roselière sont peu nombreux et beaucoup ont disparu avec l'urbanisation des rives du Léman.
Les roselières situées dans le fond de la baie constituent une zone refuge pour plusieurs milliers d’oiseaux d’eau durant les mois d’hiver et les hauts fonds sont des zones de nourrissage. Les zones peu profondes dépourvues de roseaux présentent des fonds de cailloutis et galets que fréquentent les poissons.

A.2. Sablonnière 
La valeur et la richesse de la Sablonnière et des fragments de pelouses du vallon ont pour origine commune les dépôts localisés de sédiments morainiques glaciaires grossiers dont la perméabilité et le faible pouvoir de rétention de l'eau constituent un facteur d'assèchement du sol. Le décapage ancien des argiles de surface pour l'exploitation de matériaux a créé des zones favorables à une végétation pionnière. La flore qui s'y établit est originale et peu commune, car adaptée à ces conditions extrêmes ; elle contraste avec la flore plus répandue et plus banale sur les terres argileuses environnantes.

A.3. Vallon des Léchères
Ce vallon, encaissé et frais, présente une naturalité intéressante et originale. Laissé à une évolution naturelle avec quasi-absence d'intervention humaine, le ruisseau présente encore un caractère méandreux alors que beaucoup de cours d'eau ont été recalibrés pour optimiser leur débit. La présence de nombreux arbres morts et la disparité des classes d'âges et de strates arborées qui en résulte offrent un potentiel pour de nombreuses espèces d'oiseaux, de chiroptères et d'insectes. La quiétude du vallon est favorable à l'accueil d'une faune diversifiée. La flore, bien que commune, est typique des sous-bois frais et présente un cortège peu répandu ailleurs sur le site. 

A.4. Espace agricole
Le reste de la partie terrestre de ce secteur correspond à un espace agricole allant jusqu'au bord du lac. Cet espace est constitué d'une nature dite « ordinaire » où l’on trouve des prairies permanentes, artificielles et cultures de céréales ainsi que quelques haies bocagères et boisements. La végétation présente à la fois des éléments prairiaux, de friche aux abords des cultures et de boisement de type feuillus. La mosaïque de milieux qui compose cet espace est recherchée par certaines espèces de chauves-souris, d’oiseaux insectivores ou de rapaces se nourrissant de rongeurs, ainsi que d’amphibiens recherchant les trous d’eau associés aux haies de bocage.

B. Secteur de Messery 
Ce secteur, long de 1,5km, ne concerne que la partie lacustre, le fond de baie entre le lieu-dit « Sous Chens » et « La Pointe ».

B.1. Roselières et zone lacustre 
Le fond de baie et les roselières constituent une zone refuge pour l’hivernage de milliers d’oiseaux d’eau. Les zones peu profondes dépourvues de roseaux présentent des fonds de cailloutis et galets que fréquentent les poissons.

B.2. Zone à Littorelle
La Littorelle, plante qui s'installe sur les grèves du bord des lacs et étangs, est une espèce protégée en France qui figure sur la liste rouge des plantes menacées. Il s’agit de la seule station connue pour tout le bassin lémanique, ayant disparu dans toutes ses anciennes localités suisses ou françaises.

C. Baie de Coudrée
Ce secteur comprend une importante zone lacustre correspondant à l’ensemble de la baie et diverses entités terrestres.
C.1. Baie – zone lacustre
Largement ouverte sur le Grand Lac, cette zone s’étend sur environ 9 km de rivages de types différents. De la pointe de Rovorée et jusqu’au village d’Excenevex, des berges assez élevées et escarpées dominent des eaux parsemées de nombreux gros blocs erratiques. En contraste, les plages d’Excenevex et de Coudrée s’étalent sur 2 km, précédées de faibles profondeurs sablonneuses. Entre le port de Sciez et Séchex reparaissent les grèves caillouteuses. Trois petites rivières, le Vion, le Foron et le Redon, débouchent dans la baie de la « Grande Conche ». En période hivernale, la baie accueille plusieurs milliers d’oiseaux pour l’hivernage et le nourrissage. Les sables exondés constituent une zone de halte migratoire et de repos particulièrement précieuse puisque ce milieu est unique sur le littoral.

C.2. Domaine de Guidou
Ce site est compris entre une zone de lotissement au nord (domaine de Coudrée) et des parcelles agricoles au sud. Deux rivières traversent le domaine : le Foron à l’est et le Vion à l’Ouest. La richesse de ce site est liée à la pluralité des milieux que l’on y rencontre : pelouses sèches, buxaie, pinède, rivières, milieux humides, pâturages et zone agricole.
Il y a une connexion très forte entre la baie de Coudrée et le domaine de Guidou tout proche. Ainsi les prairies humides de ce secteur servent de zone de gagnage pour les anatidés et les limicoles, ainsi que de zone de quiétude pour ces espèces en cas de dérangement sur la plage.


D. Secteur de Thonon - Domaine de Ripaille
Ancienne résidence des ducs de Savoie, ancienne chartreuse, le site est aujourd’hui largement ouvert au public pour des visites de ses bâtiments historiques, pour des promenades dans les bois et la visite du Mémorial des Justes. Le domaine de Ripaille comprend une forêt séculaire de chênes et de charmes (50 ha), un arboretum (20 ha), des prairies naturelles et des cultures, dont 22 ha de vignes. 

Qualité et importance

Le lac Léman dans son ensemble constitue une escale majeure, à l'échelle européenne, pour un grand nombre d'espèces d'oiseaux migrateurs en hivernage ; il est cité comme étant la deuxième zone d'hivernage française après la Camargue.

Ce rôle a d'ailleurs été souligné par la qualification de « site d'importance internationale pour l'hivernage et la migration des oiseaux d'eau » accordée à la rive française du lac Léman au titre de la Convention de Ramsar sur la protection des zones humides.

Le site est en majorité inclus dans des réserves de chasse et de faune sauvage (ACCA) et de chasse domaniale (AICA), hormis le vallon des Léchères dans le secteur de Chens-sur-Léman, l’ensemble du secteur de Messery et le secteur de Thonon.

A. Secteur de la baie de Chens-sur-Léman
La baie de Chens-sur-Léman est une zone d’hivernage majeure pour les anatidés. Les roselières situées dans le fond de la baie constituent une zone refuge pour plusieurs milliers d’oiseaux d’eau (foulques, fuligules, nettes, grèbes) durant les mois d’hiver. Les hauts fonds entre les pointes d’Hermance et de Tougues sont également des zones de nourrissage pour ces mêmes espèces.
Les populations d’anatidés hivernantes sur le lac Léman utilisent un réseau de zones littorales essentiellement situées dans le « petit Lac ». Les mouvements entre le site de Chens, la Pointe à la Bise, la Rade de Genève, la retenue de Verbois à l’ouest et l’Embouchure de la Versoix-Mies au nord sont quotidiens. Les échanges avec la baie de Coudrée, l’étang de Saint-Disdille sur la Réserve Naturelle Nationale du Delta de la Dranse ainsi que la Réserve des Grangettes à l’extrémité est du lac sont également très réguliers, et tendent à s’accentuer à partir de février lorsque la chasse s’arrête.
Les comptages hivernaux effectués depuis la fin des années 60 ont montré une nette augmentation du nombre de fuligules (milouins et morillons) entre 1983 et 1993. Durant cette période l’effectif total de fuligules mi-janvier a dépassé 9000 individus durant 5 années (1982, 85, 87, 92, 93). Cette augmentation est probablement imputable au phénomène d’eutrophisation des eaux ayant engendré une augmentation de la moule zébrée. Depuis le début des années 2000 les effectifs ont nettement diminué, tout comme la concentration de matière organique dans l’eau, pour ne plus atteindre que 2000 à 5000 individus (à l’exception de l’année 2009 avec près de 8500 individus).
L’effectif de Nette rousse (Netta rufina) et de Fuligule milouinan (Aythya marila) est très oscillant, de quelques dizaines à plus de 1000 pour la première et de quelques individus à quelques dizaines pour le second, et entre 1 et 3 Fuligules nyroca (Aythya nyroca).
Les 5 espèces de Grèbe sont également régulièrement notées avec par ordre d’importance d’effectif le Grèbe huppé (Podiceps cristatus), le Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), le Grèbe castagneux (Tachybaptus rufficolis), le Grèbe jougris (Podiceps grisegena) et le Grèbe esclavon (Podiceps auritus).
Enfin, la présence du Plongeon arctique (Gavia arctica) et du Plongeon catmarin (Gavia stellata) est régulière, mais ne dépasse que rarement l’unité, tout comme celle du Butor étoilé (Botaurus stellaris).

La baie de Chens joue également un rôle de halte migratoire pour les anatidés avec la présence de la Sarcelle d’été (Anas querquedula), du Harle huppé (Mergus serrator), mais aussi du Grèbe à cou noir dès le mois de juillet durant la dispersion postnuptiale. Les roselières sont utilisées par les sylvidés paludicoles au printemps, Rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaceus), Phragmite des joncs (Acrocephalus schonobaenus) et Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), ainsi que par les Hirondelles rustiques qui s’y rassemblent en dortoir à partir du mois de juillet avant leur départ en migration.
En période de nidification, les roselières accueillent la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), une des rares colonies de Grèbe huppé du littoral français ainsi que la Rousserolle effarvate et la Nette rousse respectivement « Vulnérable » et « En Danger » sur la Liste Rouge des Oiseaux Nicheurs de Haute-Savoie.
Enfin, le Milan noir est nicheur sur la partie terrestre du périmètre avec au moins 3 couples territoriaux dans le vallon des Léchères et la Pie-Grièche écorcheur était mentionnée sur la Sablonnière en 1990, mais aucune donnée récente ne vient attester sa présence.

B. Secteur de Messery
La petite baie entre La Vorze et La Pointe constitue un site relais en période hivernale entre la baie de Chens-sur-Léman et la baie de Coudrée. 3 espèces y ont été mentionnées avec des effectifs notables, il s’agit de la Foulque macroule (Fulica atra), de la Nette rousse et du Fuligule milouinan.
Le Milan noir est probablement nicheur dans les grands arbres bordant le lac. Ce secteur arboré constitue l’un des derniers corridors forestiers entre le lac et le Bois de Parteyi. Il s’agit d’une zone boisée relais importante dans le cadre de la recolonisation du Pic mar (Dendrocopos medius) dans le sud Léman (nicheur disparu du domaine de Rovorée), cette espèce effectuant des déplacements n’excédant pas quelques kilomètres et ayant récemment reconquis une partie du bassin genevois.


C. Secteur de la baie de Coudrée (de Rovorée à la pointe des Balises)
En période hivernale, la baie accueille plusieurs milliers de Grèbes huppés, quelques centaines de Grèbes à cou noir ainsi que les Grèbes jougris et esclavon mais dans des proportions nettement inférieures. Les pointes de Rovorée, du Redon et des Balises sont d’excellents points d’observation et de comptage pour les plongeons Gavia sp. dont les 3 espèces européennes sont régulièrement contactées (vues ou entendues) entre octobre et avril.
Le Garrot à œil d’or (Bucephala clangula), ainsi que les Fuligules morillons et milouins sont présents dans le fond de la baie et les anatidés marins comme l’Eider à duvet ou la Macreuse brune sont présents chaque année dans des effectifs variables.
Les sables de Coudrée et d’Excenevex exondés entre mars et mai constituent une zone de halte migratoire et de repos pour les laro-limicoles et les anatidés. Goéland leucophée (Larus michaelli), Goéland cendré (Larus canus), Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus), Canard colvert (Anas platyrhyncos), Petit gravelot (Charadrius dubius), Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) et Courlis cendré (Numenius arquata) sont présents dès le mois de mars. 
En avril-mai (migration pré-nuptiale) et août-septembre (migration post-nuptiale), une vingtaine d’espèces de limicoles est mentionnée. Ces espèces cherchent les vasières, étangs et plages de sables pour leurs haltes migratoires. Avocette élégante (Recurvirostra avocetta), Echasse blanche (Himantopus himantopus), Huitrier pie (Haematopus ostralegus) et Courlis corlieu (Numenius phaeopus) s’arrêtent généralement pour des haltes n’excédant que rarement 2 jours, alors que les gravelots Charadrius sp., les bécasseaux Calidris sp. ou les chevaliers Tringa sp. peuvent s’attarder plus longuement pour reconstituer leurs réserves avant de continuer leur route. Les limicoles utilisent le littoral et le domaine de Guidou de façon complémentaire, passant de l’un à l’autre en fonction des dérangements (occasionnés généralement par la fréquentation du littoral de Coudrée).
Les 9 espèces d’ardéidés nichant en France sont annuelles sur le site de la Grande Corne à Guidou. Parmi elles, le Héron pourpré (Ardea purpurea), le Crabier chevelu (Ardeola ralloides), le Blongios nain (Ixobrychus minutus)  ou le Butor étoilé (Botaurus stellaris) cherchent plutôt la végétation dense et les roselières, tout comme les discrètes marouettes Porzana sp.
L’espace lacustre est quant à lui occupé par les sternidés et laridés. Sterne pierregarin (Sterna hirundo), Guifette noire (Chlidonia niger) et Mouette pygmée (Larus minutus) peuvent s’y arrêter en grand nombre en avril-mai, parfois accompagnées de rares Sternes caugek (Sterna sandvicensis) ou caspienne (Hydropogne caspia).

Sur les parties terrestres de Guidou et Rovorée, le Milan noir (Milvus migrans), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et le Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) sont présents en période de nidification.
2 espèces sont considérées comme « En Danger » sur la Liste Rouge des Oiseaux Nicheurs de Haute-Savoie, il s’agit de l’Hypolaïs polyglotte (Hypolais polyglotta) et de la Nette rousse (Netta rufina). 4 espèces sont « Vulnérable » : la Rousserole effarvate (Acrocephalus scirpaceus), le Bruant des roseaux, la Gallinule poule-d’eau (Gallinula chloropus) et le Râle d’eau (Rallus aquaticus). Le Gobemouche gris (Muscicapa striata) est « Vulnérable » au niveau national.
Le Léman dans son ensemble revêt une importance capitale pour la population alpine de Harle bièvre (Mergus merganser). Cet anatidé, bien que commun en Haute-Savoie, est un nicheur rare à l’échelle du territoire national. La population nicheuse française de cette espèce se concentre dans une étroite frange Est (Haute-Savoie, Franche-Comté, Alsace). En août 2008, une « nurserie » comptant au moins 118 jeunes de l’année occupait l’espace lacustre devant la Châtaignière. Il s’agit probablement d’un rassemblement de familles pouvant venir de plusieurs kilomètres (Messery, Yvoire, Baie de Coudrée). Le secteur Ouest de la baie, entre Rovorée et Excenevex, constitue une zone de rassemblement post-nuptial avec des effectifs de 150 à 250 individus. 

D. Secteur de Thonon - Domaine de Ripaille
La forêt de Ripaille accueille une des plus belles colonies de nidification du Milan noir de la rive française, avec une vingtaine de couples. L’installation récente d’au moins un couple de Milan royal a probablement pour origine la bonne santé des populations suisses. Cette récente acquisition de l’avifaune nicheuse de Haute-Savoie est d’excellente augure, compte tenu du statut de conservation défavorable de l’espèce à l’échelle nationale (vulnérable) et régionale (en danger critique).
Le Gobemouche gris (Muscicapa striata) est bien représenté avec un minimum de 6 territoires en 2011.
Les oiseaux d’eau sont moins abondants dans ce secteur du lac du fait de l’étroitesse de la benne lacustre. Cependant, les Grèbes huppé, à cou noir et esclavon ainsi que le Plongeon arctique y sont présents en période hivernale.

Vulnérabilité

Le dérangement induit par la fréquentation, qu’il soit répété ou ponctuel, représente une menace pour les populations et espèces d’oiseaux présentes en hivernage et en halte migratoire.
Les zones de repos hivernales, comme la baie de Tougues (Chens-sur-Léman) par exemple, constituent des zones privilégiées pour les anatidés (fuligules et nette rousse essentiellement) du fait de perturbations très limitées. L’absence d’aménagements lourds (port, marina…) et le classement en réserve de chasse font du secteur une zone faiblement fréquentée favorable au stationnement journalier des oiseaux. C’est aussi le cas du secteur de Rovorée-Bellevue (Sciez) et de la baie de Messery.
A contrario, les aménagements touristiques de la baie de Coudrée et la multiplicité des activités engendrent des dérangements répétés et cumulés, concentrés au printemps et en été, ayant pour conséquence de faire s’envoler des oiseaux au repos. Après une migration de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres, les oiseaux en halte se posent pour se nourrir et reconstituer leurs réserves. Plus la fréquentation est importante et plus le dérangement est préjudiciable aux oiseaux en halte (limicoles, anatidés, laridés et sternidés), s’envolant et se reposant à de multiples reprises pour finalement reprendre leur vol migratoire prématurément. 
En ce qui concerne les nicheurs, la notion de dérangement concerne essentiellement les espèces grégaires ou formant des colonies lâches. Dans le cas de la Sterne pierregarin, espèce typiquement coloniale, toute forme de dérangement peut être préjudiciable à la réussite de nidification, raison pour laquelle un périmètre de tranquillité doit être systématiquement adjoint à l’installation d’une plateforme artificielle. Dans le cas des « colonies » de Milan noir occupant des massifs boisés, les campagnes d’abattage de printemps peuvent détruire des nids en cours de construction, voire des œufs déjà couvés. Une nichée de Milan abandonnée avant la mi-avril sera, en général, suivie d’une autre tentative.

Le zonage et le cadrage des activités de loisirs, en vue d’un partage de l’espace, ainsi que la sensibilisation et la surveillance constituent la meilleure stratégie pour la conservation des sites de repos, de halte migratoire et de nidification.