FR8301088 - Haute vallée du Lignon

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Juillet 2024.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR8301088

Compilation : 30/11/1995

Mise à jour : 06/01/2020

Appelation du site : Haute vallée du Lignon

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/03/1999
  • pSIC : dernière évolution : 30/09/2013
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 03/12/2014
  • ZSC : premier arrêté : 30/06/2015
  • ZSC : Dernier arrêté : 30/06/2015
Texte de référence
Arrêté de création du 30 juin 2015 portant décision du site Natura 2000 Haute vallée du Lignon (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 4,31014 (E 4º18'36'')
  • Latitude : 45,02047 (N 45º01'13'')
Superficie : 810 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 820 m.
  • Max : 1 220 m.
  • Moyenne : 1 000 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
DEPARTEMENT : Ardèche (3%)
COMMUNES : Mars.

DEPARTEMENT : Haute-Loire (96%)
COMMUNES : Chambon-sur-Lignon, Chaudeyrolles, Chenereilles, Fay-sur-Lignon, Mazet-Saint-Voy, Saint-Front, Tence, Vastres.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Prairies et broussailles (en général) 51%
Forêts (en général) 21%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 11%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 7%
Autres terres arables 3%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 2%
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 0%
Agriculture (en général) 0%
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente 0%

Autres caractéristiques du site

Le site Natura 2000 « Haute Vallée du Lignon » s'étend sur un linéaire de 43 kilomètres, sur l'axe du Lignon en amont de la retenue de Lavalette, jusqu'à la limite du site Natura 2000 du Mézenc. Il couvre une surface de 808,891 hectares qui englobent les parcelles riveraines de part et d'autre de la rivière, sur une bande passante de 35m à une centaine de mètres. Il s'étend sur deux départements (Haute-Loire et Ardèche) et deux régions administratives (Auvergne et Rhônes-Alpes). Les neuf communes concernées sont : Chaudeyrolles, Saint Front, Fay-sur-Lignon, les Vastres, le Mazet-Saint-Voy, Mars (07), le Chambon-sur-Lignon, Tence et Chenereilles. Afin de lui donner une plus grande cohérence écologique, administrative et territoriale, le périmètre a été étendu jusqu'à la limite du site Natura 2000 du Mézenc (FR8301076).

Sur le site du Haut-Lignon, la rivière coule sur différents socles géologiques et une topographie contrastée entre 1220m et 820m d’altitude. Sur la partie amont, le Lignon évolue majoritairement au milieu des prairies du plateau basaltique du Mézenc, tandis que la moité aval se présente plus comme une vallée granitique relativement encaissée et boisée.

Qualité et importance

Le site est tout particulièrement important en raison de la présence de 4 espèces d'intérêt communautaire liées à la rivière.

- La Moule perlière : 
le Lignon du Velay est la seule la rivière d'Europe à accueillir la Moule perlière sur parcours basaltique. Le substrat basaltique explique la très grande taille des individus, liée à la plus grande richesse en calcium de cette roche (COCHET, 2012).
Au moment de l'élaboration du DOCOB (validé en 2012), les données disponibles montraient que l'espèce avait subi de fortes réductions d'effectifs entre 1997 et 2010, avec notamment la quasi-disparition d'un pavage connu sur le Lignon, passé de 300 cents individus à une trentaine sur cette période (COCHET, 1997/2010). Les observations faites à ce moment là sur le bassin du Lignon témoignent du fait que « les individus trouvés sont souvent âgés et que les jeunes sont absents, ce qui démontre que le taux de reproduction est très faible ». Les effectifs estimés sur le Lignon à cette époque sont d'environ quatre cents individus avec une estimation de la population à un millier de moules (communication de G. COCHET, 2011). 
Depuis, dans le cadre de la mise en oeuvre du DOCOB, le SICALA a mené un effort de prospection important sur cette espèce. Les données les plus récentes (DARNE & PENNETEAU, 2019) indiquent que le pavage connu est toujours en place, le noyau de population du Lignon du Velay se répartissant sur un bras secondaire du Lignon (ancien bief de 450m),  avec une population recensée 2010 individus vivants en 2014, et de 1714 individus vivants en 2019. Cependant, la mortalité locale est forte puisque 100-150 coquilles vides sont retrouvées en moyenne chaque année. D'autres  individus vivants ont été observé sur le reste du linéaire du Lignon (prospections de 2014 à 2019), mais en groupes très restreints de quelques individus à quelques dizaines d'individus. Au total 127 individus ont été observés sur une vingtaine de station sur l'axe Lignon en dehors du pavage principal.

- L'Ecrevisse à pattes blanches :
La présence de l’Écrevisse à pattes blanche est attestée en amont de Fay-sur-Lignon depuis la fin des années 2000(ONEMA et AAPPMA du Chambon, 2008/2009). Elle subit néanmoins la concurrence de l'écrevisse signal (Pacifastacus leniusculus; DANA, 1852) plus prolifique et plus résistante à la dégradation de l'habitat (réchauffement des eaux, pollution, ...). D'après les dernières recherches sur le Lignon (T.Duperay,2014), sa présence a reculé avec un seul individu observé très en amont, alors que la présence de l'écrevisse signal a progressé vers l'amont du Lignon. Il est donc fort probable que l'écrevisse à pattes blanches se soit réfugiée sur des petits affluents en tête de bassin.

- La loutre d'Europe : 
Sa présence sur le site est signalée depuis le milieu des années 1990 (BOUCHARDY & BOULADE, 1996/1997). L'inventaire effectué par le SICALA (CURNY & LOUCHE, 2011) a permis de vérifier la présence actuelle de l'espèce sur l’extension amont du site Natura 2000  et l'espèce semble bien installée sur le linéaire du Haut-Lignon.

- Le Castor d'Europe : 
Le site héberge la seule population notable de Haute-Loire.

Vulnérabilité

- Pour la Moule perlière  : la survie des individus dépend de la qualité de l'eau, de la qualité du substrat et de la stabilité des berges, enjeux importants sur le territoire. Trois menaces pèsent sur l'espèce, à savoir :
* les apports exogènes de fines, nitrates, phosphates et autres polluants...;
* l'ensablement du lit du cours d'eau et le colmatage du substrat (liés au maintien des berges et à l'eutrophisation);
* les ouvrages hydrauliques faisant obstacle à la continuité du cours d'eau et à la circulation piscicole au détriment de l'habitat de l'espèce, de la qualité de l'eau et d'une population dense de poissons hôtes (+ de 3000 Truites fario à l'hectare).
Rappelons que, d'après la littérature sur les exigences écologiques de la Moule perlière, les concentrations en nitrate dans l'eau permettant la reproduction de l'espèce ne doivent pas être supérieures à 1,7mg/L, voire 1 mg/L selon les sources, et ne doivent pas dépasser 0.03 mg/L pour le phosphate.

- Pour l’Écrevisse à pattes blanches : elle subit la concurrence l’écrevisse signal (Pacifastacus leniusculus ; DANA, 1852) plus prolifique et plus résistante à la dégradation de l'habitat (réchauffement des eaux, pollutions,...).

- Pour le Castor d'Europe : l'espèce est dépendante de l'importance et de la qualité de la végétation riveraine. Bien qu'elle possède un fort pouvoir d'adaptation elle reste néanmoins vulnérable à tout modification profonde de son milieu.

- Pour les forêts alluviales (habitat prioritaire 91E0) : les principales menaces qui pèsent sur ces forêts alluviales sont l'amincissement, la coupe à blanc de ces boisements naturels et/ou leur substitution par des plantations de résineux. Cela en fait un habitat extrêmement dégradé et morcelé.