FR8312007 - Sologne bourbonnaise

Site de la directive "Oiseaux"

Base de référence : Décembre 2023.

Identification du site

Type : A (ZPS)

Code du site : FR8312007

Compilation : 31/12/2005

Mise à jour : 12/09/2017

Appelation du site : Sologne bourbonnaise

Dates de désignation / classement :

  • ZPS : Premier arrêté : 06/04/2006
  • ZPS : Dernier arrêté : 12/07/2018
Texte de référence
Arrêté de création du 12 juillet 2018 portant décision du site Natura 2000 Sologne bourbonnaise (zone de protection spéciale)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 3,58861 (E 3�35'18'')
  • Latitude : 46,58556 (N 46�35'08'')
Superficie : 22 237 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 245 m.
  • Max : 300 m.
  • Moyenne : 275 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
DEPARTEMENT : Allier (100%)
COMMUNES : Beaulon, Chapeau, Chapelle-aux-Chasses, Chevagnes, Dompierre-sur-Besbre, Gannay-sur-Loire, Lusigny, Montbeugny, Paray-le-Frésil, Saint-Martin-des-Lais, Saint-Pourçain-sur-Besbre, Thiel-sur-Acolin.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 82%
Autres terres arables 5%
Prairies ameliorées 4%
Forêts caducifoliées 4%
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 3%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 1%
Pelouses sèches, Steppes 1%

Autres caractéristiques du site

La Sologne bourbonnaise est une région bocagère de plaine, offrant une juxtaposition d’habitats naturels très variés : cours d’eau, étangs, forêts de feuillus dominées par les chênes ou de résineux, cultures, prés, landes

En outre, elle se situe entre le val d’Allier et le val de Loire et constitue de fait un véritable corridor écologique.

La Sologne Bourbonnaise présente un climat subissant des influences océaniques et continentales. Les précipitations varient entre 650 et 980 mm/an, les plus faibles valeurs étant enregistrées à Moulins. Le bilan hydrique est positif de décembre à février (+150 mm, Moulins), puis en déficit (-20 mm) de mars à mai, s’accentuant au cours de l’été (-160 mm, Moulins). Il redevient positif durant les mois de septembre, octobre et novembre (+60 mm, Moulins). La température moyenne annuelle est de 10,6 °C (11 °C à Moulins).

La Sologne bourbonnaise repose sur les « sables et argiles du Bourbonnais ». Ces dépôts fluvio-lacustres, qui recouvrent tous les plateaux, datent de la fin de l’ère tertiaire et du début du Quaternaire. Ils se caractérisent par une alternance de sables et d’argiles et ont donné naissance à des sols présentant typiquement trois horizons : 
- un horizon de surface à texture sableuse, sablo-limoneuse à limono-sableuse, 
- un horizon très blanchi, plus argileux que l’horizon superficiel, et présentant des traces d’engorgement, 
- un troisième horizon massif et plus argileux que les précédents.

Les sols, fréquemment constitués de sable, sont pauvres en éléments nutritifs, acides et la réserve utile (RU) en eau est faible. Lorsque la texture devient plus argileuse, la richesse chimique et la RU augmentent mais des problèmes d’hydromorphie peuvent survenir. La nature de l’argile a en outre des conséquences fortes sur les capacités d’enracinement des essences, en particulier des chênes (de manière générale, les autres essences ne s’enracinent pas dans l’argile). On distingue l’argile plastique dépourvue de sable où les chênes sont capables de s’enraciner, et l’argile sableuse compacte non colonisable par les racines (trop sèche et trop compacte).

La Sologne Bourbonnaise constitue une zone humide d’intérêt national pour sa faune et sa flore. En effet, elle compte aujourd’hui environ 600 étangs, qui occupent environ 1700 ha. Ils sont, pour la plupart, de petite taille : 94 % d’entre eux ont une surface comprise entre 0,5 et 5 ha. 

Les premiers étangs sont crées en Sologne bourbonnaise dès le XII° siècle par les moines. Ces étangs leur fournissent alors, avec le poisson, des protéines difficiles à produire sur ces sols peu fertiles. A la fin du XVIIIe siècle, leur nombre décroit à mesure que de nouvelles formes d’énergie apparaissent, que la viande bovine concurrence la production piscicole, que la médecine découvre l’origine du paludisme et que les techniques agricoles permettent l’exploitation des sols humides.

Les activités traditionnelles liées aux étangs sont la pisciculture et la chasse.

Qualité et importance

La Sologne bourbonnaise représente une vaste zone humide d’importance nationale et internationale au regard des espèces et habitats naturels d’intérêt patrimoniaux présents. 39 espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire y sont régulièrement présentes (dont 15 nicheuses avérées et 8 potentielles) ainsi que 60 espèces d’oiseaux migratrices non inscrites en annexe I de la Directive 79/409/CEE du Conseil.

Ce territoire est également d’enjeu majeur par les populations de Cistude d’Europe qu’il abrite ainsi que des habitats naturels liés aux milieux aquatiques et gazons amphibies. 

On peut également noter la présence d'autres espèces occasionnelles mais qui complètent utilement le panorama de l'avifaune du site. Il s'agit d'espèces inscrites à l'annexe 1 de la directive ( Haliaeetus albicilla, aquila clanga, Botaurus stellaris, Aythia nyroca, larus melanocephalus, acrocephalus paludicola).

Vulnérabilité

Les principaux facteurs et menaces d’origine anthropiques agissant défavorablement sur l’état de conservation des populations d’oiseaux d’intérêt communautaire de la Sologne bourbonnaise sont :

- La destruction des habitats (diminution des prairies permanentes, des haies) ;
- La diminution des ressources alimentaires (haies, arbres morts) ;
- Le dérangement des couples lors de la période sensible de reproduction et d’incubation ;
- Les atteintes directes sur les individus (collision, électrocution, destruction des nichées dans les cultures lors des moissons).

Nombre de ces incidences négatives ont pour origine les évolutions récentes de certaines pratiques agricoles mises en oeuvre sur ce territoire (augmentation des surfaces de grandes cultures par retournement de prairies et ouverture du maillage bocager).

L’évolution des usages liés aux étangs (augmentation des locations de pêche de loisir) peut également engendrer des incidences négatives sur des couples reproducteurs d’espèces sensibles au dérangement (ouverture d’accès sur l’ensemble du pourtour des étangs).

Enfin, les conduites sylvicoles orientées vers le développement de boisements d’essences exotiques (Chêne rouge d’Amérique, Robinier faux-acacia) peuvent engendrer des modifications sur les niches écologiques de plusieurs espèces d’intérêt communautaire (pics)

Il convient de souligner également la perturbation engendrée par plusieurs espèces exotiques implantées par l’Homme et présentant un caractère envahissant, telles que le Ragondin, le Rat musqué, la Bernache du Canada (même si  a contrario le caractère agressif de cette dernière espèce peut avoir un effet bénéfique sur la protection des nichées voisines d’autres espèces).