"Habitats, fauna, flora" directive site
Reference database: Juillet 2024
Annual update of the list SCI - publication in the OJ EU : 02/02/2024 (from the database: 02/02/2024).
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Site code : FR9101453
Compilation : 31/03/1996
Updated : 14/03/2019
Site name : Massif de la Clape
Designation dates :
Habitat classes | Cover |
---|---|
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 59% |
Forêts de résineux | 22% |
Pelouses sèches, Steppes | 9% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 4% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 2% |
Forêts caducifoliées | 0% |
Marais salants, Prés salés, Steppes salées | 0% |
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) | 0% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 0% |
Rivières et Estuaires soumis à la marée, Vasières et bancs de sable, Lagunes (incluant les bassins de production de sel) | 0% |
Dunes, Plages de sables, Machair | 0% |
Le site de la Clape est un massif qui a progressivement été isolé des Corbières dont il est issu, lors de la période d'émersion de l'ère secondaire. Il est caractérisé par des vallons marneux, des surfaces calcaires, des faciès abrupts et des plateaux. Les versants peuvent présenter des pentes fortes de 15 à 60%. Le point culminant à 214 mètres se situant à Pech Redon. Ce relief singulier, domine la plaine de la Narbonnaise et le littoral audois. Le massif appartient au climat méditerranéen qui a la particularité d'être parmi les plus secs et les plus chauds. C’est pourquoi l'étage thermo méditerranéen est largement représenté sur le site. L’extrême sud du massif est considéré comme appartenant au bioclimat méditerranéen semi-aride, cas très rare en France. Ainsi, de nombreuses espèces thermophiles y trouvent alors refuge. Le massif représente un aquifère (réservoir) pour la Basse plaine de l'Aude et sa morphologie lui permet ainsi d’alimenter quatre sous bassins versants et par conséquent les plaines et zones humides périphériques : La basse plaine de l’Aude et les étangs du Narbonnais, l’étang de Pissevaches, la plaine du Narbonnais et la zone littorale (dont une partie alimente un habitat d’intérêt prioritaire : la lagune côtière des Exals). Les zones naturelles restent aujourd’hui prédominantes puisqu’elles représentent près de 80% du site. Les espaces boisés (hors garrigue) du massif représentent près de 23% du site. La gestion forestière assurée en grande partie par l’ONF, n’a pas, en premier lieu, d’objectif économique bien que les potentiels de mises en place de la filière bois-énergies offerts par le site soient réels. Ils représentent surtout un enjeu social important pour le site. La vigne reste la principale activité agricole et produit un vin aux crus reconnus : l’appellation d'origine contrôlée de la Clape est d’ailleurs en cours d’étude. Les espaces naturels sont constitués de milieux rupestres (éboulis et grottes), de garrigues et de pelouses, de milieux forestiers et de deux zones humides remarquables : le Gouffre de l’œil Doux, reconnu comme site touristique, et les Exals, lieu de loisir. Les principaux constats dégagés par le diagnostic socio-economique sont : - Des perspectives démographiques en évolution à prendre en considération compte-tenu de l’utilisation et de la fréquentation du site. - Des activités viticoles traditionnelles respectueuses de l’environnement en développement. Ces démarches doivent donc perdurer et être encouragées - Des activités pastorales totalement disparues favorisant une fermeture des milieux naturels néfaste pour de nombreuses espèces. - Des actions en faveur des milieux conduites par les associations de chasse. - Des activités de loisirs diffuses en augmentation nécessitant canalisation des pratiques et sensibilisation a la préservation des milieux fragiles. - Des projets d’aménagement et de développement économiques importants aux abords du site Natura 2000
Le massif de la Clape, de par sa végétation, sa localisation et son climat, est soumis à un risque incendie important voire exceptionnel qui lui vaut une surveillance accrue en période estivale. Depuis 10 ans, les communes du massif ont subi plusieurs départs de feux. Sur le site, les falaises calcaires sont globalement en bon état de conservation. En effet, la végétation des parois (au moins sur les plus abruptes) est quasiment climacique, il n’y donc pas de dynamique des ligneux ou celle-ci est très faible (genévriers de Phénicie, chênes verts parfois des pins d’Alep). Seuls les groupements qui occupent des zones rocheuses moins abruptes peuvent être affectés par la dynamique d’installation des ligneux de garrigues puis forestiers. L’état des pelouses, habitat naturel prioritaire, est globalement mauvais, du fait principalement de la fermeture par colonisation d’espèces de ligneux. La végétation herbacée représentée principalement par les pelouses à Brachypode rameux (HIC) est emblématique de la région méditerranéenne française et présente un fort intérêt patrimonial par sa richesse spécifique et les nombreuses espèces végétales rares et/ou protégées qui y sont inféodées. En 50 ans près de 75% des milieux herbacés ont évolué vers de la garrigue (kermès, romarin), les peuplements de Pin d’Alep ou ont fait l’objet de plantation (pin d’Alep, pin pignon). Les matorrals sont globalement en bon état de conservation. Il devient moyen à défavorable notamment lorsqu’ils sont colonisés par les ligneux hauts : pins d’Alep ou chênes verts. Cet habitat se développe fortement sur le massif et ne paraît donc que très peu menacé. Les peuplements de pins d’Alep endémiques sont globalement dans un état de conservation moyen du fait de la faible quantité de gros bois et de bois morts. L’état de conservation des prés salés est en majorité défavorable à cause de dégradations (piétinement, déchets...) mais aussi par leur niveau important de fermeture (litière importante, faible richesse spécifique). Les Sansouïres sont en état de conservation moyen car fortement piétinées (troupeau de chevaux) et eutrophisées (importants apports organiques par les déjections des chevaux). La seule dune fixée du site, d’intérêt prioritaire, est fortement colonisée par les ligneux, bas et hauts mais également par de nombreuses espèces invasives, par conséquent elle est en mauvais état de conservation et fortement menacé. Concernant la flore, parmi les espèces végétales présentes sur la zone d’étude, 37 ont un intérêt patrimonial fort. Une, est inscrite à la directive habitat : la Centaurée de la Clape, 14 sont protégées et 7 sont inscrites au livre rouge national des espèces menacées prioritaires. Centaurea corymbosa est une espèce endémique du Massif de la Clape, à proximité de Narbonne (Aude). L’espèce n’est présente qu’au sud du massif en 6 petites populations : Auzils, Crouzade, Enferrets 1, Enferrets 2, Peyrals et les Portes sur un secteur de moins de 3 km². Par ailleurs, le site est l’un des principaux carrefours et point de halte pour les populations de Minioptères de Schreibers en transit entre la Péninsule ibérique et la France. Le site est certainement connecté à de nombreux gîtes de reproduction et d’hivernage connus en Languedoc-Roussillon, dont plusieurs sont des sites d’intérêt communautaire. Suite aux nouvelles données issues de la bibliographie récente et des inventaires de terrain de 2010, le FSD a notamment été réactualisé pour les espèces suivantes : - Le Murin à Oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et le Rhinolophe Euryale (Rhinolophus euryale) peuvent être ajoutés. - Le Grand Murin (Myotis myotis) a un statut très incertain sur le site. Il est également clairement rare dans les secteurs méditerranéens. La donnée historique est donc peut-être issue d'une confusion avec le Petit Murin et la présence du Grand Murin sur le massif de la Clape serait à confirmer par capture. Cependant, en l’existence d’un doute, l’espèce peut être signalée dans le FSD. Certaines espèces non pas été étudiées dans le cadre des études naturalistes en 2010, puisqu’elles n’étaient pas répertoriées dans le Formulaire Standard des données (FSD) et donc inconnues sur le site. Les différentes recherches bibliographiques ont cependant mis en évidence la présence de plusieurs espèces inscrites en annexe de la directive européenne « Habitat ». C’est le cas pour deux espèces de reptiles : La Cistude d’Europe et l’Emyde lépreuse et trois espèces d’invertébrés : Le grand capricorne et la Cordulie à corps fin et l’Agrion de Mercure.
Compte tenu des études, la stratégie de conservation des richesses naturelles pour le site doit donc être basée : 1) Sur la synergie entre la fonction économique « traditionnelle » et la fonction écologique, en encourageant une « gestion rurale » du site - Maintenir et développer des activités économiques traditionnelles, respectueuses des milieux, en tant que moyen de pérenniser la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité ; - Améliorer la synergie avec la gestion cynégétique, dans un objectif commun de valorisation biologique des milieux ; - Prendre en compte les enjeux de conservation dans la mise en œuvre des activités économiques traditionnelles. 2) Sur l’intégration des politiques de prévention des massifs forestiers contre les incendies - Rester en cohérence avec le PPRIF à venir ; - Optimiser la compatibilité entre les actions de prévention contre les incendies et la conservation de la biodiversité. En complément des actions menées au titre de Natura 2000. 3) Sur la recherche d’une compatibilité avec les fonctions récréatives et paysagère. - Maîtriser le développement des activités de loisir afin de maintenir la fréquentation à son niveau actuel et de l’adapter si nécessaire aux enjeux de conservation de la biodiversité ; - Rechercher toutes les complémentarités entre fonctions récréatives et biodiversité, par la mise en place de lieux et d’outils de concertation et de suivi des activités avec les représentants des différents usagers.