Site de la directive "Oiseaux"
Base de référence : Juillet 2024.
Type : A (ZPS)
Code du site : FR9112032
Compilation : 30/06/2007
Mise à jour : 18/05/2017
Appelation du site : Causse du Larzac
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 46% |
Forêts caducifoliées | 25% |
Pelouses sèches, Steppes | 18% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 6% |
Forêts de résineux | 4% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 1% |
Le Causse du Larzac fait partie des Causses Méridionaux. Cet ensemble régional est l'un des plus grands ensembles de formations herbeuses sèches semi naturelles en France. Ce Causse a pour origine géologique des entrées maritimes vieilles pour la plupart d’environ 150 millions d’années (exceptés les terrains volcaniques de l’Escandorgue au Sud-Ouest). Il est composé de calcaires, marnes et dolomies dans lesquels l’eau, aidée par des bouleversements géologiques, a créé au fil du temps des réseaux complexes typiques du karts. L’eau s’y infiltre donc rapidement, ce qui explique l’absence actuelle de cours d’eau permanents mais des mares ou lacs temporaires peuvent se former par "débordement" du réseau souterrain suite à de fortes précipitations (en particulier le secteur du lac des Rives). Localement, des couches d’argile permettent l’existence de petites nappes aquifères superficielle à l’échelle d’une colline. Elles sont utilisées en particulier pour alimenter certaines lavognes. En surface, ce sont les glaciations successives et l’eau qui ont modelé le paysage par érosion et décomposition chimique (pour l’eau), en jouant sur les différences de nature ou de dureté des substrats. Ces facteurs sont à l’origine des poljés (dépression étendue au fond argileux, comme l’ancien lit de la rivière orienté Nord/Sud parcourant les causses de Blandas et du Larzac), les gorges ou canyons encore actifs, les avens (gouffres), les dolines (cuvettes à fond argileux) et les chaos dolomitiques ruiniformes. Ces phénomènes (dont certains sont accélérés par les défrichements) , aboutissent superficiellement à des affleurements de roches sur les endroits les plus exposés (pentes, comme certaines dolines ou puechs, chaos dolomitiques) et à l’accumulation de bonne terre souvent empierrée dans les dépressions (poljés, dolines). A cette uniformité du paysage, s’ajoute une relative uniformité de la végétation largement dominée par les pelouses qui donnent cet aspect de pseudo-steppe à ce causse. Sous cette relative uniformité, le paysage recèle cependant une mosaïque de couverts végétaux, résultat de la dynamique de la végétation et des différentes utilisations du terroir par l’Homme.
Il abrite 17 espèces d'oiseaux d'intérêt communautaire pour la plupart liées pour leur reproduction et/ou leur alimentation aux milieux ouverts (dont le Bruant ortolan, le Pipit rousseline, l'Alouette lulu, la Pie-grièche écorcheur, etc… en effectifs bien représentées par rapport à la moyenne nationale). La diversité générale de l'avifaune y est remarquable (le site étant à la limite des influences climatiques méditerranéennes, plusieurs espèces méditerranéennes ou méridionales cohabitent avec des espèces qui évitent les climats méditerranéens). Par ailleurs, les grands espaces ouverts associés aux escarpements rocheux qui entourent le site permettent à des espèces (Aigle royal, Crave à bec rouge, etc…) souvent cantonnés ailleurs au milieu montagnard de s'y reproduire. Le site est également de plus en plus fréquemment parcouru par les vautours fauves et moines qui se reproduisent plus au nord mais intègrent cette zone à leur périmètre de recherche alimentaire.
La mutation des paysages forestiers du Causse du Larzac, enclenchée depuis le néolithique moyen, vers le caractère sub-steppique actuellement favorable à de nombreuses espèces menacées au niveau européen évolue désormais en sens inverse. La disparition des pratiques pastorales traditionnelles, le repli des troupeaux sédentaires sur les surfaces les plus favorables et l'achat de structures foncières par des privés ayant des objectifs de valorisation sans démarche de gestion des milieux provoque aujourd'hui une lente fermeture des milieux.