FR9112033 - Garrigues de Lussan

Site de la directive "Oiseaux"

Base de référence : Décembre 2023.

Identification du site

Type : A (ZPS)

Code du site : FR9112033

Compilation : 31/10/2007

Mise à jour : 31/07/2018

Appelation du site : Garrigues de Lussan

Dates de désignation / classement :

  • ZPS : Premier arrêté : 06/06/2008
  • ZPS : Dernier arrêté : 14/10/2020
Texte de référence
Arrêté de création du 14 octobre 2020 portant décision du site Natura 2000 Garrigues de Lussan (zone de protection spéciale)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 4,34833 (E 4�20'53'')
  • Latitude : 44,21694 (N 44�13'00'')
Superficie : 29 089 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 70 m.
  • Max : 629 m.
  • Moyenne : 0 m.
Régions biogéographiques :
Méditerranéenne : 100%

REGION : OCCITANIE
DEPARTEMENT : Gard (100%)
COMMUNES : Allègre-les-Fumades, Bouquet, Brouzet-lès-Alès, Bruguière, Cornillon, Fons-sur-Lussan, Fontarèches, Goudargues, Lussan, Montclus, Méjannes-le-Clap, Navacelles, Rivières, Rochegude, Saint-André-de-Roquepertuis, Saint-Jean-de-Maruéjols-et-Avéjan, Saint-Privat-de-Champclos, Seynes, Tharaux, Vallérargues, Verfeuil.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 44%
Forêts caducifoliées 38%
Autres terres arables 10%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 3%
Forêts de résineux 2%
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente 2%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 1%

Autres caractéristiques du site

Le site des Garrigues de Lussan est formé d'un vaste plateau calcaire entrecoupé de nombreuses vallées sèches et de profonds canyons. Les garrigues boisées dominent sur ce secteur devançant les taillis et garrigues non boisées. Le chêne vert demeure l'essence la plus présente au sud du site, accompagné du chêne pubescent sur des secteurs plus humides

Qualité et importance

Sur le territoire des Garrigues de Lussan et plus particulièrement le site de nidification de Fons-sur-Lussan, un couple de vautour percnoptère était encore présent en 1999. Des observations d'individus erratiques dans ce secteur et le maintien de l'élevage dans cette partie du département restent un atout déterminant pour une re-colonisation spontanée. 
La découverte d'un couple reproducteur en 2003 montre que cette entité géographique présente toujours un intérêt particulier pour cette espèce, en lui offrant des conditions de vie favorables.
De plus, ce  site constitue  un lien essentiel dans la petite population méditerranéenne résiduelle du Sud-Est de la France (comprenant une vingtaine de couples seulement),  situé entre les noyaux d'Ardèche et Drôme-Isère, au nord, des gorges du Gardon, au sud, du Lubéron et des Alpilles, à l'est, du haut montpelliérais et des Gorges Tarn-Jonte, à l'ouest.

Sur le territoire  des garrigues de Lussan,  le Vautour percnoptère a occupé régulièrement le secteur du Mont-Bouquet jusqu'en 1967. La dernière nidification aurait été observée par Jean Denis MERIC et René NOZERAND (ONCFS) en 1972. 
Aujourd'hui, le Mont Bouquet (point culminant à 629 m) constitue un site très prisé pour l'escalade. Le guidon du Bouquet situé à quelques centaines de mètres de l'ancien site de nidification est pour sa part recherché par les adeptes du vol libre et offre un panorama particulièrement apprécié des randonneurs.
Le secteur des Rochers du Peyrol, situé en partie Nord du massif du Bouquet, est constitué d'un vaste ensemble de corniches et d'escarpements rocheux.  Dans les années 1990, un couple de percnoptères (initialement dans le canyon des Concluses) est venu s'installer dans ce site et s'y est reproduit. Délocalisé à la fin des années 1990 (dernière reproduction en 1999), il est allé se réfugier quelques kilomètres plus à l'Ouest. Ce site demeure un site d'accueil potentiel très important.
Le site des Concluses, au Nord-Est de Lussan, se compose de deux canyons encaissés, présentant de nombreux escarpements rocheux, qui forment un espace rupestre remarquable. Ce site a abrité un couple de  vautour percnoptère jusqu'en 1989. 

Le vautour percnoptère est un oiseaux migrateur hivernant en Afrique occidentale. Sur ce site, il utilise de mars à avril les divers milieux du massif  : les sites rupestres (souvent en milieu boisé) permettent sa reproduction en toute tranquillité et les milieux ouverts principalement pour s'alimenter (il est à noter que ces milieux ouverts peuvent évoluer dans le temps et l'espace au fil des abandons de gestion pastorale ou culture mais aussi de réouverture par les incendies....  Sa bonne gestion est donc un des éléments clé de la préservation de cette espèce dans le Sud-Est de la France

De plus, une quinzaine  d'espèces d'oiseaux de l'annexe I se reproduisent dans ce site et une bonne dizaine d'espèces de cette même annexe le traversent en migration .

Ce site présente également une  qualité potentielle par rapport à trois espèces dont les dernières nidifications remontent à quelques années :
- l'aigle de Bonelli (dernière nidification en 1988)
- le faucon crécerelette (nicheur ancien jusqu'en 1984-1991)
- l'outarde canepetière (dernière nidification en 1996-1998)

Pour l'Aigle de Bonelli en particulier, ce site historique de reproduction de l'espèce, localisé au coeur de l'aire de répartition de l'espèce en France et à proximité de sites où l'espèce se reproduit toujours (Gorges du Gardon, Gorges de l'Ardèche), est utilisé par des individus se reproduisant dans les gorges de l'Ardèche et probablement par des individus non cantonnés. Présentant encore des habitats rupestres comme des habitats d'alimentation favorables à l'espèce (l'Aigle de Bonelli utilise globalement les mêmes espaces que le Vautour percnoptère pour sa nidification et son alimentation), le site conserve ainsi des potentialités d'accueil significatives pour cette espèce (reproduction-alimentation). Le site est inscrit sur la liste des dix sites régionaux prioritaires dans le cadre de la stratégie de conservation et de reconquête du Plan National d'Action Bonelli. La re-colonisation spontanée du site par l'espèce (cantonnement d'un couple) est liée à la dynamique globale de la population française ainsi qu'à la conservation de ses potentialités d'accueil, en particulier la conservation voire la restauration des espaces rupestres du site ainsi que le maintien des ressources alimentaires notamment à proximité des sites favorables à la nidification.  

Vulnérabilité

La disparition des pratiques pastorales traditionnelles, le repli des troupeaux sédentaires sur les surfaces les plus favorables et l'achat de structures foncières par des privés (ayant des objectifs de valorisation sans démarche de gestion des milieux) provoque aujourd'hui une lente fermeture des milieux. Cette fermeture  est aussi préjudiciable en terme de diminution des ressources alimentaires. De plus, d'autres menaces pèsent sur les oiseaux et leurs habitats et notamment l'électrocution et les collisions liées aux infrastructures électriques, le tir et dans une moindre mesure l'empoisonnement, la perte d'habitats induite par l'urbanisation, par les projets de production d'énergie et par l'aménagement et l'utilisation des parois rocheuses ainsi que les dérangements en période de reproduction.