Site de la directive "Oiseaux"
Base de référence : Juillet 2024.
Type : A (ZPS)
Code du site : FR9310036
Compilation : 29/02/1988
Mise à jour : 09/08/2017
Appelation du site : Les Ecrins
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 64% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 12% |
Pelouses alpine et sub-alpine | 9% |
Pelouses sèches, Steppes | 7% |
Forêts mixtes | 2% |
Forêts de résineux | 2% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 1% |
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 1% |
Forêts caducifoliées | 1% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 1% |
Zone de haute montagne, la ZPS des Ecrins comprend quatre grands ensembles fonctionnels : - Le massif du Haut-Oisans est un ensemble de haute montagne, centré sur le bassin de la Bérarde. Pour des raisons géologiques, climatiques et historiques, la diversité biologique est plus faible que dans le reste du massif. Sur le plan fonctionnel, ce massif constitue un ensemble "juvénile" (prédominance d’habitats naturels peu évolués), relativement fermé et de ce fait actuellement peu connecté à l’environnement extérieur. Cette situation d’isolat valléen est remarquable et confère à cet espace des potentialités évolutives très intéressantes (évolution sur le long terme). - L’ensemble Rougnoux-Vautisse-Mourre Froid : il s’agit d’un ensemble orographique de moyenne montagne, limité à l’ouest, au sud et à l’est par des vallées profondes (Drac et Durance), séparé écologiquement du reste du massif par une limite géologique (l’accident est-pelvousien entre socle et formations sédimentaires). Contrairement au Haut-Oisans, tardivement dégagé des glaces, cet isolat méridional a bénéficié d’une longue histoire post-glaciaire qui explique sa richesse biologique actuelle. Sur le plan fonctionnel, il s’agit d’un ensemble "mature" de type alpin (prédominance d’habitats naturels évolués de type "pelouses alpines"), relativement fermé (les connexions avec les autres massifs sont limitées par la topographie et la géologie) ; ces conditions sont favorables à la diversification de la flore qui se caractérise par la présence de nombreuses espèces endémiques des Alpes sud-occidentales (avec un taux maximum dans les pelouses rocailleuses d’altitude). - La façade forestière nord-occidentale : c’est un ensemble de basse et moyenne altitude, marqué par un recouvrement important des milieux forestiers et pré-forestiers. Il s’agit d’un système "mature" de type montagnard, à forte diversité biologique, fermé à l’est par de hautes crêtes, mais largement ouvert vers l’ouest. Cet ensemble peut fonctionner comme une véritable zone refuge en marge d’un vaste complexe forestier qui s’étend bien au-delà de la vallée du Drac, sur les contreforts du Dévoluy et du Vercors. - Le couloir écologique Chaillol – Lautaret : cet ensemble traverse la totalité du massif des Écrins du sud-ouest au nord-est ; il contourne par le sud et l’est les hauts sommets cristallins et suit approximativement la limite climatique entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud. Il s’agit d’un système d’interface, véritable lisière écologique à l’échelle du massif ; il est constitué d’une mosaïque d’habitats naturels (de type juvénile comme les prairies) et montre une forte dynamique interne (abondance des habitats transitoires de type landes et fourrés dans les étages montagnards et subalpins). Il en résulte une diversité biologique très élevée, maximale dans les secteurs du Combeynot-Lautaret et de l’Ubac du Valgaudemar. Cet ensemble, ouvert vers le sud-ouest et le nord-est constitue sur le plan écologique la véritable épine dorsale du massif des Ecrins ; il joue un rôle important dans le fonctionnement d’un réseau écologique à l’échelle des Alpes occidentales (assure la connexion des systèmes montagneux de type externe – Dévoluy et Vercors – et de type interne – Briançonnais et axe frontalier Vanoise/Mercantour.
Paysage de haute et moyenne montagne, contexte climatique et géologique diversifié favorable à une biodiversité très élevée. L'avifaune répertoriée dans la ZPS comprend 173 espèces, dont 98 espèces nicheuses dans le site. La richesse spécifique est maximale dans l'étage montagnard ; elle diminue lorsque l'altitude augmente, mais s'enrichit proportionnellement en espèces spécialisées inféodées aux habitats de type arctico-alpin. Site d'importance régionale à nationale pour la reproduction de plusieurs rapaces (Aigle royal, Chevêchette d'Europe, Chouette de Tengmalm) et galliformes de montagne (Lagopède alpin, Perdrix bartavelle, Tétras lyre). ZPS fréquentée occasionnellement par plusieurs espèces de vautours (Gypaète barbu, Vautour fauve, Vautour moine). Certaines espèces nichent en bordure de la ZPS mais fréquentent cette dernière pour s'alimenter (Circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Milan noir, Bondrée apivore).
Les conditions naturelles contraignantes liées à l'altitude accentuent l'impact potentiel des activités humaines sur les espèces et les habitats. Le statut de parc national permet d'organiser ces activités en fonction des enjeux écologiques. La fréquentation touristique croissante (en été et en hiver), le pastoralisme (ovin et bovin) et la sylviculture agissent sur des équilibres naturellement fragiles et peuvent compromettre le maintien des populations d'oiseaux les plus vulnérables. Les galliformes sont particulièrement concernés dans la mesure où ils sont également chassés en périphérie de la ZPS. Les espèces rupestres nichant dans les falaises de moyenne altitude peuvent aussi être touchées par l'aménagement de voies d'escalade. A noter enfin que plusieurs espèces d'intérêt patrimonial viennent s'alimenter dans le site, mais nichent à plus basse altitude (en dehors du périmètre de la ZPS), dans des secteurs où les pressions anthropiques sont encore plus marquées (aire optimale d'adhésion du parc national des Ecrins).