Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR9400588
Compilation : 28/02/2001
Mise à jour : 23/08/2016
Appelation du site : Suberaie de Ceccia/Porto-Vecchio
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 1% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 1% |
Forêts sempervirentes non résineuses | 62% |
Forêts caducifoliées | 10% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 10% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 5% |
Prairies ameliorées | 5% |
Pelouses sèches, Steppes | 3% |
Autres terres arables | 2% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 1% |
Le site est constitué de roches magmatiques plutoniques (gabbros, monzogranite de Sotta et granodiorites) affectées de failles et des filons. Dans les vallées,il y a des alluvions quaternaires.
Cette zone couvre une partie importante des plus belles suberaies de Corse habitat de l'annexe I de la directive. Il s'agit d'un secteur présentant également les plus fortes densités de Tortue d'Hermann de Corse (de France et d'Italie), ainsi que les habitats fréquentés par cette espèce, les mieux conservés de l'île et de France ! (entre 4,5 et 17 tortues à l'hectare) Ces boisements lâches de chênes-lièges entrecoupés de clairières prairies, naturelles et parcourus par les troupeaux, paysages de cultures traditionnelles avec des haies vives et des bosquets sont remarquables et nécessitent un entretien adéquat pour leur conservation et la production de liège (lutte contre l'incendie, le vieillissement)... Le maintien des populations de Tortue d'Hermann à leur niveau actuel dans cette région est étroitement lié au maintien des activités agro-postorales traditionnelles : cultures entrecoupées de haies et de bosquets, milieux ouverts entretenus par le pâturage ovin, exploitation et entretien des boisements de chênes-lièges. La Tortue boueuse ou cistude (espèce aquatique) est également présente (espèce de l'annexe II) . On note aussi la présence d'une mare temporaire méditerranéeenne au sud est de Muratellu de découverte très récente par les scientifiques (1998) et d'un intérêt important ; les mares temporaires de ce type sont des habitats prioritaires de la Directive. De très nombreuses orchidées sont aussi présentes (intérêt esthétique et patrimoniale) qui nécessitent le maintien d'une activité pastoral.e. On note aussi la présence du Grand Capricorne (Cerambix cerdo), insecte, et du Discoglosse sarde (Discoglossus sardus), amphibien, mentionnés à l'annexe II de la Directive. Enfin, la présence totalement isolée du lézard de Bédriaga sur le site rocheux préhistorique de Tappa constitue une exception conférant au site une dimension patrimoniale supplémentaire (lézard endémique cyrno-sarde présent en général uniquement en montagne, sur zones rocheuses).
Ce site est vulnérable en premier lieu en raison des incendies qui sont une menace permanente en été, phénomème aggravé par une certaine déprise des pratiques pastorales sous les chênes. Il est par ailleurs fragilisé par l'urbanisation mal maîtrisée (absence de POS) qui mite le paysage. Le vieillissement de la suberaie et son manque d'entretien dans certains secteurs constituent aussi un péril à terme pour cet habitat. Concernant les populations de Tortues d'Hermann, il convient de maintenir le fragile équilibre entre milieux ouverts (ou elle se nourrit et surtout dépose la ponte), semi ouverts et fermés (où elle se nourrit mais surtout se cache). Les pratiques d'éclaircies du maquis, de la suberaie faites avec des engins lourds peuvent occasionner des pertes sévères aux Tortues mais elles sont heureusement peu développées pour le moment. La fauche peut ponctuellemnt occasionner des pertes importantes au moment des fenaisons. Dans ce domaine aussi il conviendra d'envisager des mesures de gestion appropriées avec les agriculteurs/éleveurs dans le cadre éventuel de CTE. La tortue cistude est moins vulnérable et pour cete espèce il est nécessaire de conserver les mares et des espaces ouverts pour les pontes.