Couverture végétale sempervirente saisonnière tropicale d'une grande dimension, encore bien préservée, quoique hétérogène, et présentant outre sa grande valeur biologique, un attrait paysager évident. La biomasse est importante et les unités végétales sylvatiques, même jeunes, contrastent dans ce contexte peu forestier de Grande-Terre. La végétation renferme une vingtaine d'espèces végétales très rares dont certaines sont protégées. Une espèce n'avait pas été encore signalée en "Guadeloupe continentale". C'est la preuve d'une grande valeur et richesse patrimoniale.
Genipa americana, Ceiba pentandra, Cupania americana, Sapindus saponaria, Hura crepitans caractérisent cette formation des bas versants. Parmi ces espèces prépondérantes, certains individus ont atteint des dimensions importantes (>25m de haut, 2m de circonf.) et traduisent des conditions écologiques favorables de ce faciès édaphique.
Les versants pentus (>30%) rocailleux, ont été quelques peu épargnés et présentent des phytocénoses, moins affectées par l'action anthropique. Les espèces structurantes sont ici : Zanthoxylum flavum, Z. martinicense, Hymenaea coubaril, Guazuma ulmifolia, Inga ingoides, Homalium racemosum, Chrysophyllum glabrum se retrouvent également parmi ces classes de diamètres les plus importants.
Des espèces rarissimes, tolérant l'ombre, montrent une bonne régénération en sous-bois, traduisant ainsi une progression vers un stade dynamique plus avancé. Il est urgent de conserver ce qui reste de cette formation. Elle pourrait notamment aider à la compréhension des facteurs responsables de la répartition de certaines espèces et surtout les fortes potentialités de ce groupement forestier unique à la Guadeloupe.
Ce site a été le lieu de culture et d'élevage qui ont rogné sur certaines parties de cette couverture forestière; Celle-ci se reconstruit si l'on tient compte des diamètres les plus fréquents. Une attention particulière doit être accordée à ce type forestier rare, à ce stade dynamique, à la Guadeloupe et aux Petites Antilles ce qui lui confère une grande valeur patrimoniale.
Félix LUREL, 11 Février 2003.