La ZNIEFF des Rizières de Mana (type I) est incluse dans la ZNIEFF des Mangroves et vasières du Maroni à l'Iracoubo (type II). Cette ZNIEEF, d'une superficie de près de 50 kilomètres carrés, correspond à l'ensemble des parcelles mises en valeur pour la production de riz. Elle débute rive droite du fleuve de la Mana, en face du bourg, et finit 17 kilomètres plus à l'est en englobant l'ensemble du territoire allant de la route départementale D8 au front de mer.
Les sols de cette région, favorables à la riziculture, sont constitués d’argiles marines, sols peu évolués, sédimentés au cours des cinq derniers millénaires. Dans cette région de Mana, les argiles sont recouvertes sur de larges zones par une formation tourbeuse, appelée pégasse et constituée de matière organique, dont l’épaisseur varie de 30 cm à 1 m.
L'ensemble de la végétation colonisant les abords des parcelles agricoles et des canaux d'irrigation associés est caractéristique des milieux rudéraux hydromorphes. Le cortège comprend notamment les espèces pionnières de bords de mer et de marais d'arrières mangroves. Il est cependant intéressant de noter la présence de deux ptéridophytes aquatiques protégés, Marsilea polycarpa, à allure de trèfle à quatre feuilles, et Ceratopteris pteridoides, Ptéridacée flottante aux frondes découpées.
L'intérêt majeur de la ZNIEFF réside dans la capacité d'accueil des rizières de Mana des plus importantes populations d’oiseaux d’eau de la région en période de migration et d'hivernage. En effet, les casiers non exploités ou fauchés constituent des zones de nourrissage et de reposoir importantes pour les oiseaux notamment les limicoles qui retirent de cet écosystème très productif, l'énergie nécessaire à la mue et à l'accumulation de réserves lipidiques, lesquels sont indispensables à leur longue migration. Les rizières de Mana accueillent ainsi plusieurs centaines de milliers de ces oiseaux représentant plus de 30 espèces : Gravelots, Pluviers, Limnodromes, Bécasseaux, Chevaliers, Courlis. Parmi ces limicoles, on note quelques espèces rares comme le Bécasseau rousset (Tringytes subruficollis) ou le Maubèche des champs (Bartramia longicauda). De nombreux autres oiseaux exploitent également ces ressources alimentaires, dans les zones d'eaux peu profondes, en particulier les Ardéidés littoraux et autres grands échassiers : la Grande Aigrette (Egretta alba), l'Aigrette neigeuse (Egretta thula), l'Aigrette tricolore (Egretta tricolor), l'Aigrette bleue (Egretta caerulea), le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), le Bihoreau violacé (Nyctinassa violacea), l'lbis rouge (Eudocimus ruber), le Butor mirasol (Botaurus pinnatus), ainsi que certains Laridés migrateurs tels le spectaculaire Bec-en-ciseaux (Rynchops niger) et différentes Sternes.
Enfin, les rapaces locaux des zones ouvertes tels que le Caracara du Nord (Caracara cheriway), la Buse à queue blanche (Buteo albicaudatus), la Buse à queue barrée (Buteo albonotatus) ou les rapaces hivernants nord-américains tels que le Faucon émerillon (Falco columbarius) et le Faucon pèlerin (Falco pregrinus) profitent largement de ses rassemblements d'oiseaux pour chasser.
Concernant l'herpétofaune, les rizières ont été colonisées par des espèces de savanes comme la petite couleuvre Liophis lineatus et le Boa Epicrates maurus. Il s’y retrouve une importante population d’une petite rainette de l’ouest guyanais Dendropsophus minusculus.
Plusieurs espèces patrimoniales de poissons sont aussi recensées dans le marais et notamment des espèces estuariennes endémiques du plateau des Guyanes comme le très rare Ctenobrycon spilurus qui n'est connu en Guyane que de ces lieux et des marais de la crique Coswine.
La ZNIEFF est délimitée comme suit:
N: La limite nord est marquée par le front d'érosion atlantique entre la pointe de la piste séparant de la savane Sarcelle des rizières (au niveau de l'oratoire, point A) et l'extrémité est des rizières (point B).
E: Les limites est sont celles des polders rizicoles du front d'érosion au nord-est (point B) au CD8 (point C).
S: La limite sud loge le CD8 , du point C et point D.
W: La limite ouest des polders rizicoles est marquée par la piste les séparant de la savane Sarcelle depuis la pointe sud (point D) jusqu'au front d'érosion (point A).
Coordonnées de points mentionnés (WGS84, UTM 22 nord):
A (203771m; 625637m) - B (210571m; 621837m) - C (209611m; 618675m) - D (194130m; 626775m)