La ZNIEFF des marais de Panato se situe à l'extrême nord-ouest de la Guyane, au niveau de l'embouchure du fleuve Maroni. Elle débute sur la rive nord de la crique Coswine, s'étend jusqu'au bourg d'Awala au nord et au niveau du bourg de Mana à l'est.
Les marais de Panato demeurent peu prospectés car difficilement pénétrables. Ils renfermeraient la seule tourbière à Sphaignes de Guyane qui reste cependant à retrouver. Les vastes étendues de marais sont entrecoupées par d'anciens cordons dunaires (cheniers) disposés en bandes parallèles au rivage. Ces petits reliefs, marquant les anciens traits de côte, sont recouverts aujourd'hui d'une forêt spécifique au substrat sableux. Cet agencement constitue à l'évidence des paysages et des habitats d'une grande originalité en Guyane et qui doivent recéler de nombreuses espèces botaniques intéressantes. Cependant la flore reste très largement sous-inventoriée dans cette ZNIEFF. La Fabacée déterminante Sesbania exasperata est connue de ces marais. Des mangroves d'estuaire, des forêts marécageuses et des forêts ripicoles enrichissent également la diversité des habitats de ce secteur.
L'avifaune y est par contre bien connue et réputée pour son originalité. On note par exemple la présence de nombreux rapaces rares des milieux ouverts littoraux : Buse à queue barrée (Buteo albonotatus), Milan des marais (Rostrhamus sociabilis), Milan à long bec (Rostrhamus hamatus). L'avifaune aquatique est particulièrement riche et diversifiée avec la présence notamment du très rare Courlan brun (Aramus guarauna) dont le marais de Panato constitue le bastion de l'espèce en Guyane. Le Butor Mirasol (Botaurus pinnatus), le Grèbe minime (Tachybaptus dominicus), la Gallinule poule-d'eau (Gallinula chloropus), la Marouette à sourcils blancs (Porzana flaviventer) complètent le cortège des oiseaux d'eau remarquables du marais témoignant de la richesse écologique des lieux. Les marais sont aussi un lieu de transit et d'alimentation pour le Tantale d'Amérique (Mycteria americana) qui peut s'y reposer en grand nombre. Chez les passereaux, quelques espèces ne se trouvent quasiment que dans cette ZNIEFF à l'échelle de la Guyane comme le Conirostre cul-roux (Conirostrum speciosum), le Tangara coiffe-noire (Nemosia pileata) ou encore le Picumne frangé (Picumnus cirratus).
Le marais constitue également une zone d'alimentation et de reproduction pour la Loutre néotropicale (Lontra longicauda).
Enfin, du point de vue herpétologique, les secteurs sableux du marais de Panato abritent une très belle population du lézard Cnemidophorus lemniscatus. Les trous d'eau libre sont utilisés par le Caïman à lunettes (Caiman crocodilus).
Les marais de Panato ne sont pas particulièrement menacés par les activités humaines du fait de leur accessibilité très réduite. Toutefois certains secteurs, notamment le long de la piste de Panato, souffrent sûrement d'une chasse excessive ainsi que de la déforestation pour la réalisation d’abattis.
La ZNIEFF est délimitée comme suit:
N: Depuis Yalimapo jusqu’au fleuve de La Mana, la limite nord inclut les zones humides qui bordent la zone littorale de la ZNIEFF « Mangroves et Vasières du Maroni à l’Iracoubo ». Elle est limitée par la route départementale 22.
W: A l'ouest, la limite suit la rive droite du fleuve Maroni.
S: Au sud, la limite avec la ZNIEFF « Criques et Marais de Coswine » est marquée par les rives droites de la crique Coswine (mangroves exclues) puis de la crique Tapir et ses têtes de bassin.
E: A l'est, la limite de la ZNIEFF suit la courbe de niveau 5 mètres le long de la route D9 en excluant le tissu urbain bordant cette route.