ZNIEFF 110001496
COTEAU CALCAIRE DE CHAMP BRETON ET RAVIN FORESTIER DE ROUILLON

(n° regional: 78193002)

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Ce site, qui s’étend à flanc de coteau à l’ouest du hameau de Maincourt-sur-Yvette, regroupe plusieurs milieux intéressants aux caractéristiques écologiques pourtant très différentes : pelouses et broussailles thermophiles, forêt neutrophile xérophile et forêt de versant de ravin. Très rare en région Ile-de-France, ce dernier habitat constitue un milieu d’intérêt communautaire au titre de la Directive européenne « Habitats » dans laquelle il est même identifié comme « Habitat prioritaire » : forêts de ravins ou de pentes orientées au nord Polysticho setiferi – fraxinio excelsioris).

Le faible ensoleillement journalier, l’importance relative du degré d’humidité atmosphérique et les faibles écarts thermiques entre le jour et la nuit favorisent un cortège d’espèces particulières dont quelques grandes fougères. Trois d’entre elles sont d’une grande valeur patrimoniale dans notre région car elles y sont extrêmement localisées, notamment sur le territoire du Parc naturel régional où on ne les rencontre que dans les vallons encaissés et à forte pente sur seulement six communes. C’est le cas du Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum) légalement protégé en Ile-de-France, du Polystic à soies (Polystichum setiferum) et du Dryoptéris écailleux (Dryopteris affinis subsp.borreri) qui se développent en sous-bois sur les flancs ombragés des versants du ravin.

Les abords de ce ravin forestier sont en revanche occupés par un peuplement forestier neutrophile et xérophile en raison de la présence d'un affleurement de calcaire d'Etampes à ce niveau du versant. Dans une région où les sols sont en grande majorité acides, l’existence d’un boisement calcaire est donc tout à fait original, ce qui lui confère d’ailleurs une grande valeur patrimoniale. Une flore spécifique, inféodée à des sols à caractère neutre ou très peu acide, s’y développe et plusieurs espèces rares y sont signalées comme la Noix de terre (Bunium bulbocastanium) ombellifère très rare en Ile-de-France dont les petits tubercules sont comestibles, l'Orchis mâle (Orchis mascula), orchidée peu fréquente sur le Parc naturel mais ici très abondante dans les sous-bois et les ourlets forestiers, ou encore l'Herbe aux Goutteux (Aegopodium podagraria) et le Pâturin à feuilles étroites (Poa angustifolia), autres espèces peu répandues dans notre région.

Avant sa réouverture (2011), la partie basse du coteau, une ancienne pelouse calcaire, présentait malgré son fort degré d'enfrichement une flore particulièrement originale pour notre région mais typique de ces milieux thermophiles : L’Euphraise des bois (Euphrasia nemorosa), petite scrophulaire très rare en région Ile-de-France y a en effet été recensée. Rarement abondante, l’Euphraise des bois se rencontre ici en faible densité de pieds par station mais elle est cependant répartie sur l’ensemble des secteurs ouverts du site. Sur les pelouses, elle côtoie notamment de nombreuses orchidées dont l’Ophrys frelon (Ophrys fuciflora) et l’Oprhys mouche (Ophrys insectifera), espèces assez rare en Ile-de-France pour lesquelles il s’agit ici de l’unique station connue en vallée de Chevreuse. La mise en lumière de ce coteau devraient favoriser l'ensemble de ces espèce remarquables.

Ces pelouses thermophiles sont également très appréciées des lépidoptères avec plusieurs espèces patrimoniales comme la petite violette (Boloria dia), protégée régionale, ou le Demi-deuil (Melanargia galathea). Ce site constitue l’unique station du territoire pour 2 espèces rarissimes : la Lucine (Hamearis lucina) et une zygène (zygaena viciae). On signalera également l’observation :

- de l’Hespérie du Brome (Carterocephalus palaemon), petit papillon rare et protégé dans notre région dont la présence sur le site est probablement liée à la proximité de la zone humide de Maincourt où cette espèce des milieux palustres est susceptible de se reproduire.

- du Grand Nacré (Argynnis aglaja), grand nymphalide très peu fréquent sur le territoire.

Les ourlets et manteaux forestiers sont fréquentés par la Coronelle lisse (Coronella austriaca), petite couleuvre des milieux secs et bien exposés qui reste peu commune localement.

Les potentialités ornithologiques concernent principalement la Pie-Grièche écorcheur (annexe I de la Directive Oiseaux) qui trouverait dans la friche réouverte un terrain possible de nidification.

Comments on the delimitation

La délimitation proposée tient compte de la répartition des espèces remarquables et des habitats qui leur sont associés ainsi que de leur juxtaposition sur un faible espace. Certaines parcelles limitrophes n'ont toutefois pas été retenues en raison de leur aspect dégradé (friche et prairie nitrophiles) tout comme le petit cimetière du fait de son caractère anthropique. Au niveau cartographique, la délimitation s'appuie au maximum sur des éléments physiques facilement identifiables, principalement des lisières forestières.