ZNIEFF 110001693
FORET DE MEUDON ET BOIS DE CLAMART

(n° regional: 92048002)

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La forêt de Meudon est une forêt domaniale située principalement dans les Hauts-de-Seine et secondairement dans les Yvelines. C'est, en surface, la première forêt des Hauts-de-Seine. Ce massif forestier regroupe principalement des habitats liés aux chênaies sessiliflores et aux chênaies-charmaies. Les habitats humides regroupent des étangs, des mares et des boisements humides. Cette forêt est gérée par l'Office National des Forêts (ONF).

Pour ce qui est de la faune, un des intérêts concerne l'entomofaune des vieux boisements. La richesse entomofaunistique a été établie en 2002 et 2003 par piégeage (pièges à interception multidirectionnelle amorcés). Les piégeages ont simultanément été réalisés sur les forêts domaniales de Fausses-reposes et de Meudon. Le choix des sites de piégeage s’est porté sur les vieux peuplements de la forêt, où la diversité en coléoptères saproxyliques est normalement la plus élevée. Pour ce faire 4 pièges ont été disposés au sein de la parcelle 25.

Parmi les 99 taxons dénombrés, 7 espèces sont déterminantes pour la création de ZNIEFF (dont 1 inscrite à l'annexe II de la directive « Habitats »). La majorité des espèces déterminantes ZNIEFF sont des bio-indicateurs forestiers (5 sur 7) et 5 sont des espèces saproxyliques.

Les 16 espèces bio-indicatrices, répertoriées en 2002 et 2003 sur le massif forestier, caractérisent un ensemble de forêts intéressantes sur le plan de la continuité des habitats forestiers et de la valeur biologique actuelle.

La forêt de Meudon regroupe des coléoptères inféodés aux gros bois matures de chêne : le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo), espèce inscrite à l’annexe II de la directive « Habitats », déterminante ZNIEFF, assez rare dans les forêts des Hauts-de-Seine (92) et dans les forêts franciliennes (idf).

Elle accueille également des coléoptères vivant dans les cavités de ces gros bois : le Taupin de Megerle (Ampedus megerlei), déterminant ZNIEFF.

Elle héberge aussi des coléoptères associés aux gros bois cariés, xylophiles comme l'Eucnème capucin (Eucnemis capucina), déterminant ZNIEFF, rare 92, assez rare idf, Hylis olexai et surtout prédateurs comme le Sélatosome à deux tâches (Selatosomus bipustulatus), déterminant ZNIEFF, Opilo mollis (rare 92, assez commun idf), Ampedus glycereus, Ampedus nigerrimus, Stenagostus rhombeus.

Elle abrite aussi des coléoptères dépendants de champignons lignicoles et de caries dont la présence traduit un bon état des ambiances forestières et de la continuité des processus de maturation forestière comme la Dryade Scarabée (Melandrya caraboides), déterminant ZNIEFF, Mycetophagus piceus.

Deux espèces de carabes déterminants ZNIEFF ont été recensées dans la forêt de Meudon : le Faux-Ophone à antennes tachées (Parophonus maculicornis), carabe localisé dans une dizaine de stations en IdF, et Ophonus puncticeps, carabe dont les populations franciliennes semblent de plus en plus clairsemées.

Ainsi, la plupart des bio-indicateurs répertoriés lors des campagnes de piégeages dépendent directement de la conservation de vieux et gros bois, présentant des déficiences souvent très localisées dans l’arbre (cavités, caries, champignons) mais parfois plus étendues, générées par le recyclage naturel et progressif de la matière ligneuse.

Le plan de gestion de l’ONF prévoit à cet effet un recrutement et une conservation d’arbres de grand diamètre, mâtures, dépérissants ou morts. L'accroissement de ces micro-habitats sera favorable aux coléoptères saproxyliques et autres invertébrés, aux champignons, aux mousses et aux lichens.

Les menaces potentielles qui concernent ces parcelles sont la fréquentation et dégradation par le public et le non respect des consignes d’exploitation par le bûcheron.

Outre l’intérêt pour l’entomofaune, ces vieux boisements possèdent également un intérêt pour l’avifaune et notamment les espèces cavernicoles comme le Pic noir (Dryocopus martius), le Pic mar (Dendrocopus medius), le Rouge-queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), le Gobemouche gris (Muscicapa striata) et le Pigeon colombin (Columba oenas).

En forêt de Meudon, le Pic noir et le Pic mar s’avèrent d’apparition récente : 1995 pour le Pic noir et 2004 pour le Pic mar. Trois couples de Pic noir étaient probablement cantonnés en 2002 sur l’ensemble du massif. En 2006, les indices de présence indiquent un à deux territoires de Pic noir et un couple probable de Pic mar en 2004 qui semble poursuivre son installation (2 à 3 couples estimés en 2006). Ces deux espèces, inscrites à l'annexe I de la directive « Oiseaux » et respectivement considérées comme rare et peu commune, sont déterminantes pour la création de ZNIEFF si le site regroupe respectivement un minimum de 10 et 30 couples, ce qui n'est pas le cas pour ce massif forestier. Toutefois, ce massif forestier joue un rôle important pour ces espèces puisqu’il faut considérer le contexte particulier de cette forêt qui est enclavée au sein d’un tissu urbain dense. Au vu de la surface du massif forestier, ces espèces ne peuvent pas atteindre les seuils demandés.

Ces parcelles sont également bénéfiques à certains chiroptères comme la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) et la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii), recensées sur le massif forestier de Meudon.

Un autre intérêt de ce massif forestier est le réseau d’habitats humides qui regroupe des étangs, des mares et des boisements humides. Ces habitats, en relation plus ou moins directe, permettent la reproduction et le développement des amphibiens et des odonates, dont certaines espèces sont remarquables. Ces milieux sont aussi bénéfiques aux chiroptères.

A l’extrémité nord-ouest de la parcelle 27 (en bordure de la RN 118 et du chemin du Pavé de Meudon), nous avons une prairie de fauche, en bon état de conservation, qui héberge la Decticelle bariolée (Metrioptera roeselii). Cette espèce fréquente les lieux herbeux riches en graminées hautes, comme les prairies et certaines bordures de routes et de chemins. Les secteurs peuvent être indifféremment secs ou humides. Quoique répandue, elle reste vulnérable et déterminante ZNIEFF en Île-de-France.

La présence de l’Alisier blanc (Sorbus aria), au carrefour des Fonds de Morval, a été indiquée par Gérard Arnal en 1999. Il est toujours présent le long du sentier longeant le haut de versant de la parcelle 61. Cette espèce est considérée comme très rare dans les Hauts-de-Seine (seule localité connue) et déterminante ZNIEFF.

A l’est du site, la ZNIEFF intègre les boisements et les prairies de l’Observatoire de Paris. Les pelouses sablo-calcaire et les prairies hébergent plusieurs espèces remarquables (protégées, déterminantes). La diversité des habitats est attractive pour une avifaune riche et variée.

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La ZNIEFF est délimitée selon les contours de l’unité forestière. Les milieux connexes (étangs…) jouant un rôle reconnu in situ auprès de la faune de l’unité forestière sont également inclus. Le périmètre intègre également l’enceinte de l'Observatoire de Paris. Le périmètre de la zone est établi de manière à exclure les zones fortement anthropiques (habitations notamment) et dans la mesure du possible les axes de déplacement (routes, autoroutes). Lorsque le périmètre de la ZNIEFF s’appuie sur des routes ou autoroutes, ces dernières sont exclues de la ZNIEFF. Au sud-ouest, le périmètre de la ZNIEFF est calé sur la limite communale de Viroflay de manière à prolonger la ZNIEFF de type 2 dénommée « Forêt domaniale de Versailles » (n° 78297021).