La forêt de Verrières est située à 10 km au sud-ouest de Paris, dans une banlieue fortement urbanisée, entre les communes de Verrières, Chatenay-Malabry, Antony, Sceaux, Bièvres et Clamart.
Elle est traversée par l'Autoroute A86 et bordée par la Route Nationale 118 (également 2x2 voies) au nord.
Cette forêt occupe la partie sud-est du plateau de Vélizy-Villacoublay, les versants de la Bièvre et de son affluent la Sygrie. Le relief de cette forêt offre ainsi deux aspects très typiques : le plateau, pratiquement horizontal, culminant à 174 m d'altitude et les versants, diversement orientés et découpés de nombreux petits thalwegs.
La forêt de Verrières se compose principalement de feuillus (chênes, châtaigniers, bouleaux, noisetiers, érables) avec des îlots d’arbres de gros diamètre. Elle présente de fortes pentes sableuses et de nombreuses allées la parcourent, joignant des installations de l’armée et du Centre National de Recherches Scientifiques (C.N.R.S.).
La forêt de Verrières est aujourd’hui gérée et entretenue par l’Office National des Forêts (O.N.F.). L'originalité et l'intérêt du massif ont conduit dès 2000 le Comité de suivi des forêts de l'Essonne à proposer la création d'une Réserve biologique à Verrières. C’est ainsi que les parcelles 88 à 101 sont classées en Réserve Biologique Intégrale (R.B.I.). Ce classement a pour but de laisser libre cours à la dynamique spontanée des habitats, ainsi que de conservation ou de développement de la biodiversité associée (entomofaune saproxylique notamment).
En effet, l’intérêt de la ZNIEFF concerne principalement les insectes et notamment les insectes liés à la décomposition du bois. Plusieurs campagnes de piégeage (2002, 2003, 2005 et 2006) ont permis de recenser sur le massif forestier 21 espèces bio-indicatrices (dont 6 déterminantes) qui caractérisent un ensemble de forêts intéressantes sur le plan de la continuité des habitats forestiers et de la valeur biologique actuelle.
La forêt de Verrières regroupe des coléoptères inféodés aux gros bois matures de chêne. Elle accueille également des coléoptères vivant dans les cavités de ces gros bois ou associés aux gros bois cariés, xylophiles ou prédateurs. Elle abrite aussi des coléoptères dépendants de champignons lignicoles et de caries dont la présence traduit un bon état des ambiances forestières et de la continuité des processus de maturation forestière.
La diversité d’essences, la variété de classes d’âges et la nécromasse en place sont des éléments importants qui expliquent la présence de ces insectes. Les peuplements, certes très anthropisés, présentent néanmoins un historique déjà ancien d'arrêt des exploitations, et leur intérêt a été renforcé par l'abandon des chablis suite à la tempête de 1999. La situation d'insularité du massif renforce la valeur de cette forêt. La R.B.I., dont l’enjeu est classiquement lié à la faune saproxylique, devrait favoriser la conservation d’espèces exigeantes en termes d’habitats forestiers, vieux, matures, riches d’une nécromasse variée.
La Réserve Biologique Intégrale possède, au niveau national, un rôle majeur pour la conservation d’un taxon très rarement répertorié en France : Nemosoma cornutum, avec moins de 10 captures connues au cours des 100 dernières années.
Enfin, les boisements en place, dominés par des chênes de gros diamètres, qui bordent des trouées de chablis ainsi que les chemins, sont des milieux potentiels pour Cerambyx cerdo (protection nationale et Annexe II de la directive « Habitats »), actuellement répertorié non loin de la forêt de Verrières (Fausses-Repose, Meudon).
Outre l’intérêt pour l’entomofaune, les vieux boisements possèdent également un intérêt pour l’avifaune et notamment les espèces cavernicoles comme le Pic noir, le Pic mar avec respectivement 2 et 3 couples. Ces deux espèces, inscrites à l'annexe I de la directive « Oiseaux » et respectivement considérées comme rare et peu commune, sont déterminantes pour la création de ZNIEFF si le site regroupe respectivement un minimum de 10 et 30 couples. Ceci n'est pas le cas pour ce massif forestier, toutefois, ces effectifs sont à corréler à la surface de cette forêt.
Dans le contexte actuel, ce massif forestier joue un rôle important pour ces espèces puisqu’il est enclavé au sein d’un tissu urbain dense. Au vu de la surface de ce dernier, ces espèces ne peuvent pas atteindre les seuils demandés (les effectifs de 10 et 30 couples concernent les grands massifs). Le Loriot d'Europe est également recensé en nombre important (10 couples sur la forêt). Le Pigeon colombin fréquente également le site.
Ces oiseaux sont liés aux arbres âgés, en général des chênes, dont l’état sanitaire se dégrade (branches mortes, écorces décollées…).
Ces parcelles boisées sont également bénéfiques à certains chiroptères comme la Noctule de Leisler, la Pipistrelle de Nathusius et la Noctule commune. Ces espèces sont en étroite relation avec la forêt et les micro-habitats forestiers (arbres à cavités, écorces décollées…).
L’Étang de l’Abbaye est fréquenté par le Murin de Daubenton, la Noctule commune, la Noctule de Leisler, la Pipistrelle de Kuhl et la Pipistrelle pygmée.
L’Oreillard gris est une espèce assez rare difficile à contacter, qui lors des inventaires menés sur les forêts des Hauts-de-Seine, n’a été trouvée qu’en forêt de Verrières.
La forêt possède quelques mares dont 4 d’entre elles hébergent l’Utriculaire citrine, espèce déterminante et protégée au niveau régional.
Au sud de la forêt, une parcelle accueille le Bois joli, espèce déterminante et protégée au niveau régional.
La ZNIEFF intégre également la Vallée à la Dame, acquisition de la ville de Verrières-le-Buisson au titre des espaces naturels sensibles. Ce secteur regroupe une diversité de milieux ouverts dont les plus intéressants correspondent aux prairies mésophiles et la végétation des landes sèches.
Le site est fréquenté par les espèces inféodées aux milieux ouverts, secs et chauds (orthoptères, papillons). Il joue également un rôle important pour des espèces inféodées aux milieux aquatiques comme les odonates. En effet, les adultes recherchent des milieux ouverts et riches en insectes qu’ils peuvent chasser, pendant leur phase de maturation sexuelle.
Ainsi de nombreuses espèces animales sont présentes dans la Vallée à la Dame, parmi lesquelles on peut citer plusieurs espèces déterminantes :
- le Blaireau, devenu assez rare en Île-de-France, et dont la présence si proche de la Petite Couronne est très intéressante ;
- plusieurs espèces d'orthoptères sont déterminantes : la Decticelle carroyée, la Decticelle bariolée et le Grillon des champs, abondant sur le site et qui a quasiment disparu dans un rayon de 25 km autour de Paris ;
- l'Hespérie de l'Alcée, papillon des prairies et friches sèches, toujours en petit nombre mais répandu jusqu’en Petite Couronne ;
- le Demi-deuil, papillon des prairies sèches, encore bien représenté en Île-de-France mais qui a fortement diminué dans un rayon de 20 à 25 km autour de Paris ;
- deux espèces de libellules, le Caloptéryx vierge et la Libellule fauve ;
- l’Onthophagus ovatus, petit scarabée vivant sur les excréments (passage de chevaux du poney-club dans les chemins).
La Bondrée apivore exploite la vallée comme zone de chasse (elle est déterminante avec un seuil de 10 couples).
Au sein de cette vallée, quelques pieds d'Euphorbe à feuilles larges ont été recensés. Cette plante, considérée comme très rare en Île-de-France est inscrite sur la liste des espèces déterminantes pour la création de ZNIEFF. Cette espèce pionnière se développe préférentiellement au sein de cultures, de friches, de bords de chemins.
Les limites de la ZNIEFF permettent de prendre en compte l'ensemble des espaces et des espèces remarquables. Cette unité intègre la majeure partie de la forêt domaniale de Verrières (zone située au nord de l'autoroute A86 exclue), la Vallée à la Dame, les Rinsolles, les boisements aux lieux-dits « les Damoiseaux » et « Clairbois ».
Le périmètre de la ZNIEFF est délimité selon les contours de l’unité forestière et des prairies. Le contour de la zone est établi de manière à exclure les zones fortement anthropiques (habitations, bâtiments, zones d’activités, complexes sportifs notamment) et dans la mesure du possible les axes de déplacement (routes, autoroutes). Lorsque le périmètre de la ZNIEFF s’appuie sur des routes ou des autoroutes, la bande de roulement (asphalte) est exclue de la ZNIEFF. Les bermes et les accotements sont inclus dans le périmètre de la ZNIEFF.