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Les bois de Marnay, de Saussoy Mérat, de Goutteaux et des Aunes constituent, avec les prairies attenantes de la Prouselle et du Grand Mort, une ZNIEFF de près de 300 hectares, elle-même incluse dans la vaste ZNIEFF de type II de la vallée de la Seine. Située au nord de Marnay-sur-Seine, elle constitue un des meilleurs exemples de forêts et de prairies alluviales persitant dans la vallée de la Bassée.
Les types forestiers représentés sont, outre la peupleraie marécageuse, l'ormaie-frênaie inondable et la chênaie pédonculée plus mésophile. Les deux derniers types sont parmi les plus représentatifs de la Bassée. De nombreuses essences s'y rencontrent : frêne, aulne, tremble, peuplier, orme champêtre, orme lisse, chêne pédonculé, saule blanc... La forêt est bordée et entrecoupée de secteurs marécageux à végétation typique constituée de magnocariçaies à gesse des marais (protégée au niveau régional et inscrite sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne) et de mégaphorbiaies dominées par l'euphorbe des marais (rare espèce d'Europe centrale, inscrite sur la liste rouge régionale), l'épilobe hirsute, le pigamon jaune, la guimauve officinale, l'eupatoire chanvrine, accompagnés ar diverses espèces des roselières et des cariçaies.
Les prairies naturelles inondables (qui ont fortement décru par mises en culture ou plantation de peupliers) sont riches en herbes variées dominées par la fléole des prés, le vulpin des prés, le chiendent, agrostis blanc, accompagnés par l'inule des fleuves (très menacée, protégée en Champagne-Ardenne et inscrite sur la liste rouge régionale), l'inule à feuilles de saule, la sanguisorbe officinale, etc. La plupart d'entre elles est aujourd'hui pâturée.
La végétation à renoncule de la Seine et de ses bras secondaires est représentée de façon plus ou moins discontinue. La végétation aquatique des noues relève du Lemnion et du Nymphaeion (à nénuphar jaune), les ceintures sont constituées essentiellement par des roselières qui accueillent une avifaune variée.
La faune entomologique est très variée, et plus particulièrement les papillons, les libellules et les sauterelles, avec près d'une cinquantaine d'espèces différentes répertoriées, dont un papillon protégé en France, le cuivré des marais (en danger d'extinction dans tous les pays d'Europe, inscrit à l'annexe II de la convention de Berne, aux annexes II et IV de la directive Habitats, figurant dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge des Lépidoptères de Champagne-Ardenne), une libellule, l'aeschne printanière inscrite sur la liste rouge régionale des Odonates, un criquet chanteur, le criquet marginé et deux sauterelles, le conocéphale des roseaux et la sauterelle méridionale, inscrits tous les trois sur la liste rouge régionale des Orthoptères.
Sur les 82 espèces d'oiseaux représentées sur le site, quatre sont inscrites sur les listes rouges : la bouscarde de Cetti (nicheur possible mais les hivers 84/85, très rudes, lui ont été néfastes) et occasionellement le blongios nain (nicheur très rare et en forte régression), le râle des genêts et le faucon hobereau. De nombreux oiseaux aquatiques fréquentent les noues et les cours d'eau ou y font halte lors de leur migration : sarcelle d'hiver, sarcelle d'été, canard colvert, chipeau, siffleur, pilet, souchet, grèbe huppé, grèbe castagneux, foulque, etc. Des rapaces variés survolent la zone : buse, busard des roseaux, bondrée apivore, balbusard pêcheur.
La musaraigne aquatique (ou crossope) protégée en Frannce et inscrite sur la liste rouge régionale des mammifères s'y observe.
C'est de plus un site paysager qui joue un rôle fondamental dans l'équilibre de la vallée de la Seine. Il a été proposé en compagnie de neuf autres ZNIEFF dans le cadre de la directive Habitats (site n°51 : prairies, marais et bois alluviaux de la Bassée). Il est en bon état général mais menacé par les plantations de peupliers (pour les boisements), la maïsiculture (pour les prairies), l'extension des gravières (au nord-est) et le recalibrage des ruisseaux et des noues.
Les limites de la ZNIEFF suivent les limites naturelles des milieux les plus riches.
