ZNIEFF 210000664
RESERVOIR DE LA MOUCHE OU DE SAINT-CIERGUES (VALLEE DE LA MOUCHE)

(n° regional: 01360001)

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Le lac de Saint-Ciergues, ou réservoir de la Mouche, fait partie des quatre retenues artificielles du pays langrois créées à la fin du 19° siècle et destinées à assurer la navigabilité du canal de la Marne à la Saône en été. Ses eaux eutrophes occupent le fond d'une vallée encaissée du Plateau de Langres, ce qui a induit une inclinaison relativement importante des berges du lac (jamais inférieure à 5%). Ce biotope est caractérisé par son niveau d'eau très variable selon les moments de l'année en fonction des besoins du canal (assez bas en fin d'été et en automne). Ces conditions particulières favorisent une végétation spéciale, stabilisée depuis fort longtemps et qui est fonction du gradient d'humudité : une végétation immergée avec notamment une algue du type "lustre-d'eau", assez rare car ayant tendance à régresser en eau polluée, une végétation amphibie et, à la charnière de ces deux groupements, le plantain d'eau à feuilles de graminée, espèce remarquable qui n'avait jamais été signalée en Haute-Marne jusqu'ici et qui s'avère abondante à Saint-Ciergues. Viennent ensuite les peuplements abondants de la laîche gracile et de la baldingère, très massifs sur les berges du lac et dominant l'aspect de la végétation riveraine, ils abritent une espèce rare, la germandrée des marais, inscrite sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne, mais bien adaptée à l'inondation temporaire et qui présente ici des populations ponctuellement importantes. Une végétation "prairiale" résistante à la pression mécanique des vagues et à l'inondation hivernale se situe sur la partie supérieure des berges (avec l'ail anguleux, espèce rare protégée en Champagne-Ardenne), relayée par une végétation à hautes herbes plus nitrophile au niveau de la limite de l'extension maximale des eaux. Les deux ruisseaux principaux de réservoir de la Mouche ainsi que la douzaine de ruisselets qui coulent sur son pourtour permettent le développement d'une végétation amphibie spécilisée, liée aux eaux courantes.

L'avifaune y est bien représentée bien que moins abondante que dans certains autres réservoirs de la région (peu de zones d'atterrissement et de vasières). Le plan d'eau attire néanmoins de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs ; avec l'automne arrive des oiseaux d'eau dont une partie hivernera sur place : foulques, canards, grèbes, tadornes, sarcelles et fuligules. Des grèbes castagneux et des foulques macroules se reproduisent ici. La roselière dissimule la nidification de certains patits passereaux et différents rapaces fréquentent le site. Ainsi, près d'une soixantaine d'espèces ont été répertoriée, dont 34 protégées et certaines inscrites sur les listes rouges nationale, régionale, ou de la Directive Oiseaux. Par ailleurs, le plan d'eau est un site important pour la reproduction des batraciens et notamment des grenouilles.

L'état de conservation de la ZNIEFF est bonne, on peut regretter ici la prolifération des feux (qui se concentrent dans la prairie piétinée inondable) qui détruisent des surfaces non négligeable d'une végétation intéressante, ainsi que la surfréquentation estivale du réservoir qui entraîne une forte dégradation, par le piétinement et le stationnement des véhicules, des berges et des ceintures végétales situées à proximité des routes goudronnées.

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Les limites de la ZNIEFF suivent les limites du lac et de sa végétarion riveraine.