La ZNIEFF de type I des prairies, des bois et des anciennes gravières de Torcy-le-Petit occupe une partie de la vallée de l'Aube située entre les lieux-dits "Haut Chadron à l'est"et"les Inglées"à l'ouest. Ses limites ont été modifiées en 1999, réduites à l'ouest (passage de l'autoroute A.26) et prolongées à l'est (pour prendre en compte les milieux alluviaux depuis le ruisseau de la Gironde jusqu'à l'Aube) En 2002 les anciennes sablières situées entre "Pré Moinet" et "la Grande Contrée" ont également été intégrées à la ZNIEFF au vu de leur grand intérêt faunistique (batraciens et crustacés). Elle est incluse dans la grande ZNIEFF de type II de la basse vallée de l'Aube de Magnicourt à Saron-sur-Aube.
La ZNIEFF est constituée d'une mosaïque d'écosystèmes différents : bois alluviaux et peupleraies à grandes herbes, prairies inondables fauchées ou pâturées, le tout entrecoupé de quelques champs cultivés (dont certains, en jachère, possèdent une flore qui s'est plus ou moins reconstituée)
Les types forestiers sont la chênaie pédonculée-frênaie en mélange avec la peupleraie à grandes herbes, avec un peu de frênaie-chênaie-ormaie inondable. La strate arborescente est dominée par le frêne et le chêne pédonculé, accompagnés par le saule blanc, le peuplier grisard, l'orme champêtre et l'aulne glutineux. Les arbustes comprennent notamment le groseillier rouge, la ronce bleue, le noisetier, le fusain d'Europe, l'orme champêtre, etc. Le tapis herbacé renferme diverses laîches (laîche espacée, laîche maigre et laîche des bois), le lierre, l'ornithogale des Pyrénées, le gouet tacheté, la circée de Paris, l'angélique sauvage, le compagnon rouge, le lierre terrestre, etc.
Les prairies inondables autrefois fauchées sont aujourd'hui le plus souvent pâturées. Ce sont des prairies riches en herbes variées (peucédan à feuilles de carvi, renoncule rampante, plantain lancéolé, sanguisorbe officinale, inule des saules, patience agglomérée, guimauve officinale, etc.) et largement dominées par les graminées (fléole des prés, agrostis blanc, avoine élevée, fétuque des prés, brome dressé, chiendent). On peut également y rencontrer l'inule des fleuves, protégée au niveau régional et inscrite sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne, tout comme le chardon faux-acanthe qui est aussi représenté sur le territoire de la ZNIEFF. La violette élevée, protégée au niveau national et inscrite sur la liste rouge régionale, s'observe au niveau de certaines lisières hygrophiles.
Dans les zones les plus humides de la vallée se développent des magnocariçaies à laîche tomenteuse et euphorbe des marais( inscrite sur la liste rouge régionale) et des mégaphorbiaies eutrophes avec une végétation dense et luxuriante caractérisée par la reine des prés, la guimauve officinale, le pigamon jaune, la grande consoude, le chardon faux-acanthe...
Une station d'azolla fausse-fougère a été découverte sur le site, c'est aujourd'hui la seule station répertoriée de l'Aube.
Les anciennes sablières recèlent le pélodyte ponctué (très rare dans l'Aube, protégé en France depuis 1993, inscrit à l'annexe III de la convention de Berne et dans le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie "vulnérable"), le crapaud calamite et le triton ponctué .Les deux premiers sont inscrits sur la liste rouge régionale des amphibiens. Un crustacé très rare dans l'Aube, le chirocéphale diaphane, a été remarqué sur le site (CART Jean-François).
C'est de plus un site paysager qui joue un rôle fondamental dans l'équilibre de la vallée. La zone est en bon état mais les bois alluviaux qui subsistent sont menacés par les plantations de peupliers et les prairies par la mise en culture, un pâturage intensif et une banalisation de la flore. Une opération de gestion est prévue sur les anciennes gravières : elles appartiennent à la siucrerie d'Attigny qui a le projet, en partenariat avec le Conservatoire du Patrimoine Naturel de Champagne-Ardenne, de faire une opération de gestion (remise en état après comblement partiel de la mare à reproduction). .
Les contours de la ZNIEFF suivent les limites de la zone la plus riche (limites des habitats et limites milieux artificialisés/milieux naturels, avec quelques cultures et peupleraies enclavées). La limite ouest est matérialisée par l'autoroute A.26.