ZNIEFF 210008937
MASSIF FORESTIER DE RUMILLY, AUMONT, JEUGNY, CROGNY ET CHAMOY

(n° regional: 02540000)

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Le massif forestier constitué par les forêts domaniales de Rumilly, d'Aumont et de Chanay, les forêts syndicales de Jeugny et d'Aumont, la forêt de Crogny, les bois de Chamoy, du Perchoi, du grand Pualluau, est l'un des plus vastes de l'Aube. Par son étendue (12 160 hectares), son caractère typique, la richesse de sa flore et de sa faune, cette ZNIEFF de type II se range parmi les sites majeurs du département.

Etabli sur des couches argilo-sableuses, il est riche en secteurs humides avec de nombreux étangs mésotophes, mares et ruisseaux ; les types forestiers rencontrés sont très représentatifs de la Champagne humide : chênaie-hêtraie acidophile (très localisée sur sol limoneux), chênaie-charmaie mésotrophe (sur sol limoneux, très fréquente) ou neutrophile (sur sol marneux), aulnaie-frênaie et aulnaie en fond de vallon.

Les étangs ont fait l'objet pour la plupart de ZNIEFF de type I : leurs eaux sont mésotrophes et leur végétation typique (groupements aquatiques, végétation des rives exondées, cariçaies et roselières).

De nombreuses espèces végétales rares ou très rares se rencontrent dans les bois et les étangs (dont deux sont protégées, au niveau national pour la grande douve et au niveau régional pour le jonc des marécages, en très forte régression) : pour les forêts, l'orme lisse, l'ajonc d'Europe, la fougère pectinée, la laîche fausse-brize, le fragon petit-houx, la lysimaque des bois (rare en plaine, récemment découverte dans l'Aube) ou encore le maïanthème à deux feuilles (une des deux seules stations connues dans le département)... et pour les étangs et les graopements amphibies, l'utriculaire vulgaire, le scirpe de Sologne, le faux riz, le myriophylle à feuilles alternes, le catabrose aquatique, la laîche souchet, etc. La plupart sont inscrits sur la liste des végétaux menacés de Champagne-Ardenne, de même que le gypsophile des moissons, la véronique à feuilles d'acinos, le gnaphale jaunâtre et la vulpie queue d'écureuil. On y rencontrait également la prêle des forêts (espèce boréale rarissime dans l'Aube), le genêt d'Angleterre et le lycopode en massue aujourd'hui très certainement disparus

La richesse en milieux humides permet le développement des batraciens avec notamment le sonneur à ventre jaune, en déclin dans toute l'Europe, totalement protégé en France (depuis 1993) et en Europe (convention de Berne), inscrit dans les annexes II et IV de la directive Habitats, dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge des amphibiens de Champagne-Ardenne (catégorie vulnérable), la rainette verte (c'est dans le nord et l'est du pays que sa régression est la plus sensible), protégée en France et en Europe, inscrite sur les listes rouges européenne (annexe IV de la directive Habitas), nationale (livre rouge de la faune menacée) et régionale (statut vulnérable en Champagne-Ardenne). La salamandre (également en liste rouge), le crapaud , diverses grenouilles et tritons les accompagnent.

Le massif est très important pour l'avifaune forestière ou aquatique : ainsi près d'une centaine d'espèces d'oiseaux, dont de nombreuses espèces rares, fréquente la ZNIEFF pour l'alimentation, la nidification ou en tant que halte lors de la migration, avec, par exemple, la cigogne noire (dont la reproduction dans le massif est probable), de nombreux rapaces (aigle botté en nicheur possible, autour des palombes, balbuzard pêcheur, faucon kobez, une très grosse population d'épervier d'Europe, divers busards, faucons et milans, des chouettes et le hibou moyen duc), des pics (pic cendré, nicheur très rare et en régression alarmante dans toute la région Champagne-Ardenne, pic mar et pic épeichette), des passereaux (rougequeue à front blanc, en régression inquiétante au niveau régional), etc. C'est le dernier site connu où l'aigle royal ait niché en plaine (ponte dans la collection Marmottan).

C'est un secteur important pour les mammifères. Le site présente également un grand intérêt cynégétique (grand gibier tel que chevreuil, sanglier, cerf et petit gibier avec divers canards, pigeons et tourterelles) et un intérêt piscicole (étangs privés utilisés pour la pêche).

Malgré des enrésinements très localisés et certains étangs anthropisés, la ZNIEFF présente un bon état de conservation général.

Comments on the delimitation

Les limites de la ZNIEFF suivent les contours du massif forestier et de certains milieux limitrophes très riches.