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Les vallons des ruisseaux du Morin, des Dhuits et de leurs affluents sont situés au nord de Montheries, dans le Barsuraubois, et font partie de la grande ZNIEFF II du massif forestier de Clairvaux et des Dhuits. Cette ZNIEFF de 390 hectares, éclatée en deux sites peu éloignés, regroupe divers boisements (environ 80% de la superficie totale) et leurs lisières, des ruisseaux à truite avec une végétation associée de sources, prairies de fauche, pâtures et ripisylve, une petite tufière et une végétation relictuelle et très fragmentaire de pelouse calcicole.
Les types forestiers varient selon l'exposition et la déclivité de la pente : le groupement dominant est la hêtraie mésophile de pente (avec, dans le tapis herbacé, l'ornithogale des Pyrénées, la mercuriale vivace, l'aspérule odorante, le lamier jaune et l'anémone des bois) ; sur les versants chauds se développe une hêtraie-chênaie thermophile (à laiche digitée, laîche glauque, hellébore fétide, calament officinal), le rebord du plateau étant le domaine de la chênaie-charmaie calcicole. La chênaie pédonculée-frênaie à nivéole printanière (protégée en Champagne-Ardenne), ail des ours et anémone fausse-renoncule se localise en fond de vallon étroit. La nivéole est proche ici de sa limite d'aire de répartition vers l'ouest.
La faune est bien diversifiée, attirée par une gamme de milieux variés et peu perturbés : le ruisseau le Morin abrite ainsi une population d'écrevisses à pattes blanches protégée depuis le 17/12/92 par un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope sur 1,9 km de cours d'eau. Ce crustacé bénéficie d'une protection nationale depuis 1983, il est inscrit à l'annexe III de la convention de Berne, aux annexes II et IV de la directive Habitats et dans le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie "vulnérable".
De nombreuses libellules fréquentent le site, notamment le cordulégastre annelé (qui fréquente les ruisseaux et torrents aux eaux pures et claires), inscrit sur la liste rouge des Odonates de Champagne-Ardenne.
Les amphibiens sont également représentés dans la ZNIEFF par le triton palmé, le crapaud commun, la salamandre tachetée et le crapaud accoucheur. Ce dernier est inscrit à l'annexe II de la convention de Berne, à l'annexe IV de la directive Habitats et figure sur la liste rouge régionale, de même que la salamandre.
Le lézard des murailles (annexe IV de la directive Habitats) peut également s'y rencontrer.
La richesse avifaunistique de ces petits vallons forestiers est à mettre en relation avec la richesse de la forêt domaniale des Dhuits. Deux pics rares, inscrits sur la liste rouge régionale des oiseaux, se reproduisent sur le site : il s'agit du très rare pic cendré (en régression alarmante en Champagne-Ardenne) et du pic mar. Le site est également fréquenté par des espèces plus communes : pic épeiche, pouillot siffleur, pouillot véloce, geai des chênes, grosbec casse-noyaux, tourterelle des bois, pigeon ramier, fauvette des jardins, buse variable, etc. La cigogne noire fréquente assidûment le vallon de la source des Dhuits et le ruisseau qui s'écoule dans les pâtures.
Les mammifères sont représentés par les chevreuils, cerfs et sangliers ainsi que par certains carnivores (renard, belette, martre, blaireau). La genette a été contactée récemment (1999) par des gardes forestiers dans le Val d'Airain : totalement protégée en France depuis 1981, inscrite à l'annexe V de la directive Habitats, à l'annexe III de la convention de Berne et sur la liste rouge régionale (en tant qu'espèce rare), elle est proche ici de la limite occidentale de son aire de répartition.
Cette ZNIEFF très paysagère est dans un bon état général malgré les dégats localement importants de la tempête du 26/12/99.
La ZNIEFF regroupe un vallon (et diverticules) forestier et prairial en entier et la partie la plus riche d'un vallon parallèle.
