La ZNIEFF de type I située au sud de Périgny-la-Rose, d'une superficie de plus de 130 hectares, comporte des bois humides qui recouvrent plus du tiers de son territoire et plus localement des milieux marécageux (roselières, mégaphorbiaies et cariçaies). Le réseau hydrographique est constitué par la Seine (au sud-est de la zone), des bras morts, des fossés plus ou moins temporaires. Certaines gravières abandonnées, des cultures enclavées et des jachères à flore riche ont été incluses dans le périmètre. Le site fait partie de la grande ZNIEFF de type II de la Bassée Auboise appelée "Milieux naturels et secondaires de la vallée de la Seine".
Les boisements regroupent essentiellement la chênaie-frênaie-ormaie, la ripisylve et la peupleraie plantée. La strate arborescente de la première est principalement constituée par le chêne pédonculé, le frêne commun, l'orme lisse (inscrit sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne), l'érable champêtre, l'orme champêtre. La strate arbustive comprend le noisetier, le cornouiller sanguin , l'aubépine monogyne, l'aubépine épineuse, le groseillier rouge, le troène et dans le Bois des Usages, de nombreux pieds de vigne sauvage (ou lambrusque), protégée en Champagne-Ardenne (où elle n'est connue aujourd'hui que de quelques localités des vallées de la Seine, de la Marne et dans le Perthois). La strate herbacée est dominée par le lierre qu'accompagnent la laîche pendante, la renoncule tête d'or, la listère ovale, le chiendent…
Les secteurs marécageux sont constitués par des magnocariçaies (à laîche des rives, laîche des marais, laîche vésiculeuse, laîche raide, laîche distique, laîche aiguë…), des mégaphorbiaies colonisant les prairies abandonnées et des roselières (phragmitaies, scirpaies, typhaies, communautés à baldingère, à glycérie aquatique, à jonc fleuri et à prêle des eaux).
Ces milieux recèlent de nombreuses plantes rares et/ou protégées : deux espèces bénéficient d'une protection nationale, la renoncule grande douve et la violette élevée, très rare en France où elle ne se rencontre plus que dans quelques grandes vallées. Trois autres espèces sont protégées au niveau régional : il s'agit de l'inule des fleuves (très menacée comme les deux précédentes et en très forte régression, elle ne subsiste plus qu'au niveau des grandes vallées), de la germandrée des marais et de la gesse des marais (sur les touradons de laîche raide). Elles font toutes partie de la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne, en compagnie de l'euphorbe des marais et de la grande berle. On y observe également la reine des prés, l'épiaire des marais, le pigamon jaune, le phragmite, la massette à larges feuilles, l'eupatoire chanvrine, le cirse des marais, la guimauve officinale, la salicaire, le séneçon des marais…
Certaines saulaies basses colonisent ces milieux : les arbustes comprennent de nombreux saules (saule des vanniers abondant, saule à trois étamines, saule cendré, saule fragile, saule blanc…), le nerprun purgatif, la ronce bleue, que surmontent le saule blanc, le chêne pédonculé, le frêne élevé et le frêne oxyphylle, arbre méridional, exceptionnel dans l'Aube et inscrit sur la liste rouge régionale (situé au niveau d'une noue en cours d'assèchement naturel, à l'extrémité sud-ouest de la ZNIEFF). Dans le tapis herbacé subsistent certaines espèces des marais (laîche des rives, gaillet des marais, baldingère, épiaire des marais).
Les anciennes gravières et les bras morts présentent une végétation aquatique typique (Nymphaeion, Potamion, Lemnion ) constituée par le nénuphar jaune, la lentille à trois lobes, le potamot à feuilles flottantes (inscrit sur la liste rouge régionale), le potamot fluet, le potamot à feuilles luisantes, la renoncule à feuilles capillaires, le cératophylle épineux, le myriophylle en épis, la pesse, etc.
Vers la gravière située à la limite sud-ouest de la zone se remarque en été un groupement pionnier amphibie sur grève peu profonde avec le cresson rude (rarissime et quasi disparu de la région où se situe sa limite d'aire de répartition), le cresson des champs, la véronique mouron d'eau, le bident triparti, le jonc à fruits luisants…
Certaines jachères se rencontrent dans la ZNIEFF (notamment à l'est du lieu-dit "Pamplaine" jusqu'à la limite communale et ponctuellement ailleurs) : les graminées y sont bien représentées avec le pâturin commun qui domine, la fétuque élevée, l'ivraie vivace, l'agrostis stolonifère, le chiendent rampant. Elles sont accompagnées par d'autres espèces des prairies (trèfle hybride, petit trèfle jaune, carotte sauvage, renoncule rampante, lotier corniculé, potentille rampante) et par la laîche tomenteuse, le plantain à larges feuilles, le pigamon jaune, le sténactis à feuilles larges, la pulicaire dysentérique, le séneçon à feuilles de roquette, la barbarée commune, l'épilobe à tige carrée, le picris fausse-épervière, le picris fausse-vipérine, la vesce à épis.
La population avienne est bien diversifiée avec 33 espèces d'oiseaux fréquentant la zone pour leur reproduction ou leur alimentation, dont la pie-grièche écorcheur, inscrite sur la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs menacés de Champagne-Ardenne.
Le pipit farlouse, la bergeronnette printanière, la locustelle tachetée, la fauvette grisette, le moineau friquet, la linotte mélodieuse, la caille des blés et l'alouette des champs et le busard Saint-Martin nichent ou se nourrissent dans les milieux herbeux ou ouverts (marais, prairies, jachères et cultures).
Les boisements sont fréquentés par le pic noir, le pigeon ramier, la mésange charbonnière…
Le canard colvert, le cygne tuberculé et le martin-pêcheur nichent régulièrement au bord de la rivière, des étangs ou des noues. On peut noter ici que l'hirondelle des rivages, présente sous forme de trois colonies nicheuses sur les berges de la Seine en 1996, ne semble plus aujourd'hui se reproduire sur le site.
De nombreux oiseaux aquatiques ou des marécages font halte sur le site lors de leur migration (site d'hivernage et d'arrêt migratoire) : canard colvert, grèbe huppé, foulque, chevalier guignette, grande aigrette, tadorne de Belon, grand cormoran.
Le lièvre (surtout dans les jachères), l'écureuil, le lapin de garenne, le hérisson sont les principaux mammifères rencontrés sur le site. Les grenouilles verte et rieuse fréquentent aussi la ZNIEFF
La zone est dans un bon état général, mais est très menacée par la culture, la populiculture et le mitage par ouverture de nouvelles gravières.
La délimitation suit les contours d'une zone humide très riche en faune et en flore située entre le village et la rivière. La ZNIEFF englobe également quelques gravières, cultures et jachères enclavées à flore remarquable.