French Version
La ZNIEFF des coteaux situés au sud-ouest de Bar-sur-Aube et de Proverville, d'une superficie de 220 hectares, comprend principalement des boisements (plus des ¾ de la superficie totale de la ZNIEFF) et localement des végétations de lisières thermophiles, des pelouses et des prairies. Une petite partie de la vallée de l'Aube (à l'extrémité sud-est ), a été également intégrée à la ZNIEFF (zone de reproduction de nombreux batraciens).
La végétation forestière est constituée de pinèdes de pins sylvestres et de bois feuillus très variés :
- la chênaie-charmaie-hêtraie calcicole typique occupe le plateau calcaire (forêt domaniale de Proverville). Le chêne sessile, le charme et le hêtre forment l'essentiel de la strate arborescente. La flore herbacée est notamment constituée par le lierre, le gouet tacheté, la mercuriale vivace, la violette des bois, la petite pervenche… Très localement, sur les placages de limon, apparaît une variante acidiphile avec le houx, le chèvrefeuille des bois, la luzule poilue, la germandrée scorodoine, la moehringie à trois nervures, le muguet, le millet diffus, l'euphorbe faux-amandier…
- la hêtraie sèche et la chênaie pubescente occupent les versants les mieux exposés. Les arbres les plus fréquemment rencontrés sont le chêne sessile, l'alisier blanc, l'alisier torminal, le hêtre, le tilleul à grandes feuilles, le pin sylvestre et plus localement le chêne pubescent et le cormier (ou sorbier domestique), d'origine subméditerranéenne et rares dans la région. La strate herbacée est constituée par la laîche glauque, la laîche des montagnes, le sceau de Salomon odorant, le dompte-venin, la mélitte à fleurs de mélisse, la primevère blanchissante, l'hellébore fétide, le fraisier vert, la primevère officinale, la lauréole des bois, le tamier commun et diverses orchidées (épipactis helléborine, céphalanthère à grandes fleurs, orchis pourpre, listère ovale, néottie nid d'oiseau). Les lisières thermophiles recèlent la grande gentiane jaune protégée en Champagne-Ardenne, le fraisier vert, la marjolaine, la valériane des collines, le trèfle rougeâtre, la vesce à feuilles ténues, le mélampyre des prés, le genêt des teinturiers, la gesse sauvage, la coronille variée, le trèfle intermédiaire…
- la hêtraie neutrophile occupe sur les versants à conditions thermiques moins marquées. La strate arborescente est largement constituée par le hêtre qu'accompagnent le chêne sessile, l'érable sycomore, le frêne, le tilleul à grandes feuilles, l'érable champêtre. La strate herbacée comprend l'aspérule odorante, la mélique uniflore, le millet diffus, le lamier jaune, l'anémone des bois. La hêtraie froide à actée en épis, très proche de la précédente est située dans le bois des Fourchottes à Proverville.
- les pinèdes à pin sylvestre ont une végétation proche des groupements précédants.
Certaines végétations de pelouses se remarquent çà et là dans la ZNIEFF, notamment au niveau des talus. Les graminées dominent la flore (brome dressé, fétuque de Leman, brachypode penné, avoine pubescente, dactyle aggloméré). Elles sont accompagnées par l'hélianthème jaune, le cytise pédonculé, le séséli des montagnes, la germandrée petit-chêne, le polygala du calcaire, l'anémone pulsatille, la véronique prostrée (inscrite sur la liste rouge régionale), la petite pimprenelle, le peucédan herbe aux cerfs, l'orobanche du gaillet, l'arabette hérissée, la potentille printanière, la luzerne lupuline, le chardon roulant, le gaillet blanc, etc. Diverses orchidées s'y remarquent : orchis mâle, orchis pourpre, orchis bouc, ophrys mouche, listère ovale... Les pelouses sont généralement envahies par les broussailles et les pins sylvestres.
Dans un contexte où domine l'agriculture et la viticulture intensives, ces différentes zones constituent les derniers refuges pour une faune souvent inféodée à ces types de milieux xérophiles et thermophiles, notamment les reptiles (lézard des murailles et vipère aspic) et certains oiseaux comme l'alouette lulu et le rare pouillot de Bonelli inscrits sur la liste rouge des oiseaux nicheurs menacés de Champagne-Ardenne.
Les bois abritent une grande diversité de pics (pic vert, pic épeichette, pic mar, pic noir, pic épeiche et surtout pic cendré, nicheur très rare et en régression alarmante, inscrit lui aussi sur la liste rouge régionale), la sittelle torchepot, la tourterelle des bois, le geai des chênes, la grive musicienne, la grive draine, la fauvette à tête noire, le roitelet à triple bandeau, le loriot d'Europe, le rougequeue à front blanc (rare dans la région), le grosbec casse-noyaux.
On rencontre aussi dans les lisières et les bois clairs l'engoulevent d'Europe et le pigeon colombin (inscrits sur la liste rouge régionale), le pipit des arbres, le pouillot véloce, le pouillot fitis, l'accenteur mouchet, le gobemouche gris...
Des espèces variées d'amphibiens (crapaud commun, triton alpestre, triton palmé, grenouille rousse et grenouille verte) se rencontrent au pied du coteau, dans la vallée de l'Aube qui constitue un site de reproduction important pour certains d'entre eux. Le bruant jaune et le tarier pâtre nichent dans le secteur.
Les grands mammifères (chevreuil, sanglier), les carnivores (chat sauvage, renard, hermine, belette, fouine, martre des pins), l'écureuil, le lièvre et le lapin de garenne fréquentent le site.
Les milieux, plus ou moins boisés, ont un rôle important dans la diversification paysagère locale en soulignant les rebords des coteaux et constituent l'originalité même de ce paysage du Barrois (table d'orientation de Sainte-Germaine, chemin de grande randonnée GR 24). L'intérêt pédagogique est également important (lycée de Bar-sur-Aube, situé à proximité de la ZNIEFF).
La ZNIEFF a également un grand intérêt archéologique, avec un des plus grands et des plus beaux éperons barrés de la région (dit "camp romain" de Sainte-Germaine).
Le site fait partie de la Z.I.C.O. 06 "Barrois et Forêt de Clairvaux" de la directive Oiseaux. L'état actuel de la ZNIEFF est correct.
La délimitation suit les contours d'un coteau abrupt (limite inférieure: vignoble ; limite supérieure : haut de pente). La ZNIEFF prend en compte, à l'extrémité sud-est, la vallée de l'Aube, la limite étant ici le cours de la rivière.
