DESCRIPTION
Le site est composé d'une vaste forêt, en Thiérache, installée sur les limons argileux d'un plateau de faible altitude. Ce massif de feuillus est parcouru par de nombreux petits ruisseaux, permanents et temporaires. Un climat humide, associé à des sols hydromorphes, est à l'origine de groupements forestiers mésohygrophiles à hygrophiles.
Un très vaste bocage, relativement bien conservé, entoure cette forêt. De nombreux animaux entretiennent des liens trophiques entre ces deux zones.
La route nationale 43, à grand trafic, traverse la forêt. La sylviculture et l'activité cynégétique sont deux composantes importantes des usages de ce massif forestier.
On reconnaît plusieurs types forestiers :
- une chênaie-charmaie ;
- une chênaie-frênaie, riche en aulne ;
- une aulnaie-frênaie ;
- une aulnaie mésotrophe ;
- une chênaie-frênaie à Orme des montagnes.
La pénétration de la forêt est réglementée par le gestionnaire et n'est autorisée communément qu'à pied et sur les chemins empierrés.
INTERET DES MILIEUX
La chênaie-frênaie-aulnaie à Fougère est caractéristique de cette forêt et est unique en Thiérache, et plus largement en Picardie.
Forêt de contact entre le domaine atlantique et le domaine médio-européen.
Présence de suintements, bourbiers et banquettes de ruisseaux, avec groupements végétaux à Dorines (Chrysosplenium sp. pl.), milieux plus fréquents en Thiérache, mais en voie de raréfaction en Picardie.
La futaie âgée correspond à l'optimum de l'habitat du Pic mar et de différents rapaces.
Nombreux ruisseaux de l'épirhitron, présentant les caractéristiques de l'habitat des frayères à Truite (Salmo trutta fario) et à Chabot (Cottus gobio) : fonds caillouteux non colmatés et eau bien oxygénée.
Présence de nombreux sites de reproduction pour les batraciens.
INTERET DES ESPECES
- Présence d'espèces végétales légalement protégées : la Nivéole (Leucojum vernum*), la Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium*), la Prêle des bois (Equisetum sylvaticum*) et la Raiponce noire (Phyteuma nigrum*).
- Cortège floristique associant des espèces atlantiques, comme la Jacinthe (Hyacinthoides non-scripta) et des espèces à distribution centre-européenne ou montagnarde telles la Nivéole, la Prêle des bois, la Renouée bistorte (Polygonum bistorta) ou l'Alchémille vert jaunâtre (Alchemilla xanthoclora).
Cette région est assez proche de la limite nord-est de la répartition de la Jacinthe. On y rencontre de beaux groupements des bords de ruisseaux, des sources, à Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenim alternifolium*), à Dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium) et à Cardamine amère (Cardamine amara).
- Présence d'une station de Jonquille (Narcissus pseudonarcissus), espèce dont l'aire de distribution principale est située dans le domaine atlantique.
Plusieurs espèces d'oiseaux ,rares en Picardie, nichent dans cette vaste forêt : le Pic mar, la Bondrée apivore, avifaune caractéristique des forêts médio-européennes.
- Présence de zones de reproduction de la Truite (Salmo trutta fario) et du Chabot (Cottus gobio), accompagnés de la Loche franche (Nemacheilus barbatulus) et du Vairon (Phoxinus phoxinus), groupement piscicole caractéristique du cours amont des rivières assez oxygénées et fraîches.
- Présence de plusieurs stations de Metreletus balcanicus (Ephéméroptère), espèce très rare en Europe et liée aux ruisseaux intermittents sur argiles, ainsi que du Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo), odonate caractéristique des cours d'eau frais, oxygénés et pas ou peu pollués.
FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE
La sylviculture, et plus particulièrement la populiculture, ainsi que les plantations de résineux, sont les agents marquant le plus l'édifice biologique de cette zone.
L'orientation sylvicole est différente entre les deux principaux gestionnaires de cet espace, l'un orientant la forêt vers la futaie jardinée et l'autre vers la futaie régulière. De ces options de pratiques forestières différentes découlent de nombreuses expressions des potentialités biologiques.
Le trafic routier a probablement un rôle de cloisonnement des populations des vertébrés terrestres.
La très forte population de Faisans, largement agrainée, est susceptible d'interférer, par prédation directe, sur la dynamique des populations de vertébrés (parmi lesquels le Lézard vivipare et la Salamandre terrestre) et, également, d'invertébrés terrestres.
N.B. : Les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.
Le périmètre englobe une vaste zone forestière et ses interfaces avec le bocage.