ZNIEFF 220013424
LES GARENNES DE SISSONNE À RAMECOURT

(n° regional: 02CHP103)

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DESCRIPTION

Les « Garennes de Sissonne » se situent sur les marges nord-ouest de la Champagne, l’ancienne Champagne pouilleuse, dont l’essentiel des territoires se trouve en région Champagne-Ardenne.

Elles reposent en grande partie sur la craie sénonienne couverte, çà et là, par des dépôts quaternaires peu profonds de sables de Sissonne. Les milieux présents dérivent des immenses parcours à moutons (savarts) qui couvraient autrefois ce territoire.

Les boisements spontanés sont à rattacher à la hêtraie calcicole médio-européenne et thermomontagnarde du Cephalanthero-Fagion, qui représente également l’aboutissement de l’évolution des autres milieux. Des surfaces assez importantes sont couvertes par des boisements très jeunes, à base de Tremble ou de Noisetier. Quelques parcelles sont plantées de résineux.

Les lisières et les allées forestières bien exposées sont occupées par des pelouses calcicoles (Mesobromion et, plus ponctuellement, Koelerio-Phleion), des pelouses-ourlets et des ourlets thermophiles (Geranion sanguinei).

Çà et là, de petites extractions de sable ou de craie favorisent l’apparition de milieux de superficie restreinte :

- situations minérales pionnières thermocontinentales sur craie ;

- pelouses calcaro-siliceuses du Koelerio-Phleion.

INTERET DES MILIEUX

- Pelouses à rattacher au Lino leonii-Festucetum lemanii, unité précontinentale champenoise à affinités steppiques, en limite occidentale de répartition et exceptionnelle en Picardie.

- Pelouses sablo-calcaires (Koelerio-Phleion phleioidis), rares dans la région, fragmentaires sur le site.

- Ourlets calcicoles thermophiles, devenus rarissimes en Picardie et habitats d’espèces rares.

- Pelouses-ourlets du Coronillo-Brachypodietum, assez rares en Picardie.

- Massif forestier du Cephalanthero-Fagion de type "Champagne crayeuse", inscrit à la directive "Habitats" de l'Union Européenne, permettant à des vertébrés à grand territoire de s’établir.

- Anciennes mares prairiales temporaires, aujourd’hui légèrement eutrophisées.

Les sols sablo-calcaires ont été, pendant très longtemps, peu propices à l’agriculture et valorisés par l’élevage du mouton. Avec l’évolution des techniques de fertilisation, la plaine crayeuse environnante a été cultivée mais les îlots sableux, les moins productifs, sont restés longtemps pâturés. Les boisements thermophiles jeunes, que l’on observe aujourd’hui, sont issus de l’abandon des savarts. Les bois de recolonisation, tels les Garennes de Sissonne ont donc une valeur ethno-écologique remarquable, tant par leur rareté intrinsèque que par le témoignage qu’ils représentent.

INTERET DES ESPECES

Sur les pelouses et les lisières :

- l’Armérie des sables (Armeria arenaria*), présente sur les pelouses sableuses, vulnérable en Picardie ;

- l’Oeillet des chartreux (Dianthus carthusianorum), que l’on trouve souvent en compagnie de l’espèce précédente ;

- l’Euphorbe de Séguier (Euphorbia seguieriana), présente en Picardie, presque uniquement dans le Laonnois oriental ;

- l’Orchis singe (Orchis simia), assez rare en Picardie ;

- l’Orobanche de la picride (Orobanche picridis), espèce exceptionnelle en Picardie ;

- la Noctuelle vermillon (Orthosia miniosa), papillon nocturne rare qui fréquente les lisières.

En forêt :

- la Pyrole à feuilles rondes (Pyrola rotundifolia*), rare en France ;

- le Pic noir (Dryocopus martius), inscrit à la directive "Oiseaux" ;

- le Cerf élaphe (Cervus elaphus), assez rare en Picardie, de passage ici.

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

- Pratiques sylvicoles peu intensives, permettant la conservation des hêtraies thermophiles.

- Mise en culture des lisières herbeuses des bois, au détriment de la flore pelousaire qui s’y réfugie.

- Fréquentation importante des bois proches de Sissonne, entraînant une dégradation du sous-bois et des bermes des chemins.

- Eutrophisation des nappes aquifères souterraines, provoquant des modifications de la flore des mares.

- Transport de produits phytosanitaires et d’engrais par le vent, depuis les cultures environnantes, nuisibles à la flore et à l’entomofaune des lisières.

- Plantations de conifères, déjà anciennes, au détriment des habitats forestiers spontanés.

- Création régulière de milieux pionniers (carrières de craie et de sable), permettant la survie d’espèces rares.

N.B. : les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.

Comments on the delimitation

Le site comprend le bois des Garennes dans son ensemble, depuis Sissonne jusqu'au pied des collines du Laonnois à Montaigu. Les bosquets coupés du bois principal par l'A26 sont inclus ainsi que le Bois de Pagneux. Les cultures sont exclues du site.