ZNIEFF 220013446
MEANDRE DU MOULIN HUSSON ET BOIS DU CATELET

(n° regional: 02ARD101)

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DESCRIPTION

Méandre important de la rivière Oise, formant un paysage unique en Picardie, cette zone est située sur les limites sud-ouest de l'Ardenne cambrienne. L'Oise coule dans une vallée profondément incisée dans le socle du Primaire et passe par un petit défilé situé au lieu-dit du « Moulin Husson ».

Les flancs de cette vallée encaissée sont principalement couverts de boisements de feuillus. Le plateau appartient au domaine de la Thiérache. Le fond de la vallée est constitué de prairies pâturées mésophiles

INTERETS DES MILIEUX

Les formations végétales qui constituent cette zone présentent des caractères hybrides entre celles du domaine atlantique et celles du domaine subcontinental. La richesse patrimoniale de la zone tient à la juxtaposition de différents milieux et à leur originalité au plan phytogéographique. Ce type de végétation, localisé à cette région de la Picardie, est, de ce fait, très rare à l'échelle régionale.

L'énumération qui suit dresse l'inventaire des milieux dont la richesse patrimoniale est la plus importante, soit en raison de leur propre rareté, soit à cause de la présence d'éléments floristiques ou faunistiques rares au plan régional.

- chênaie-charmaie acidocline méso-eutrophe, faisant la transition entre le domaine atlantique, caractérisé par la Jacinthe (Hyacinthoides non-scripta), et les forêts montagnardes et submontagnardes, plus développées dans le département des Ardennes (à quelques kilomètres à l'est) et dont l'un des éléments remarquables est ici la Luzule blanchâtre (Luzula luzuloides) ;

- chênaie acidocline plus localisée aux pentes, milieu rare en Picardie ;

- bourrelets limoneux des rives de l'Oise, milieu original, abritant un géophyte très rare en France ;

- petites falaises naturelles suintantes, sur roches siliceuses, milieu très rare en Picardie et dont l'étude bryologique, non réalisée, pourrait mettre en évidence un intérêt supplémentaire ;

- falaises, éboulis et dalles rocheuses de carrière avec végétation acidocline, milieux extrêmement rares en Picardie ;

- bas-marais tourbeux à paratourbeux à tendances acidophiles bien marquées, milieu rare et en voie de raréfaction dans de nombreuses régions de France ;

- suintements acides formant des petites sources intermittentes, avec présence d'espèces protégées ou rares ;

- ruisseaux acides, avec faune caractéristique des ruisseaux froids montagnards, et uniquement localisés en Picardie à la région d'Hirson ;

- cavité artificielle, gîte potentiel pour les Chauves-souris ;

- cours de l’Oise, représentatif du Rhitron, correspondant à la zone à Truite.

La plupart de ces milieux sont de faible étendue et sont imbriqués dans la forêt et sur les bords de l'Oise. Leur valeur patrimoniale reste pourtant élevée, du fait de la présence, en leur sein, d'espèces rares en Picardie [exemple des suintements à Dorines (Chrysosplenium pl. sp.)].

INTERETS DES ESPECES

Présence de la Gagée jaune (Gagea lutea*), plante nouvelle pour la région, dont seulement deux stations sont connues à ce jour en Picardie et de plusieurs espèces végétales protégées :

- la Raiponce noire (Phyteuma nigrum*),

- la Nivéole (Leucojum vernum*),

- la Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium*).

Cortège important d'espèces végétales rares à l'échelle de la Picardie, constitué d'espèces atlantiques et d'espèces à affinités montagnardes :

- l'Hellébore occidentale (Helleborus viridis ssp. occidentalis),

- la Dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium),

- la Myrtille (Vaccinum myrtillus),

- la Renouée bistorte (Polygonum bistorta).

Hookeria lucens, mousse croissant sur les blocs de schistes humides, se trouve ici dans sa seule station picarde.

L'étude très partielle de l'entomofaune met en évidence la présence de plusieurs espèces rares à l’échelle de la Picardie :

- le Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii),

- la Cordulie métallique (Somatochlora metallica),

- le Cuivré fuligineux (Heodes tityrus),

- le Grand Mars (Apaturia iris).

Le Martin-pêcheur et le Cincle plongeur sont observés sur l'Oise.

Le Chabot (Cottus gobio) et la Lamproie de Planer (Lampetra planeri), espèces inscrites à la directive "Habitats" de l'Union Européenne, sont présentes dans le cours de l'Oise.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

La rivière Oise est soumise à un flux de polluants d'origines diverses (la ville d'Hirson est située un peu en amont). La série de petits méandres, située en aval de l'étroiture du « Moulin Husson », forme une zone d'épandage de la charge solide. Les éléments les plus importants viennent se déposer sur les rives et les bancs de sables et de blocs. La forme la plus visible de cette pollution est constituée de bidons, de tôles, de matières plastiques,... Certaines unités fonctionnelles de la rivière (zones d’atterrissement et de piégeage des limons) perdent de leur efficacité et s'altèrent, du fait de l'apport de ces éléments exogènes.

Le piétinement, principalement lié à la pêche de loisir, est susceptible de compromettre la pérennité de la station de Gagea lutea, qui, par ailleurs, subit probablement la compétition d'une espèce de Renouée introduite.

Quelques plantations de résineux et de peupliers, installées en fond de vallée et de vallon ne permettent pas une expression optimale des groupements végétaux de l'aulnaie des sols paratourbeux. On constate une importante coupe rase de la forêt de plateau, ainsi que des enrésinements.

Une opération de collecte des détritus a été menée récemment sur les berges de la rivière Oise.

N.B. : les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.

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Système géomorphologique unique le long du cours de la rivière Oise et unique en Picardie.