ZNIEFF 220013818
FORÊT DE RÉMY ET BOIS DE PIEUMELLE

(n° regional: 60RDE102)

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DESCRIPTION

La Forêt de Rémy et le Bois de Pieumelle sont localisés sur des buttes résiduelles d’argiles sparnaciennes et de sables thanétiens, caractéristiques de la région d’Estrées. Les sols argileux et acides sont favorables aux productions forestière et herbagère : les boisements dominent en effet largement et sont souvent entourés de prairies et de haies.

Les milieux sylvatiques sont essentiellement constitués de futaies et de taillis sous futaie de charmes et chênes, mêlés à quelques hêtres, merisiers, Tilleuls à larges feuilles (Tilia platyphyllos). Ces derniers forment facies par endroits. Ces chênaies-charmaies neutro-acidoclines atlantiques/subatlantiques à Jacinthe (Lonicero-Carpinenion) sont localement entrecoupées de clairières et de lisières à Genêt à balais (Cytisus scoparius) et à Calamagrostide commun (Calamagrostis epigejos). Une transition vers les chênaies sessiliflores plus acides du Quercion robori-petreae à Fougère grand-aigle (Pteridium aquilinum), dans lesquelles des châtaigniers ont été plantés, est perceptible localement.

Sur les affleurements argileux s'étendent des frênaies-chênaies (Fraxino-Carpinion), avec quelques mares boisées (Carici remotae-Fraxinetum excelsioris). Celles-ci sont parfois entourées de quelques cariçaies (Magno-Caricion). Des plantations de résineux et de peupliers ont par ailleurs été effectuées par endroits.

Les pâtures du Cynosurion cristati sont entrecoupées de quelques prairies fauchées (Arrhenaterion elatioris).

Quelques sources (Fontaines Sainte-Geneviève et Saint-Blaise) alimentent des rus.

INTERET DES MILIEUX

Les boisements humides et sableux autorisent la présence d’une flore hygrophile et sabulicole remarquable. Les buttes sableuses sont rares sur le plateau picard et constituent des îlots de diversité au sein des openfields.

Les mares représentent d’importants sites de reproduction de batraciens, dont plusieurs sont rares et menacés aux échelles régionale, nationale ou européenne. En effet, les réseaux de mares intraforestières ou périforestières sont devenus rares dans les plaines agricoles du nord-ouest de l’Europe.

Le bocage et les bois permettent la présence d’une avifaune riche et diversifiée.

INTERET DES ESPECES

Bon nombre d'espèces végétales remarquables (assez rares à rares en Picardie) ont été notées :

- le Calamagrostide blanchâtre (Calamagrostis canescens),

- le rare Orme lisse (Ulmus laevis*),

- le Dactylorhize tacheté (Dactylorhiza maculata),

- le Gouet d’Italie (Arum italicum),

- l’Ail des Ours (Allium ursinum),

- la Cardamine impatiente (Cardamine impatiens),

- la Valériane dioïque (Valeriana dioica),

- la Laîche bleuâtre (Carex panicea).

Sept espèces d'amphibiens se reproduisent dans les mares, avec, pour les plus intéressantes :

- la Grenouille agile (Rana dalmatina), ici en limite septentrionale d'aire en France ;

- le Triton alpestre (Triturus alpestris), menacé dans la moitié sud de la France ;

- le Triton crêté (Triturus cristatus), espèce d’importance internationale inscrite à la directive "Habitats" de l’Union Européenne, dont les populations sont ici importantes.

Les lépidoptères nocturnes de la Forêt de Rémy ont été largement étudiés. On note la présence de nombreuses espèces rares dans la région, voire en France, avec, entre autres :

- le Sphinx de l'Epilobe (Proserpinus proserpina*), protégé au niveau national ;

- le Dragon (Harpya milhauseri) ;

- la Harpie bicuspide (Harpya biscupis) ;

- la Noctuelle des roselières (Arenostola phragmitidis) ;

- la Nonagrie fluide (Photedes fluxa) ;

- la Noctuelle rhomboïde (Xestia rhomboides) ;

- l'Ennomos de l'Aulne (Ennomos autumnalis) ;

- la Pointillée (Cuculla absinthii) ;

- la Linariette (Calophasia lunula)...

On note également la présence de plusieurs espèces de rapaces, dont la Bondrée apivore (Pernis apivorus), inscrite sur la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne, et la Chouette chevêche (Athene noctua), dans les vieux vergers. Cette dernière espèce est vulnérable en Picardie. Le Pic mar (Dendrocopos medius), également d'intérêt européen, fréquente les vieilles chênaies.

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

La mise en culture et la disparition des haies sur les marges, surtout au nord et à l’est des bois, réduisent l'intérêt à la fois biologique, paysager et cynégétique des lisières, espaces de transition importants entre les bois et les grandes cultures.

L’axe autoroutier et la trouée du T.G.V. ont coupé la solidarité naturelle de ces deux massifs et réduit , de ce fait, les possibilités de déplacement de la faune terrestre.

N.B. Les espèces de la flore et de l’entomofaune suivies d’un astérisque sont légalement protégées.

Comments on the delimitation

Les contours du site englobent les milieux forestiers et bocagers les plus intéressants pour la flore et la faune. Les cultures et les grands axes de communication sont exclus.