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DESCRIPTION
Situé au sud-ouest d'Amiens, le massif forestier de Creuse s'étire sur les versants crayeux (Santonien) faiblement pentus de vallées sèches, ainsi que sur le plateau couvert de limons et de formations résiduelles à silex.
Plusieurs types de végétation sont représentés : des chênaies-charmaies-hêtraies à Chèvrefeuille des bois du Lonicero-Carpinenion, dans les secteurs les plus acides (sur le plateau), et des chênaies-charmaies souvent mêlées de tilleuls à Mercuriale vivace (Mercurialo-Carpinenion), sur les pentes. La gestion sylvicole est menée en futaie et en taillis sous futaie. Des plantations de résineux et de feuillus non indigènes sont réalisées çà et là. Quelques lisières et pelouses calcicoles subsistent ponctuellement.
Le site fait l'objet d'une valorisation récréative. De nombreux promeneurs et sportifs le fréquentent (partie domaniale).
INTERET DES MILIEUX
Les chênaies-charmaies-hêtraies accueillent plusieurs espèces remarquables pour la Picardie. Les pelouses, lisières et ourlets calcicoles, bien que relictuels sur le site, sont des milieux remarquables.
La superficie importante du massif permet la présence d'animaux à grand domaine vital (rapaces, grands mammifères).
Les hêtraies-chênaies subatlantiques à Jacinthe des bois du Hyacinthoido non-scriptae-Fagetum sylvaticae sont des milieux inscrits à la directive "Habitats" de l'Union Européenne.
La présence d'une mare intraforestière et d'ornières en eau est favorable aux batraciens.
INTERET DES ESPECES
Plusieurs espèces végétales assez rares en Picardie ont été notées, notamment des orchidées :
- la Néottie nid-d'oiseau (Neottia nidus-avis) ;
- la Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium).
Citons également la Laîche écartée (Carex divulsa subsp. divulsa).
Le site présente une bonne diversité mycologique (plus de cent espèces y ont déjà été répertoriées).
Faune :
- la Bondrée apivore (Pernis apivorus) et le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), deux rapaces inscrits à la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne, se reproduisent sur le site ;
- le Triton alpestre (Triturus alpestris), espèce vulnérable en France, et la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), espèce peu commune en Picardie, s'observent dans la mare et les ornières en eau ;
- la Coronelle lisse (Coronella austriaca), reptile rare en Picardie.
L'intérêt lépidoptérologique de ce massif forestier était exceptionnel dans les années 1960. De nombreuses espèces remarquables ont probablement disparu du site, parmi lesquelles : Calamia tridens, Hemaris tityus, Hemaris fuciformis, Pyrgus armoricanus. Certaines espèces, qui étaient présentes sur le site, ont totalement disparu du département de la Somme : Iphiclides podalirius, Aporia crataegi, Glaucopsyche alexis, Fabriciana niobe, Clossiana euphrosyne.
Quelques espèces rares subsistent cependant, comme la Noctuelle Enargia paleacea et le Drepanide Sabra harpagula.
FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE
- La surfréquentation du site n'est pas compatible avec la conservation d'une biodiversité optimale.
- Les plantations de résineux conduisent à dégrader la végétation forestière originelle.
- La mise en culture de certaines friches entraîne une disparition des espèces héliophiles inféodées à ces milieux.
- Le ruissellement des intrants utilisés dans les cultures environnantes provoque une dégradation de la végétation en lisière des bois (banalisation de la flore).
Le site englobe la forêt domaniale de Creuse ainsi que les plus petits bois "Rond", "de la Vallé" et "des Folemprises". Ce massif forestier possède une flore et une faune intéressantes et diversifiées. Les lisières et les pelouses relictuelles sont intégrées à la zone. Les cultures sont exclues autant que possible, hormis un liseré en contact direct avec le bois qui joue le rôle de zone tampon.
