ZNIEFF 230000250
LE MARAIS DE SAINT-WANDRILLE

(n° régional : 85010003)

Commentaires généraux

Le marais de Saint-Wandrille s’étend en rive droite de la Seine, dans la petite vallée drainée par le ruisseau du Rançon, qui s’étire du Nord au Sud entre les hameaux de Rançon et de Caudebecquet. De part et d’autre du marais s’étendent les massifs forestiers domaniaux du Trait et de Maulévrier (désignés en ZNIEFF de type II).

Cette zone humide est plus ou moins régulièrement baignée par les remontées de la nappe de la craie. Elle est implantée sur des alluvions récentes et des horizons tourbeux alcalins qui lui confèrent toute son originalité. Les marais tourbeux basiques sont en effet de plus en plus rares et menacés en France.

La végétation est constituée par une imbrication de prairies humides pâturées, de roselières, de mégaphorbiaies, de cariçaies et de saulaies. Des fossés et des trous d’eau parcourent cet ensemble. Quelques saules taillés en têtards y sont disséminés.

Plusieurs secteurs abritent une végétation turficole (= qui vit sur la tourbe) intéressante. Notamment, des groupements à Hottonie des marais (Hottonia palustris) -espèce protégée- sont présents dans les fossés, des peuplements à Fougère des marais (Thelypteris palustris) -espèce protégée- s’étendent entre les touradons de Laîche paniculée et de Laîche raide (Carex paniculata et C. elata), les trous d’eau permettent le développement d’herbiers aquatiques à Utriculaires (dont Utricularia vulgaris), d’herbiers à Callitriche à crochet (Callitriche hamulata), de voiles de Lentilles d’eau (Lemna minor, Lema trisulca),...

Des typhaies à Massette à larges feuilles et Massette à feuilles étroites (Typha latifolia, T. angustifolia), de vastes Iridaies à Iris jaune (Iris pseudacorus), des parvo-roselières à Glycérie aquatique (Glyceria maxima), et des cariçaies, se développent en périphérie des mares, fossés et dépressions humides.

Parmi les espèces exceptionnelles à assez rares en Haute-Normandie, on trouve également : la Gesse des marais (Lathyrus palustris) -légalement protégée-, l’exceptionnel Myriophylle à feuilles alternes (Myriophyllum alternifolium), la Véronique à écussons (Veronica scutellata) et le Myriophille verticillé (Myriophylum verticillatum), le Pigamon jaune (Thalictrum flavum).

Les secteurs les plus tourbeux, les dépressions, les fossés et les mares sont les milieux qui concentrent les stations végétales les plus remarquables.

Ce site palustre possède également un intérêt faunistique notable.

Quelques couples de Vanneau huppé (Vanellus vanellus) nichent dans les pâtures humides. Le Râle d’eau (Rallus aquaticus) se reproduit en périphérie des milieux aquatiques ainsi que le Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis). La Locustelle tachetée (Locustella naevia) occupe les roselières.

Par ailleurs, ce marais est utilisé comme halte migratoire par de nombreux oiseaux d’eau (Anatidés, limicoles, Ardéidés, surtout quand les prairies sont inondées), rapaces, passereaux, etc.

L’entomofaune a été prospectée dans le détail au niveau des Odonates, avec une quinzaine d’espèces déterminantes sur trente pour la Normandie orientale ici recensées, ce qui confère une grande valeur au site de ce point de vue. En orthoptères, les rares Conocéphale des Roseaux (Conocephalus dorsalis) et Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) sont présents également. Les autres ordres d’insectes (lépidoptères,...) restent en revanche encore peu investis sur ce site.

Ce marais est actuellement géré par le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande. Un pâturage extensif à l’aide d’animaux rustiques (Highland Cattle) y est mis en place depuis plusieurs années. Il permet de conserver la vocation pastorale de ce marais, zone humide parmi les plus remarquables de la région, et de préserver les formations prairiales et aquatiques afin d’en conserver les richesses végétale et animale.

 

Commentaires sur la délimitation
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