ZNIEFF 230009149
LA CÔTE SAINT-SAUVEUR ET LE BOIS DE SAINT-MICHEL

(n° regional: 84220000)

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Cette ZNIEFF regroupe deux anciennes ZNIEFF : «Côte Saint-Sauveur» et «Bois de Saint-Michel». En effet, la plupart des habitats et des espèces remarquables sont communes à ces deux sites.

Le périmètre de la ZNIEFF est établi afin, d'une part, d'exclure les zones sous influence anthropique (résidences, bâtiments, cultures, etc) et, d'autres part, de ne conserver que les secteurs d'intérêt écologique.

Les limites de l'entité Ouest sont calées, au Sud, sur le coteau, en excluant toutes les entités anthropisées, et à l'Ouest sur les GR (en les excluant) et les lisières du boisement en limite du golf (exclu du périmètre). A l'Est, le contour de la ZNIEFF est calé sur les lisières du boisement (les résidences et jardins privatifs sont exclus de la zone). Au Nord, la ZNIEFF est calée sur la limite communale.

Le périmètre de la seconde entité est calé, à l'Est, sur la chaussée (exclue). Sur le reste de la ZNIEFF, il est établi sur le parcellaire des résidences individuelles (exclues).

Cette ZNIEFF regroupe un grand ensemble de coteaux exposés au Sud qui dominent la ville d’Evreux. Ils se prolongent dans un vallon adjacent qui est majoritairement boisé (forêt communale de Saint-Michel). Cet ensemble très étendu et diversifié comporte des pelouses mésophiles localement plus rases, des lisières, des bois calcicoles et de nombreuses espèces patrimoniales (près d'une quarantaine d'espèces déterminantes).

Les coteaux de la ville d'Evreux constituent un superbe panorama sur la ville et présentent une mosaïque de pelouses, fourrés et boisements calcicoles aux forts intérêts paysager et écologique. De nombreuses espèces remarquables y ont été observées.

Les pelouses calcicoles de la «Côte Saint-Sauveur» sont constituées par un îlot calcicole abritant des pelouses thermophiles, des fruticées méso-xérophiles, de jeunes boisements de type hêtraie.

Elles hébergent neuf espèces déterminantes dont de nombreuses stations d’Ophrys frelon (Ophrys fuciflora), protégé au niveau régional. On trouve en quantité moindre l’Orobanche sanglante (Orobanche gracilis). Ces deux plantes, assez rares et déterminantes de ZNIEFF, se répartissent sur l’ensemble de la zone. Signalons deux espèces inscrites à la Liste Rouge des Plantes Vasculaires Menacées de Haute-Normandie (Collectif Botanique de Haute-Normandie - mai 2000) : l’Orobanche améthyste (O. amethystea), rare, et l’Anémone Pulsatille, assez rare dans la région. Notons la présence du Muscari à toupet (Muscari comosum) et de deux espèces rares au niveau régional : la Fétuque marginée (Festuca marginata) et le Séséli des montagnes (Seseli montanum) dans la partie centrale de la côte.

La faune de la Côte Saint-Sauveur présente neuf espèces d’intérêt dont trois Lépidoptères : le Flambé (Iphiclides podalirius), l’Ecaille chinée (Euplagia quadripunctaria) et la rare Grisette (Carcharodus alceae). Quatre Orthoptéroïdes assez rares sont notés : la Mante religieuse (Mantis religiosa), l’Ephippigère des vignes (E. ephippiger), le Grillon d’Italie (Oecanthus pellucens) et le Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus). La petite Cigale des montagnes (Cicadetta montana) est également présente, ainsi que le rare Lézard vert (Lacerta bilineatus) inscrit à l’Annexe IV de la Directive européenne "Habitats-Faune-Flore" car d’intérêt communautaire. Sur cette zone, un pâturage a été mis en place par la commune d’Evreux pour préserver la richesse écologique, avec le partenariat scientifique du Conservatoire des Sites Naturels de Haute-Normandie. La fréquentation importante de ce site intra-urbain est une menace réelle.

La côte de «la Rochette» regroupe de nombreuses pelouses calcicoles évoluées (dominées par le Brachypode penné) ou relativement fermées (piquetées de fruticées). Les pelouses qui présentent le plus fort intérêt se localisent à l’Ouest du site. Elles abritent plusieurs stations d’Ophrys frelon (Ophrys fuciflora). Cette orchidée, protégée au niveau régional, est assez rare et déterminante de ZNIEFF en Haute-Normandie. Elles accueillent également quelques rares stations de Gesse sans feuilles (Lathyrus aphaca) et de Véronique de Vahl (Veronica teucrium), respectivement rare et assez rare et déterminantes de ZNIEFF. A l’Est de la côte, en marge d’une pelouse, se développent quelques pieds de Vesce jaune (Vicia lutea) et d’Orobanche du gaillet (Orobanche caryophyllacea), plantes considérées comme très rares au niveau régional et déterminantes de ZNIEFF. Dans ce secteur, les boisements calcicoles accueillent quelques pieds de Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium). Cette orchidée est assez rare et déterminante de ZNIEFF.

A l’Ouest de la ZNIEFF, trois promontoires hébergent une flore remarquable. Au Sud-Ouest de la ZNIEFF, la «Côte blanche» regroupe une mosaïque de pelouses calcicoles (ouvertes, piquetées et fermées), des ourlets, et des fruticées. Les milieux ouverts hébergent plusieurs stations d’Ophrys frelon (Ophrys fuciflora) et d’Épipactide brun-rouge (Epipactis atrorubens). Ces orchidées, protégées au niveau régional, sont assez rares et déterminantes de ZNIEFF en Haute-Normandie. Ils accueillent également quelques stations de Séséli des montagnes (Seseli montanum), de Pulsatille commune (Pulsatilla vulgaris), de Germandrée des montagnes (Teucrium montanum) respectivement rare, assez rare, peu commune, et tous trois déterminants ZNIEFF. Quelques pieds de Sucepin (Monotropa hypopitys) se développent aussi au sein des zones boisées. Cette plante parasite est considérée comme rare et elle est déterminante de ZNIEFF.

La «Côte blanche» abrite également plusieurs espèces remarquables pour la Haute-Normandie. Il s’agit de l’Orobanche à petites fleurs (Orobanche minor), de l’Avenule pubescente (Avenula pubescens) et de la Dactylorhize de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), espèces respectivement très rare et assez rares.

Au Nord de la «Côte du Valème», des pelouses calcicoles de surface plus restreinte hébergent, en faibles effectifs, l’Ophrys frelon (Ophrys fuciflora) et l’Épipactide brun-rouge (Epipactis atrorubens), orchidées protégées au niveau régional, assez rares et déterminantes de ZNIEFF. Celles-ci s’accompagnent du Thésion couché (Thesium humifusum) et de la Campanule agglomérée (Campanula glomerata), tous deux rares et déterminants de ZNIEFF.

Au Nord de ce site, sur la pointe du promontoire, il subsiste quelques pelouses calcicoles au sein d’une ancienne carrière. Bien que relativement fermées et en cours de colonisation par les ligneux, elles hébergent encore de nombreuses plantes remarquables, notamment l’Orobanche de la germandrée (Orobanche teucrii), plante considérée comme rare et déterminante en Haute-Normandie. Il s’agit ici de la seule station (quelques pieds) connue dans la vallée de l’Iton. Ces pelouses accueillent également quelques stations d’Orobanche améthyste (Orobanche amethystea), de Séséli des montagnes (Seseli montanum), de Pulsatille commune (Pulsatilla vulgaris), de Germandrée des montagnes (Teucrium montanum) respectivement rares, assez rare et peu commune, et déterminants de ZNIEFF. L’Avenule pubescente (Avenula pubescens), assez rare, se développe aussi au sein de ces pelouses.

Au niveau du dernier promontoire (lieu-dit «le Grand Ru Ravin»), quelques lambeaux de pelouses maintiennent la présence de l’Ophrys frelon (Ophrys fuciflora), orchidée protégée au niveau régional, assez rare et déterminante de ZNIEFF en Haute-Normandie.

Signalons également la présence de deux autres espèces : les rares Fétuque marginée (Festuca marginata) et dans les faciès boisés à Pin, le Monotrope sucepin (Monotropa hypopitys).

Signalons aussi la présence de la Fétuque marginée (Festuca marginata), de la Gesse Serpent (Lathyrus aphaca) et, dans les faciès boisés à Pin, du Monotrope sucepin (Monotropa hypopitys)

L'exceptionnel état de conservation de ces coteaux permet la présence d'espèces animales à répartition très limitée en Haute-Normandie.

Six espèces de Chauves-souris ont été observées dont le très rare Oreillard gris (Plecotus austriacus) et le rare Grand Murin (Myotis myotis).

Notons la présence d'insectes dont les plus remarquables sont :

- Le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), dont la présence est directement liée à celle des pelouses et des prairies maigres et ensoleillées comme ici. Les populations de ce papillon diminuent dans l'ensemble de son aire de répartition du fait de la disparition de son habitat. Il est cité en annexe II-IV de la directive «Habitats», protégé en France et déterminant de ZNIEFF dans la région.

- L’Ephippigère des vignes (Ephippiger ephippiger), qui fréquente les friches et pelouses sèches, notamment en lisière de forêt. Du fait de ses affinités méridionales, ses populations sont réduites et dispersées au Nord de la Loire. La Haute-Normandie, où l'espèce est assez rare, ne fait pas exception à la règle. Elle est assez rare et déterminante de ZNIEFF dans la région.

- La Mante religieuse (Mantis religiosa) qui est une espèce thermophile, surtout présente sur les pelouses sèches avec quelques buissons disséminés. La mante reste assez rare mais en expansion en Haute-Normandie.

- L’Écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) qui fréquente les lieux herbeux, friches, prairies ou pelouses, à diversité floristique importante. Ces habitats étant en régression, principalement en plaine, l’espèce est citée en annexe II de la directive «Habitats» et elle est déterminante de ZNIEFF dans la région. La petite Cigale des montagnes (Cicadetta montana) est également présente.

- L’Argus bleu-nacré (Lysandra coridon) qui vit sur les pelouses sèches. Bien que l'espèce ne soit pas déterminante, sa répartition plutôt restreinte en Haute-Normandie est en grande partie calquée sur celle des pelouses de coteaux.

-Signalons également la présence du Flambé (Iphiclides podalirius), de l'Hespérie de la Mauve (Pyrgus malvae), du Grillon d’Italie (Oecanthus pellucens). et de la rare Grisette (Carcharodus alceae).

Au sein de cette ZNIEFF de nombreuses pelouses calcicoles sont situées sur des parcelles privées et closes. Après de nombreuses années d'abandon, la densification des graminées sociales (Brachypode penné notamment) et l'embroussaillement des pelouses, ainsi que leur isolement, sont les principales menaces pour ces milieux et les espèces patrimoniales qui leur sont associées. Par secteurs, les coteaux d'Evreux sont aussi victimes de leur fréquentation entraînant un sur-piétinement des pelouses et bien d'autres dégradations (feux de camps, détritus, etc).

Le pâturage extensif est indispensable pour préserver la richesse écologique des milieux ouverts et la sylviculture est à adapter à la conservation des enjeux patrimoniaux.

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