ZNIEFF 230009162
LA FALAISE DES GRANDES ROQUES À SAINT-SAMSON-DE-LA-ROQUE

(n° regional: 87040002)

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Situées en rive droite de la basse vallée de la Risle, à l’aval de la commune de Saint-Samson de la Roque, les falaises du lieu-dit Les Grandes Roques s’étendent depuis le hameau de La Roque jusqu’à la Pointe du même nom. Elles s’étirent depuis le rebord du plateau jusqu’au lit majeur de la Risle, en suivant une orientation générale Nord-Ouest / Sud-Est, sur une centaine de mètres de dénivelé. Ces falaises et versants abrupts ont été façonnés autrefois par les flots de la Risle et de la mer (lors de la transgression flandrienne après la dernière glaciation) au niveau de sa confluence avec la Seine.

Les versants sont notamment occupés par des pelouses-ourlets calcicoles. Les végétations rases sont peu développées comparativement aux ourlets. Ces derniers sont dominés par le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum), graminée sociale colonisatrice des anciennes pelouses qui ne sont plus entretenues et gérées (absence de troupeaux, dynamique érosive limitée, etc). Les milieux caillouteux (corniches, hauts de falaises, éboulis…) comportent encore quelques véritables micro-pelouses et des faciès pionniers sur cailloutis à Epervière piloselle (Hieracium pilosella), Cirse acaule (Cirsium acaule fo. caulescens), Aspérule à l’esquinancie (Asperula cynanchica), Laîche caryophyllée (Carex caryophyllea), Germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), etc.

Ces formations herbacées sèches sont de plus en plus envahies par des fourrés denses à base de Troènes (Ligustrum vulgare), Prunelliers (Prunus spinosa), Aubépines (Crataegus monogyna) Cornouillers sanguins (Cornus sanguinea), Viornes lantane (Viburnum lantana), Rosiers des chiens (Rosa canina) qui s’étendent faute d’entretien du site. Quelques Genévriers (Juniperus communis) subsistent, traduisant l’existence ancienne d’une mise en valeur pastorale de ces espaces herbeux secs.

Les formations de pelouses-ourlets calcicoles de ce type relèvent de la Directive Habitats de l’Union Européenne. L’ensemble de cette ZNIEF est ainsi comprise dans le site Natura 2000 (Marais Vernier -Basse Vallée de la Risle).

Les boisements de feuillus sont étagés essentiellement en fonction du substrat :

-en haut de versant, des sols caillouteux à silex favorisent la présence de chênaies et bétulaies acidophiles,

-quelques corniches accueillent de petites formations à If (Taxo-Coryletum), groupement endémique des basses vallées de la Seine et de la Risle,

-en milieu et bas de versant, les colluvions crayeuses permettent la présence de chênaies-hêtraies neutrophiles ou neutrocalcicoles (différentes variantes de l’association du Daphno laureolae-Fagetum), avec parfois des faciès à Buis (Buxus sempervirens) ainsi que de petites frênaies à Scolopendre (Phyllitido-Scolopendrium) sur les éboulis.

Plusieurs espèces remarquables, rares à assez rares en Haute-Normandie ont été observées dans cette ZNIEFF :

-l’Orchis singe (Orchis simia) rare et légalement protégé, qui se développe sur un talus au bord de la Route Nationale 16,

-la Garance voyageuse (Rubia peregrina),

-la Parisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia),

-l’Orchis militaire (Orchis militaris),

-le Dactylorhize de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii).

Ces quatre dernières espèces sont considérées comme assez rares en Haute-Normandie.

D’autres orchidées sont présentes sur les pelouses et les lisières encore ensoleillées, notamment le Dactylorhize négligé (Dactylorhiza praetermissa), l’Epipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), la Gymnadènie moucheron (Gymnadenia conopsea), l’Ophrys abeille (Ophrys apifera), l’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum), la Platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), la Listère à feuilles ovales (Listera ovata), etc.

De nombreuses espèces peu communes ont également été notées : la Digitale jaune (Digitalis lutea), l’Iris fétide (Iris foetidissima), le Scolopendre (Asplenium scolopendrium), le Dompte-venin officinal (Vincetoxicum hirundinaria), le Genêt des teinturiers (Genista tinctoria), la Seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea), la Blackstonie perfoliée (Blackstonia perfoliata), la Germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys subsp. germanicum), la Laîche caryophyllée (Carex caryophyllea), l’Aspérule à l’esquinancie (Asperula cynanchica), etc.

Concernant l’avifaune, on note la présence du Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) qui niche sur les falaises.

Les orthoptères comprennent plusieurs espèces assez rares à peu communes :

-sur les pelouses les plus ouvertes : le Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus) ;

-sur les ourlets : la Decticelle chagrinée (Platycleis albopunctata) et le Phanéroptère commun (Phaneroptera falcata) assez rares ;

-le Criquet noir-ébène (Omocestus rufipes) et le Criquet des mouillères (Euchorthippus declivus), peu communs.

D’autres espèces intéressantes de l’entomofaune restent certainement à découvrir.

Les pelouses évoluent très sensiblement sous l’effet de l’embroussaillement. Les espèces les plus envahissantes sont le Bouleau verruqueux (Betula pendula), le Frêne (Fraxinus excelsior) le Noisetier (Corylus avellana), le Troène (Ligustrum vulgare), le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), et la Fougère-aigle (Pteridium aquilinum) en haut de pente sur les silex.

Sans coupe des ligneux envahissants et/ou pâturage extensif adéquat, ces milieux ouverts remarquables sont menacés de disparition à terme.

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