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Cette large vallée inondable est ici restée en herbage pour la majorité de sa surface. Les ripisylves sont rares, de même que les mégaphorbiaies riveraines, mais le site conserve un intérêt remarquable en raison de la qualité du cours d'eau, de la végétation particulière de certaines parcelles de fond de vallée et de ses boisements de pente, en comparaison aux nombreuses autres portions de la rivière où la plupart des parcelles du lit majeur sont labourées et intensément cultivées.
La Risle accueille dans son lit de très beaux herbiers aquatiques de renoncule flottante (Ranunculus fluitans).
La zone est composée au Nord d'un bois de pente et de pâtures entrecoupées de haies bocagères et au Sud, d’un ensemble de prairies inondables typiques, mais aussi quelques parcelles avec des formations de prairie maigre, probablement établies sur d'anciens bancs de sable et qui présentent un intérêt floristique exceptionnel, puisqu'on note la présence au sein d'une formation à gaillet vrai (Galium verum), de l'assez rare saxifrage granuleux (Saxifraga granulata), la colchique d'automne (Colchicum autumnale), l'exceptionnelle drave de muraille (Draba muralis) et la fétuque à longues feuilles (Festuca longifolia).
Au sein du site se maintient la seule population nicheuse de la vallée de la Risle d'un passereau migrateur à mœurs de rapace, la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), en fort déclin (moins de 5 couples pour toute la région). Cette espèce doit son salut à la présence de prairies non amendées et non traitées où se développent ses proies préférées (orthoptères, etc.) et de haies d'épineux. Le martin-pêcheur (Alcedo atthis) est régulier en toute saison, le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) pendant la période internuptiale.
Le bois du Gouffre situé au Nord est un bois de pente avec comme particularité des éboulis de silex.
Principalement composé de feuillus, le bois présente toutefois des zones de résineux constituées de sapin pectiné (Abies alba) et de pin weymouth (Pinus strobus), avec au sous-sol la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) de place en place. La partie ouest du bois est plus riche, c'est dans cette partie que l'on peut rencontrer les espèces les plus remarquables : la lathrée écailleuse (Lathraea squamaria), une espèce parasite protégée en Haute-Normandie, la corydale solide (Corydalis solida), considérée comme exceptionnelle et la raiponce en épi (Phyteuma spicatum), une espèce rare dans l'Eure.
En limite Sud du bois chemine un sentier de randonnée bordé de remarquables platanes. A l'Est du lieu-dit "le petit Harcourt", on constate une étroite vallée longée à l'Est par un promontoire rocheux sur lequel se développe une pinède avec une lande à callune.
Au Sud de la zone, deux espèces de reptiles ont été contactées : l'orvet (Anguis fragilis), lézard sans pattes, et le lézard vivipare (Zootoca vivipara).
Sur la commune de Champignolles, il existe un talus avec une pelouse sèche qui est extrêmement précieux d'un point de vue floristique, avec notamment la présence de sept espèces déterminantes, toutes des plantes xérophiles et acidoclines : le trèfle strié (Trifolium striatum), l'orpin rougeâtre (Sedum rubens), deux plantes qui étaient il y a peu encore inconnues en vallée de la Risle, les rares œillet velu (Dianthus armeria) et potentille argentée (Potentilla argentea), l'aphane à petits fruits (Aphanes australis), la rare spergulaire rouge (Spergularia rubra), l'assez rare sieglingie décombante (Sieglingia decumbens), ainsi qu'un cortège d'espèces silicicoles moins rares. De plus d'autres espèces remarquables y sont présentes comme le chrysanthème des moissons (Chrysanthemum segetum), le rare chardon à capitules grêles (Carduus tenuiflorus). D'autres petites plages de cette formation végétale devraient pouvoir être trouvées ailleurs sur la zone.
