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Les Grottes du Bas Mauny sont situées en bordure orientale de la Forêt de Mauny, au niveau du lieu-dit Bas Mauny. Creusées à flanc de coteau dans les parois des falaises crayeuses, elles surplombent légèrement la Seine. Elles sont inscrites au pied de versants particulièrement raides, autrefois érodés par le fleuve lors de phases d’érosion active au Quaternaire.
Des petites pelouses calcicoles subsistent sur les corniches. Des forêts à If se développent également (association phytosociologique du Taxo-Coryletum).
Ces anciennes carrières de pierre constituent avant tout des sites d’hivernage de la plus haute importance pour les chiroptères (chauves-souris).
Les espèces suivantes ont été observées :
-le Grand Murin (Myotis myotis),
-le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros),
-le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum),
-le Murin (= Vespertilion) de Bechstein (Myotis bechsteini),
-le Murin (= Vespertilion) à oreilles échancrées (Myotis emarginatus),
-le Murin (= Vespertilion) de Natterer (Myotis nattereri),
-le Murin (= Vespertilion) de Daubenton (Myotis daubentoni),
-le Murin (= Vespertilion) à moustaches (Myotis mystacinus),
-l’Oreillard roux (Plecotus auritus),
-l’Oreillard gris (Plecotus austriacus).
Les cinq premières espèces sont inscrites à l’annexe II de la directive Habitats car elles sont considérées comme menacées au niveau européen. Les cinq dernières sont plus fréquentes en Europe comme en France et en Haute-Normandie. Mais toutes ces espèces, hormis peut-être le Murin de Daubenton, sont menacées et connaissent d’importantes chutes d’effectifs à l’échelle nationale et européenne.
La diversité spécifique dans ce site au développement souterrain très important et ramifié est particulièrement élevée. Les effectifs recensés en hiver depuis de nombreuses années sont les plus importants de toute la région, avec certainement plus de 300 individus (toutes espèces confondues). Ainsi, ces grottes constituent, de loin, l’ensemble le plus important pour l’hibernation des chiroptères de Haute-Normandie .
Par ailleurs, la présence d’une importante coulée de guano, laisse présumer l’existence d’une ancienne colonie de reproduction d’une espèce de forte taille, probablement le Grand Murin.
La présence des Rhinolophidés est particulièrement importante. Le Petit Rhinolophe apparaît dans une situation démographique régionale très difficile. Les effectifs du Grand Rhinolophe connaissent une forte décroissance dans l’ensemble de la région, comme dans les régions limitrophes et toute l’Europe.
Afin d’en assurer la préservation, ce site d’intérêt chiroptérologique majeur a fait l’objet d’une demande de protection par un Arrêté de Protection de Biotope à l’initiative du Groupe Mammalogique Normand.
L’intérêt écologique de ce site est avant tout lié à la présence des populations hibernantes de chiroptères. Cependant, quelques espèces de plantes remarquables se développent à proximité des entrées, sur les pelouses et éboulis crayeux. Les habitats de pelouses et d’éboulis, rares et menacés en Europe, relèvent de la directive «Habitats», de même que plusieurs formations forestières : boisements à If (Taxo-Coryletum), boisements à Buis, forêt de ravins à Scolopendre (Phyllitido-Fraxinetum), etc.
Quelques reptiles ont également été recensés, notamment la Vipère péliade (Vipera berus).
