Ce bras mort se situe sur la commune de Freneuse, dont il délimite l’Ile du même nom. Depuis le comblement de sa partie amont, celui-ci n’est alimenté que par l’aval, et plus rarement, lors de fortes crues, par l’amont. Il est soumis aux fluctuations des niveaux de la Seine dues au cycle des marées. A l’exception d'une zone remblayée au niveau de l’église, à l’Est du pont, les limites de ce bras mort sont encore bien
définies par des berges.
La partie à l’aval du pont est essentiellement constituée de vase. La végétation se développe principalement dans la partie en amont du pont. C’est d’ailleurs à ce niveau que l’on peut observer une très belle station d’une plante rare typique des substrats vaseux : le butome en ombelle (Butomus ombellatus).
Cette station s’étend de 50 mètres en aval du pont jusqu’au remblais situé à l’Est, environ 2 000 pieds ont été comptés. On peut également observer le chanvre d’eau (Bidens frondosa) qui est peu commun dans la région. Le caractère humide se caractérise par la présence de l’iris des marais (Iris pseudacorus), du plantain d’eau (Alisma plantago aquatica) ou du rubanier (Sparganium erectum). Des traces d’atterrissement s’observent déjà dans cette zone avec la présence de la baldingère (Phalaris arundinacea) et de la massette (Typha angustifolia). Ce caractère est plus marqué dans la partie amont du remblais avec l’apparition du saule blanc (Salix alba). Les berges sont surtout envahies au printemps par une végétation nitrophile : l’armoise commune (Artemisia vulgaris), L’épilobe hirsute (Epilobium hirsutum) ou l’ortie (Urtica dioca).
Cette richesse du sol est également favorable à l’aristoloche (Aristolochia clematitis) dont quelques pieds ont été observés en bord de Seine entre les deux ouvertures du bras mort. Le haut des berges est surtout marqué par la présence d’une végétation arbustive ou arborée très favorable à de nombreuses espèces d’oiseaux. Cette strate se densifie d’aval en amont. Elle est composée principalement de saule blanc (Salix alba), d’aulne blanc (Alnus incana) et de frêne (Fraxinus excelsior).
Ce sont 61 espèces d’oiseaux qui ont été rencontrées sur le bras mort où à proximité, la plupart sont communs. On rencontre néanmoins quelques fauvettes paludicoles peu communes dans la région : la rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) typique des roseaux, la bouscarle de Cetti (Cettia cetti) et la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) apparaissant avec le développement de broussailles. Toute cette zone est rythmée au printemps par le chant puissant du rossignol philomèle (Turdus megarhynchos).
On peut observer, dans la partie avale, quelques oiseaux d’eau comme le grèbe huppé (Podiceps cristatus) ou le grand cormoran (Phalacrocorax carbo) qui viennent se nourrir. Exceptionnellement, on peut observer le harle piette (Mergus albellus) qui est un hivernant rare dans la région. Notons également que ce site a été choisi pour réaliser une introduction de pélodytes ponctués (Pelodytes punctatus) et de crapauds calamite (Bufo calamita) capturés dans l’enceinte destinée à la réalisation de Port 2000.
Les différents remblais effectués en amont du bras ont accéléré la sédimentation et l’envasement dans la partie avale. Ce bras subit donc un atterrissement qui entraînera à moyen terme la disparition des espèces hygrophiles et donc du butome en ombelle. Les projets de réouverture de ce bras ne se sont pas concrétisés.
La pollution métallique due aux sédiments de la Seine peut être également un facteur d’appauvrissement de la faune. Les remblais anciens d’origines douteuses pourraient aussi être un facteur de pollution. De plus, il existe une pression agricole très forte tout autour du site. Actuellement, la commune mène un projet de réouverture du milieu afin de valoriser les paysages.