ZNIEFF 230031042
LA VALLÉE DU VIVIER EN AMONT DE TANCARVILLE

(n° regional: 8504)

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Située au Nord-Ouest du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande, en rive droite de la Seine, la petite Vallée du Vivier s’étend sur les communes de Tancarville, La Cerlangue et Saint-Nicolas de la Taille. Elle constitue une entité écologique très bien délimitée sur le rebord méridional du Plateau de Caux.

La ZNIEFF comporte à la fois un fond humide boisé, alimenté par les sources de la nappe de la craie, et l’ensemble du bassin-versant forestier qui s’étire le long de quatre petites vallées sèches confluentes.

Cette ZNIEFF de type II étendue comprend une petite ZNIEFF de type I (qui est décrite séparément) : Le Marais du Vivier à Tancarville (8504.0001 ; 11.35 ha) .

La forêt couvre environ 1000 hectares de terrains communaux et privés.

Les défrichements au fil des siècles n’ont laissé à l’état de forêt que les terres les plus ingrates, essentiellement des colluvions de gros silex sur les pentes de la lèvre du plateau et des versants, impossibles à cultiver.

Cette petite vallée orientée Nord-Ouest / Sud-Est présente une diversité géomorphologique et pédologique issue d’un relief varié, qui favorise l’expression d’une richesse végétale et animale relativement élevée.

L’étagement des types de végétations forestières est assez caractéristique des vallées cauchoises.

Des chênaies-charmaies-hêtraies méso-neutrophiles à méso-acidiphiles se développent plutôt en haut de versant : les groupements du Hyacinthoido-Fagetum sont bien développés sur les hauts de versants plus limoneux. Quelques hêtraies acidiphiles à Houx (Illici-Fagetum) s’y étirent sur les terrains les plus argileux et riches en silex.

Les boisements des versants sont dans la majorité des cas des Chênaies sessiliflores à Néflier (Mespilo-Quercetum) ou des bétulaies-chênaies acidiphiles (Querco petraeae-Betuletum pubescentis ; Dryopterido dilatatae-Quercetum petraeae). Des tapis de Myrtille (Vaccinium myrtillus) s’y intercalent souvent.

Quelques formations de chênaies-hêtraies-frênaies neutrophiles ou calcicoles sur colluvions crayeuses et sur craie (Phyllitido-Fraxinetum, Daphno-Fagetum et Mercurialo-Aceretum campestris sur les versants, Adoxo-Fraxinetum en fond de vallon…) sont notées sur certains des versants les plus raides de la vallée.

Des fragments de landes à Callune (Calluna vulgaris) et Bruyère cendrée (Erica cinerea) du Calluno-Ericetum cinereae subsistent sur des biefs à nombreux silex en haut de versant. Ces systèmes de landes à Ericacées sont souvent issus de pratiques ancestrales de pâturage, et/ou de surexploitations sylvicoles.

Le Marais du Vivier en contrebas abrite des formations végétales, une flore et une faune remarquables, en particulier liées aux milieux tourbeux alcalins. Cette petite zone humide de fond de vallée est alimentée par des sources de la nappe de la craie, au niveau de laquelle se trouve d’ailleurs un captage. Ce marais présente un intérêt floristique élevé. En effet, la flore turficole est rare et menacée en Haute-Normandie et dans l’ensemble des plaines d’Europe. Cette zone humide communale bénéficie d’une protection réglementaire au travers d’un classement en Réserve Naturelle Régionale (anciennement Réserve Naturelle Volontaire) et est gérée par le Parc Naturel Régional.

Parmi les espèces végétales exceptionnelles à assez rares en Haute-Normandie, cette ZNIEFF abrite, entre autres :

- la Fougère des marais (Thelypteris palustris), légalement protégée,

- les rares Héllébore occidental (Helleborus viridis subsp. occidentalis) et Aigremoine odorante (Agrimonia procera),

- la très rare Orobanche du lierre (Orobanche hederae) trouvée près du Château de Tancarville,

- la Belladonne (Atropa belladonna), la Cardère poilue (Dipsacus pilosus) assez abondante en fond de vallon, la Luzule des forêts (Luzula sylvatica), le Millepertuis androsème (Hypericum androsaemum), le Polygala à feuilles de serpolet (Polygala serpyllifolia), l’Orme des montagnes (Ulmus glabra), la Laîche pendante (Carex pendula), qui sont toutes assez rares.

La faune associée à ces bois et vallées comprend également bon nombre d’éléments remarquables.

Les oiseaux forestiers comptent notamment le Pic noir (Dryocopus martius) dans les vieilles hêtraies, inscrit à l’annexe I de la Directive Oiseaux, et la Buse variable (Buteo buteo).

C’est surtout le Marais du Vivier qui présente un intérêt faunistique élevé : la Sarcelle d’hiver (Anas crecca),

nicheur rare au niveau national y a déjà niché, ainsi que le Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) inscrit à l’annexe I de la Directive Oiseaux, la Locustelle tâchetée (Locustella naevia) et le Grèbe castagneux (Tachybaptus rufficollis).

L’entomofaune y est encore assez mal connue. Quelques espèces d’odonates fréquentent le marais du Vivier ou des bassins d’eau pluviale plus à l’amont, dont l’Anax empereur (Anax imperator), peu commun ; d’autres espèces remarquables sont probablement présentes.

Les orthoptères comptent notamment le Criquet marginé (Chorthippus albomarginatus), noté dans des petites prairies mésohygrophiles près d’une retenue d’eau pluviale à l’amont de la vallée.

Le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus), inscrit à l’annexe II de la Directive Habitats, fréquente les vieilles futaies de feuillus.

Les mares, les ornières en eau, les dépressions humides et le Marais du Vivier sont essentiels pour la reproduction des batraciens. Parmi eux, on note la présence des trois espèces de Grenouilles les plus fréquentes : Grenouille verte (Rana gr. esculenta), Grenouille agile (R. dalmatina), Grenouille rousse (R. temporaria) et le Crapaud commun (Bufo bufo). La couleuvre à collier (Natrix natrix), commune mais discrète, a également été notée au bord des eaux.

Parmi les mammifères, on note la présence de la rare Musaraigne aquatique (Neomys fodiens) et du Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) dans le marais. Le site est également fréquenté par plusieurs espèces de chiroptères, dont la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii), la Pipistrelle commune (P. pipistrellus) et l’Oreillard roux (Plecotus auritus).

Les poissons remarquables recensés sont la Lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis), la Lamproie de Planer (L. planeri) et le Chabot (Cottus gobio).

Au sein de ce vaste massif forestier encaissé, la diversité des formations forestières, la présence des milieux humides de fond de vallée, du cours d’eau, ainsi que d’affleurements et d’éboulis crayeux.

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