ZNIEFF 240031693
MARDELLES DU PETIT EPLIN

(n° régional : 1438)

Commentaires généraux

Il s’agit d’un ensemble de mardelles d’origine naturelle (périglaciaire) au sein de la Forêt de Chinon (Landes du Ruchard), initialement inclus dans un vaste secteur de landes humides. Ces landes humides sont aujourd’hui largement remplacées par des plantations de pins intensives. Malgré les plantations de résineux qui ont eu lieu dans les années 70 et 80, une biodiversité remarquable se maintien encore sur ce site. Bien que l'état de conservation des divers milieux acides y soient aujourd’hui dégradés, on y trouve encore associé un nombre conséquent d’espèces déterminantes de ZNIEFF (presque une trentaine d'espèces), aussi bien de la flore que de la faune. Ces espèces constituent donc encore actuellement un réservoir de biodiversité dont la richesse, héritant d’un passé favorable, mérite d’être reconnue.

Ainsi la présence d’un cortège odonatologique particulièrement riche et unique en région Centre Val-de-Loire justifie à lui seul le classement de ce site en ZNIEFF de type I ; il s’agit du seul secteur connu en région pour accueillir de manière régulière le Sympétrum noir (Sympetrum danae). Les allées et pare-feux présents dans la zone sont inclus dans la limite actuelle de la ZNIEFF. Ceux-ci accueillent en effet plusieurs groupements végétaux et espèces d’intérêts. Ils jouent de plus, probablement un rôle de corridors écologique assurant le maintien d’une certaine connectivité entre les mardelles, connectivité aujourd’hui largement malmenée par la présence de vastes surfaces boisées.

Concernant la flore, on peut souligner la richesse de certaines allées abritant de très beaux groupements du Cicendion filiformis, de surfaces considérables et diversifiés en espèces patrimoniales (Anagallis minima, Exaculum pusillum, Illecebrum verticillatum, Juncus tenageia, Radiola linoides...). Certaines landes humides subsistent encore sur ces bords d’allées, dans un état de conservation variable. On peut noter également quelques petites zones paratourbeuses à sphaignes au sein d'anciennes mares. Au total un nombre assez conséquent d’espèces déterminantes de la flore (plus d'une vingtaine, dont plusieurs protégées) a été récemment observé, même si dispersées dans des habitats sur l'ensemble du site.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF suit les limites des parcelles forestières incluant les plus fortes densités de mardelles. Les chemins et pare-feux sont inclus dans le contour. Une mardelle à l'est, en marge du site, a été intégrée seule (indépendamment des limites parcellaires) pour sa superficie (l'une des plus grandes du réseau proposé) et pour la présence de Lestes dryas et Triturus marmoratus (données 2015). De plus ses beaux tapis de sphaignes et sa surface en font potentiellement une zone relais pour Sympetrum danae. Cette mardelle fait partie intégrante du réseau écologique formé par l'ensemble des mardelles, la plus proche étant à moins de 75 mètres.