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L'herbu de Roche-Torin, situé près de la pointe du même nom, apparaît d'un grand intérêt écologique. Il s'inscrit dans le prolongement oriental du grand herbu est de la baie du Mont-Saint-Michel. Il s'agit d'un ensemble sédimentaire recouvert de prés salés sporadiquement atteints par les grandes marées. Cà et là, des buttes sablonneuses parsèment le site.
FLORE
L'herbu représente un site botanique exceptionnel pour la qualité de sa flore (espèces) et la variété de ses groupements végétaux.
C'est, selon le professeur J.M. GEHU, "le plus riche des sites de la baie et parmi les plus riches de l'ensemble des côtes atlantiques françaises : le site est exceptionnel surtout par la diversité des végétations saumâtres et constitue le plus bel exemple de séries d'atterrissements non perturbées".
Plusieurs espèces et groupements d'espèces rares se rencontrent et notamment la très rare Obione pédonculée (Halimione pedunculata) dont cette station relativement stable constitue la plus importante de l'Europe de l'ouest. Cette espèce, figurant sur la liste des plantes protégées au niveau national, a subi une très forte régression aux niveau national et européen du fait de la suppression de son habitat. Elle n'est plus présente que sur trois sites en Europe de l'ouest.
De ce fait, l'herbu de Roche-Torin détient un patrimoine botanique remarquable, de valeur européenne. La nécessité de sa protection impose de ne plus modifier les conditions et les relations du site vis à vis de l'influence marine. Des travaux ont été réalisés pour interdire le pâturage ovin inadapté. Seul un pâturage bovin extensif y est autorisé.
Citons également le Vulpin bulbeux (Alopecurus bulbosus*), la petite Centaurée du littoral (Centaurium littorale), protégés au niveau régional, le Lepture raide (Parapholis strigosa), le Chénopode glauque (Chenopodium glaucum), le Statice à deux nervures (Limonium lychnidifolium), le Statice occidental (Limonium occidentale), le Buplèvre à feuilles rondes (Bupleurum tenuissimum) ...
FAUNE
Ce secteur accueille régulièrement de petites populations de passereaux assez rares sur les côtes françaises. Citons le Bruant des neiges (Plectrophenax nivalis), le Bruant lapon (Calcarius lapponicus), la Linotte à bec jaune (Carduelis flavirostris), l'Alouette hausse-col (Eremophila alpestris)... Pour ces deux dernières, la baie représente la limite sud de leur aire d'hivernage.
L'étude de l'entomofaune a révélé la présence d'espèces d'intérêt patrimonial. Parmi les coléoptères, citons Anisodactylys binotatus et Cicindela germanica.
Pré salé littoral abritant des espèces d'intérêt patrimonial.
