Inscrit dans le large contexte de la baie du Mont Saint-Michel, ce secteur continental correspond à un cordon dunaire prolongé vers l'intérieur des terres par le marais arrière-littoral de la Claire Douves. Il participe de la dynamique sédimentaire de l'ensemble de la baie et laisse apparaître des zones très sensibles à l'érosion en fort recul, tandis que d'autres sont en proie à un engraissement notable. La disposition originale du massif dunaire, abritant un marais parallèle adossé à une falaise morte fossile, confère au site un grand intérêt paysager.
La relative quiétude dont bénéficie cette zone et la présence d'une mosaïque de milieux aux conditions écologiques variées (dunes embryonnaires, vives et fixées, prairies au degré d'humidité variable, bois...) sont à l'origine de son intérêt écologique.
Une part importante de l'emprise de cette Znieff est propriété du Conservatoire du Littoral, sous gestion du Syndicat Mixte des Espaces Littoraux de la Manche. De plus, elle fait partie, dans le cadre du dispositif Natura 2000, des ZPS FR2510048 (Directive Oiseaux) et SIC/ZSC FR2500077 (Directive Habitats) "Baie du Mont Saint Michel".
FLORE
L'intérêt floristique est lié à la présence d'espèces rares et/ou protégées au niveau national (**) ou régional (*).
Citons, au niveau de la dune, l'Ail à tête ronde (Allium sphaerocephalon), le Silène conique (Silene conica), l'Elyme des sables (Elymus arenarius**) - qui occupe ici sa position la plus méridionale-, la Laîche luisante (Carex liparocarpos*), la Centaurée rude (Centaurea aspera), le Muscari à toupet (Muscari comosum), l'Ophrys araignée (Ophrys sphegodes), la Potentille printannière (Potentilla tabernaemontani), l'Erythrée élégante (Centaurium pulchellum), la Brunelle laciniée (Prunella laciniata), l'Orpin rougeâtre (Sedum rubens)...
Au niveau de la partie marécageuse, notons la présence de la Ruppie maritime (Ruppia maritima*), du Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticillatum*), du Vulpin bulbeux (Alopecurus bulbosus*), du Scirpe des lacs (Scirpus lacustris), ou encore de la Salicaire à feuilles d'Hysope (Lythrum hyssopifolia).
FAUNE
L'étude de l'entomofaune sur la partie dunaire a révélé la présence d'espèces rares en Basse Normandie.
Parmi les Odonates, citons la Libellule écarlate (Crocothemis erythraea).
Parmi les Hétéroptères, il convient de mentionner la présence d'une espèce en limite nord de son aire de répartition : Carpocoris mediterranea atlanticus.
Un petit Coléoptère qui n'était cité que dans d'anciennes stations du sud du Cotentin a été retrouvé ici : Aegialia arenaria.
Le phasme Clonopsis gallica, très rare dans la région, a également été observé sur la dune.
Enfin, parmi les Hyménoptères, on notera la présence d'une espèce en limite nord de répartition : Sphex rufocinctus.
La faune batrachologique compte quelques espèces rares comme le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), le Triton marbré (Triturus marmoratus) et le Crapaud calamite (Bufo calamita), mais d'autres espèces plus communes sont aussi présentes : Triton palmé (Lissotriton helveticus), Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans), Rainette verte (Hyla arborea),...
Au titre des reptiles, on notera la présence du Lézard vert (Lacerta bilineata).
Sur le plan ornithologique, outre le site de gagnage nocturne qu'il constitue pour les anatidés, le marais joue un rôle important dans les migrations pré-nuptiales pour le Canard pilet (Anas acuta), le Canard siffleur (Anas penelope), la Sarcelle d'été (Anas querquedula), la Barge à queue noire (Limosa limosa), le Chevalier combattant (Philomachus pugnax), le Courlis corlieu (Numenius phaeopus). En outre, en cas de vague de froid, en sus des anatidés, il accueille des quantités significatives de Courlis cendrés (Numenius arquata), Barges à queue noire (Limosa limosa) et Vanneaux huppés (Vanellus vanellus).
Ont aussi été observées la nidification de la Huppe fasciée (Upupa epops), la Chouette chevêche (Athene noctua), la Bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima), le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), la Rousserole effarvate (Acrocephalus scirpaceus), le Phragmite des Joncs (Acrocephalus schoenobaenus), la Locustelle tachetée (Locustella naevia), le Râle d'eau (Rallus aquaticus), le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), le Loriot d'Europe (Oriolus oriolus), la Cisticole des Joncs (Cisticola juncidis), ainsi que l'Aigrette garzette (Egretta garzetta), dans le bois de Brion. Enfin depuis plusieurs années, la Pie grièche écorcheur compte également parmi les espèces nicheuses.
La Musaraigne aquatique (Neomys fodiens) est présente dans la partie marécageuse du site, cette espèce étant protégée au niveau national.
Interrelation d'écosystèmes variés (dunes embryonnaires, mobiles, fixées, marais) engendrant une diversité biologique remarquable, révélée par la présence d'espèces animales et végétales rares et/ou protégées au niveau national ou régional.